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A droite toute
Interrogée lors d'une conférence de presse au côté de Nicolas Sarkozy, lundi 6 février à l'Elysée, Angela Merkel a officialisé son soutien au président français et candidat non-officiel : "Je soutiens Nicolas Sarkozy sur tous les plans… Car nous appartenons à des partis amis."
Des partis amis ? Angela Merkel est en effet membre de l'UDC, l’Union chrétienne-démocrate, un parti politique allemand fondé en 1945 et se référant au courant démocrate-chrétien européen. Principale formation de la droite allemande, elle est l'équivalent de l'UMP en France, le parti de Nicolas Sarkozy.
Unis face à la crise
performances économiques que nos voisins d’outre-Rhin, il faut copier ses réformes même douloureuses : compétitivité, taxation, exportations, réformes des retraites et de l'état social…
Depuis l’accélération de la crise, Nicolas Sarkozy explique aux Français que, pour connaître les mêmes
Selon un sondage Ifop du 23 janvier, particulièrement décortiqué par l’Elysée, 82% des Français ont une bonne image de l’Allemagne et 62% estiment que la France doit davantage s’en inspirer dans son modèle économique et social…
Dans le détail, c’est d’abord la droite qui plébiscite le modèle germanique. Nicolas Sarkozy y voit donc un moyen de consolider sa base électorale. Le président sortant ne se prive pas de s'afficher dès qu'il peut aux côtés d'Angela Merkel pour vanter les mérites de son gouvernement, et celle-ci le lui rend bien…
Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (classé à droite) résume ce sentiment général : Merkel "mise tout sur Sarkozy (...), elle spécule sur le choix le plus risqué, mais qui (lui) rapporterait le plus.
La chancelière se bat en France, pas vraiment pour Sarkozy, mais pour sa propre politique", explique encore le journal, qui s'inquiète surtout des conséquences pour l'image de l'Allemagne : "L'impression dangereuse s'installe que provoquer la défaite d'un socialiste est la politique du gouvernement allemand".
Même remarque pour Der Spiegel (centre-gauche) pour qui Angela Merkel "prend un grand risque". "Elle s'accommode du fait que les vieux ressentiments à l'égard de la puissante Allemagne ressurgissent en France" écrit le quotidien allemand.
Un ennemi commun
Pour le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, cette promesse de renégocier le pacte de Bruxelles, est "la raison pour laquelle Merkel s'est rangée du côté de Sarkozy".
Ce à quoi le candidat PS répond dans Paris Match : " Le soutien d’Angela Merkel sera totalement indifférent. Les Français savent très bien ce qu’il faut penser. J’ai moi-même fait campagne avec des dirigeants de pays voisins pour les élections européennes. Ça peut avoir un rôle symbolique, être utile politiquement, mais ça n’aura pas d’influence électoralement parlant. "
A contrario, du côté de l'UMP, l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin déclare : "Angela Merkel est un allié très important pour Nicolas Sarkozy parce que la relation franco-allemande est une figure imposée, pour notre avenir, par notre Histoire. La germanophobie est absurde et dangereuse. Le président bénéficie du soutien de la chancelière, le candidat sera seul face au peuple. Nos amis allemands doivent rester spectateurs de nos décisions électorales".
L'Europe de Merkozy
"En Europe, il y a deux pays qui tiennent le système : l'Allemagne et la France. Je ferai tout pour qu'il en reste ainsi." Voilà comment Nicolas Sarkozy résumait sa vision européenne sur France 2, le 12 juillet 2010.
Or, le "Merkozysme" comme certains le surnomme, est né dans la douleur : les premiers échanges ont été difficiles, tant les tempéraments des deux personnalités politiques diffèrent. Mais devant le besoin de résultats concrets durant la crise de 2008, puis la crise de la zone euro, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont appris à se soutenir tout en faisant avancer l'Europe à leur rythme.
A coups de sommets européens et de négociations difficiles, avec les marchés pendus à leurs lèvres, les deux dirigeants ont renforcé le couple franco-allemand. Et savent aujourd'hui chacun que toute désunion marquerait l'échec symbolique d'une Europe déjà affectée par la crise.
D'autre part, en difficulté sur le plan national, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont plus de facilité à se mettre, ensemble, au devant de la scène européenne. Pour ce faire, la méthode intergouvernementale est parfaite. Faire avancer l'Europe, même à peine, est un succès partagé pour les deux dirigeants qui centralisent le cœur des négociations.
Le vieux couple Franco-Allemand
En 2002, Jacques Chirac avait lui-même distingué commandeur de la Légion d'honneur Edmund Stoiber, candidat de la CDU, contre le chancelier sortant, Gerhard Schröder, ce qui n'avait pas empêché ce dernier d'être réélu.
En mai 2009, M. Sarkozy s'était rendu en Allemagne pour soutenir la liste CDU aux élections européennes de juin, mais le président avait déjà en tête les législatives allemandes qui suivaient de trois mois le scrutin européen.
Entre-temps, durant la campagne présidentielle de 2007, Mme Merkel avait reçu à la chancellerie Nicolas Sarkozy, mais aussi sa rivale de l'époque, Ségolène Royal, tandis qu'aujourd'hui, après en avoir fait la demande, François Hollande attend toujours d'être reçu...