De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un discours qui sème la zizanie. Depuis le grand meeting de Valérie Pécresse, pensé pour permettre la relance de sa campagne, nombre de ses soutiens n’ont pas hésité à attaquer la présidente de la région Île-de-France. D’aucuns lui reprochent sa performance, jugée peu convaincante en terme de communication, quand d’autres s’offusquent de la voir reprendre les mots de certains des plus extrêmes de ses adversaires. La "dame de faire", elle, assure ne pas "se résigner aux théories d’Eric Zemmour", rapporteFrance Info qui documente la polémique telle que vécue par la droite de gouvernement. La situation, poursuit d’ailleurs Le Figaro, apparaît d’autant plus inquiétante que l’ancien éditorialiste semble désormais prendre le pas sur la candidate Les Républicains. Deux sondages placent désormais Eric Zemmour en tête - de peu, ceci étant - dans les intentions de vote. Faut-il croire que la partie est déjà jouée ?
Présidentielle 2022 : combien Valérie Pécresse paiera-t-elle son meeting au Zénith de Paris ?
"Relativisons l’ampleur de la contre-performance de Valérie Pécresse", lance d’entrée de jeu Jean Petaux, politologue ayant enseigné à l’IEP (Institut d’Etudes Politiques, Sciences-Po) de Bordeaux. "Il ne s’agit évidemment pas de minimiser le loupé, mais bien de rappeler qu’il ne suffit pas d’être bon orateur ou bonne oratrice pour remporter l’élection présidentielle. Sans quoi, Jean-Luc Mélenchon serait président depuis deux mandats. Les meetings, et les sondeurs sont unanimes à ce propos, n’ont que peu d’impact sur le résultat final", rappelle encore l’ancien universitaire ; qui n’hésite pas à évoquer un "emballement médiatique dans lequel s’engouffrent à bon droit ses adversaires".
"Disons les choses telles qu’elles sont : Valérie Pécresse a été particulièrement mauvaise. C’est une prestation qu’il faudrait montrer dans des stages de média-training comme idéal-type de ce qu’il ne faut pas faire", insiste-t-il encore, estimant que la candidate investie par la droite se serait "laissée piéger par des artifices techniques, comme ses prompteurs". "Certaines séquences étaient particulièrement pénibles à regarder, on souffrait à sa place", poursuit celui qui a regardé le meeting pendant 1h25. Et qui ne croit pas pour autant que cet accroc pourrait suffire à faire tomber de cheval l’ancienne ministre. Pas nécessairement.
Présidentielle 2022 : quelle stratégie derrière le discours de Valérie Pécresse ?
Cette mauvaise prestation ne saurait, à elle seule, remettre en question la candidature de Valérie Pécresse. Du moins, pas d’après Jean Petaux, qui souligne aussi la dimension stratégique du discours tenu par la candidate des Républicains.
"Politiquement, ce discours m’apparaît plutôt opportun. Le principal problème de Valérie Pécresse, ce n’est pas Marine Le Pen : c’est Éric Zemmour. Une partie de son électorat rejoint les rangs du polémiste et c’est précisément pour les récupérer – ou au moins pour éviter que d’autres ne partent – qu’elle a opté pour cette ligne", analyse en effet le politologue.
"Dans ce contexte ci, il était électoralement pertinent de rouler sur la file de droite d’une autoroute à trois voies. Bien sûr, elle a débordé sur la bande d’arrêt d’urgence mais ça n’est pas infondé d’un point de vue stratégique", poursuit-il. D’autant plus que la femme politique fait l’objet d’un faux procès, juge l’ancien enseignant-chercheur : "On l’accuse de reprendre à son compte la théorie du grand remplacement. Pourtant, elle dit clairement qu’il n’y a pas de fatalité, ce qui revient à donner tort à Éric Zemmour quand celui-ci affirme qu’il a déjà eu lieu."
Meeting de Valérie Pécresse : pourra-t-elle résister à la négativité et aux critiques ?
Plus que de sa mauvaise performance au grand meeting du Zénith, c’est peut-être des réactions dont Valérie Pécresse devrait se méfier. Ces dernières, affirme le politologue, conjurent un imaginaire néfaste pour la candidate. "L’ambiance qui se développe ne l’aide pas c’est certains. Les commentaires sont négatifs. De plus, il y a un vrai décalage entre les attentes et ce qu’il s’est finalement passé. Quand on est à la recherche d’un second souffle, une telle situation ressemble bien davantage à un boulet qu’à un booster", détaille Jean Petaux.
"Dans notre système politique, le premier tour sert de réelle primaire. Cette fois-ci, elle se joue essentiellement entre Marine Le Pen, Eric Zemmour et Valérie Pécresse, qui concourent tous pour la position de challenger. Le seuil de qualification ne dépassera probablement pas 17% et la situation apparaît donc très serrée. On assiste à une véritable guerre des trois et il faudra attendre quelques jours avant de mesurer les effets exacts de ce meeting", estime encore l’ancien universitaire, pour qui le combat principal "devrait se jouer entre Eric Zemmour et Valérie Pécresse".