AFP
Les désaffections sont de plus en plus nombreuses au sein du Parti socialiste et des Républicains. Ils ne sont pas les seuls à devoir gérer d'importants conflits. L'un d'entre eux semble menacer l'équilibre de La République en Marche à quelques mois des élections municipales.
Sommaire

La course à la mairie de Paris n’en finit pas de diviser. Quatre des cinq concurrents de Benjamin Griveaux au sein de la République en Marche (LREM) demandent la mise en place de "consultations citoyennes", afin d’orienter la Commission nationale d’investiture.

Elections municipales : une division "cachée"

Dans une tribune parue dimanche 15 juin dans Le Journal du Dimanche, les adversaires de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris ont exprimé leurs désaccords face à la manière de choisir qui sera candidat LREM aux municipales.

"Parce que le maire est un élu du quotidien, parce que les citoyens sont les meilleurs experts de leurs propres vies, faisons leur confiance", expliquent les signataires de cette tribune.

Anne Lebreton, Mounir Mahjoubi, Hugues Renson mais aussi Cédric Villani ont révélé leur souhait de laisser la population décider du meilleur candidat au sein de LREM. Claire Pitollat, candidate à la mairie de Marseille s’est également joint à cette tribune.

"Entre une désignation précipitée, prise entre les quatre murs d’un mouvement politique et une primaire qui déchire, il y a la place pour un processus fait de débats sereins et de consultations citoyennes", justifie l’un d’entre eux.

Vidéo du jour

Elections municipales : les référents LREM répliquent 

Quinze référents LREM ont répondu à ces propos, qui font presque office de "rébellion dissimulée" à l'aide d'un second texte, publié le 16 juin dans les colonnes du Huffington Post.

"Nos statuts, votés en juillet 2017, définissent les conditions de désignation des candidats. Une commission nationale d’investiture en a la responsabilité. Compétente et autonome, elle a défini son calendrier", déclarent-ils. De quoi couper court à la négociation...

Gilles Legendre, chef du parti à l’Assemblée nationale a lui ausi donné son avis sur le sujet. "Je trouve que l’affaire est en train de prendre un très vilain tour. Ça ne plaît pas du tout", a-t-il déclaré sur France 3 le dimanche 16 juin.

Un avis que partage Benjamin Griveaux. "Les primaires sont des machines à perdre", a-t-il déclaré au JDD. Il a d’ailleurs appelé ses camarades au "calme et au respect de leurs règles communes", où les primaires ne sont justement pas prévues. 

"L’organisation d’une primaire est exclue", a encore confirmé Alain Richard, co-président de la Commission nationale d’investiture, dans un entretien au Parisien.

Ce conflit qui déchire LREM : qu’est-ce que la Commission nationale d’investiture ?

Composée de 16 personnalités, la Commission nationale d'investiture sera présidée par Marie Guévenoux, députée de la 9e circonscription en Essonne et Alain Richard, sénateur du Val d'Oise. Des proches d’Emmanuel Macron font également partie de cette commission. On retrouve Jean-Marc Borello, dirigeant du groupe SOS (spécialisée dans l'entreprenariat social), Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement ou encore Jean-Marie Girier, chargé de la structure territoriale au sein de du parti.

Stanislas Guerini, délégué général de LREM a voulu que cette structure soit "forte et incarnée politiquement". Les candidatures dans les 1100 villes de plus de 9000 habitants seront étudiées selon six critères :

  • Probité et éthique des prétendants suivant les valeurs du parti
  • L’ambition du projet
  • La capacité de rassemblement
  • La connaissance du territoire
  • L’implantation
  • La capacité à faire le meilleur résultat

Le candidat LREM à la mairie de Paris sera dévoilé le 10 juillet, après que chaque candidat ait exposé la veille son projet devant la Commission.

Vidéo en lien avec le sujet : Philippe Grangeon, le conseiller spécial d'Emmanuel Macron