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Les aînés vont-ils se faire voler la prochaine élection présidentielle ? Une chose est sûre : ils ne sont pas les seuls à se faire une idée (relativement) précise de l’avenir rêvé pour la France de 2022. C’est également le cas des électeurs moins âgés et parfois même tout juste majeurs. Eux aussi savent quel type de président de la République ils voudraient asseoir à l’Elysée ; quels sujets ils souhaitent voir mis en avant dans les mois et les années à venir ; quelles qualités et quelles valeurs ils attendent de la part de l’homme - ou de la femme ! - qui gouvernera l’Etat de demain.
Ces envies d’avenirs s’opposent-elles autant que d’aucuns pourraient le croire, au vu et au su de certaines campagnes électorales et de tribunes dénonçant l’âgisme de certains partis politiques ? Pas systématiquement, comme en témoignent les avis recueillis par l’Ifop pour Planet sur la question. Pour le savoir, l'organisme a interrogé un échantillon de 1 012 individus, représentatif de la population française dans sa globalité, ainsi que le garantie la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées le 14 et le 15 avril 2021.
Les Français de plus de 50 ans pourraient-ils se faire voler l’élection présidentielle ?
Plusieurs thématiques apparaissent primordiales aux yeux des Français, indépendamment de la génération à laquelle ils appartiennent. Ainsi, en plein cœur de l’épidémie de coronavirus Covid-19, l’essentiel de la population souhaite que la question sanitaire soit considérée comme la priorité absolue par le prochain chef de l’Etat. C’est vrai pour 80% des moins de 35 ans et 91% des plus de 65 ans. Pour autant, l’écart est plus considérable quand se pose la question de la pandémie actuelle : les plus de 65 ans sont 94% à estimer que le prochain président devrait y consacrer l’essentiel de son énergie… contre seulement 68% chez les moins de 35 ans. Sans grande surprise, ce sont les artisans et les commerçants qui s’avèrent être les moins enthousiastes à l’idée d’autres mesures sanitaires comparables à celles déjà engagées par le passé.
Pour autant, les "boomers" et les autres se rejoignent sur un certain nombre de sujets… Parfois par désintérêt partagé ! Tous deux prêtent assez peu d’importance à la maîtrise des impôts (sujet important pour 36% des 35 - et 44% des 65 +), de la dette (sujet important pour 33% des 35 - et 36% des 65 +) ou aux thématiques concernant l’Europe et l’Union européenne (sujet important pour 16% des 35 - et 22% des 65 +). Il en va de même pour la réforme des retraites (sujet important pour 32% des 35 - et 35% des 65+).
Sur les autres sujets, en revanche… L’équation s’avère un peu plus insoluble.
Présidentielle 2022 : faut-il s’inquiéter des envies des plus jeunes ?
De nombreux autres sujets, en revanche, portent en eux une contradiction évidente. En matière de sécurité ou de régalien, par exemple, les attentes divergent considérablement. Ainsi, la lutte contre le terrorisme n’est une priorité que pour les personnes âgées d’au moins cinquante ans : passés 65 ans, ils sont 86% à estimer qu’il s’agit d’une priorité. A titre de comparaison, seuls 58% des moins de 35 ans y voient un sujet essentiel.
Eux se concentrent bien davantage sur l’éducation (70%) ou la protection de l’environnement (62%) ou la lutte contre le chômage (62% des 18-24) par exemple. Ils sont bien moins nombreux à se soucier de la prise en charge de la dépendance, laquelle interpelle pourtant 72% des quinquagénaires et plus…
Reste à savoir, cependant, quel homme - ou quelle femme ! - les plus jeunes des électeurs seraient prêts à installer à l’Elysée…
Présidentielle 2022 : à quoi doit ressembler le candidat idéal des moins de 35 ans ?
Comme leurs aînés, les plus jeunes des électeurs exigent du candidat idéal à l’élection présidentielle qu’il fasse preuve d’une intégrité à toute épreuve : ils sont 86% à juger essentiel que ce dernier ou cette dernière n'ait jamais été condamné dans l’exercice de ses fonctions, nous apprend l’Ifop. Chez les 18-24 ans, le pourcentage est plus élevé encore. Il grimpe à 88%. Ils sont aussi nombreux (73%) a préférer qu’il ou elle puisse justifier d’une expérience professionnelle dans le privé et d’un mandat local. L’appartenance à un milieu modeste est moins primordiale (66%), sauf chez les 25-34 ans, qui sont 76% à en faire un critère important. De toute la population française, ils y sont les plus attachés. En outre, 65% des Françaises et des Français de moins de 35 ans jugent essentiel que le ou la président(e) devrait avoir travail à l’étranger. Cependant, ils sont peu nombreux à estimer nécessaire l’exercice d’un mandat national ou la pratique du pouvoir dans un ministère.
Enfin, les électeurs de moins de 35 ans se font aussi une idée assez précise de la personnalité qu’ils entendent porter aux plus hautes fonctions de la République. Ils sont 95% à vouloir de quelqu’un capable de se remettre en question et pas moins à le vouloir ouvert, à l’écoute. Sa détermination doit être solide pour 96% d’entre eux quand son dynamisme est estimé important par 92% des moins de 35 ans. Sa culture apparaît aussi essentielle à 91% des électeurs les plus jeunes de France… En somme, il ou elle ne serait pas si différent du portrait que brossent leurs aînés.