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Depuis quelques jours, nous sommes entrés dans la dernière ligne droite des élections présidentielles, et rien ne semble pouvoir arrêter François Hollande... Rien ? Encore faudrait-il qu'il ne commette pas certaines erreurs.
Tomber dans l'excès de confiance
François Hollande ne doit pas s'imaginer que les choses sont faites. Certes, il est en position de force avant d'entamer ce deuxième tour de la présidentielle, mais il ne peut pas se permettre de ne compter que sur ça. Et il le sait puisqu'il répète aux journalistes "Nous sommes en confiance, mais c'est aux Français de choisir leur destin".
Si le candidat socialiste restait sur les acquis, il donnerait inévitablement l'impression d'une démotivation, nuisible à la mobilisation du second tour, et à l'image d'un potentiel président qui doit assurer ses fonctions pendant encore 5 ans après l'élection.
Prendre trop de risques
Avec l'avance que lui prédisent les sondages, il serait idiot que François Hollande prenne de trop grands risques pendant les derniers jours de la campagne. Ce n'est donc pas par hasard qu'il refuse les trois débats proposés par Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux tours, et qu'il préfère s'en tenir à un seul débat face à un excellent orateur, qui n'a plus rien à perdre.
Gérard Grunberg, directeur de recherche au Cevipof (centre de recherche de Sciences-Po) a expliqué à Europe1.fr que "François Hollande gagnera s'il ne commet pas d'impairs. Or jusqu'à présent, il n'a fait aucune erreur grave. Il doit donc continuer sur cette lancée".
Cependant, il ne peut se contenter de rester sur les acquis. Nombreux sont les Français moyennement convaincus par son programme et qui votent pour lui en signe de contestation. Il doit encore s'efforcer à convaincre.
Diviser à gauche
Pour remporter l'élection présidentielle, François Hollande doit rassembler la gauche. A lui seul, il ne peut pas gagner. Il doit donc s'assurer le report des voix des écologistes d'Eva Joly, et des sympathisants du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Ces deux candidats éliminés au premier tour ont d'ailleurs immédiatement appelé à voter pour François Hollande au second tour. Jean-Luc Mélenchon ayant obtenu plus de 11% lors du premier tour, ses voix ne sont pas négligeables, et elles lui bénéficieraient à 90% selon le dernier sondage BVA. On murmure que pour s'assurer le soutien du Front de gauche, un accord aurait été passé pour les législatives.
La gauche peut également se rassurer quant à la politique qu'exercera François Hollande s'il est élu président puisqu'il a promis lundi, lors d'un déplacement en Bretagne, que "nous n'allons pas pratiquer l'ouverture" à droite pour le choix des ministres.
Trop draguer à droite
Malgré une bonne réserve de voix à gauche, les reports de certaines voix à droite ne seraient pas du luxe pour François Hollande. Cependant, il ne peut pas se permettre une approche trop ostentatoire, comme celle de Nicolas Sarkozy, parce que la gauche classique ne lui pardonnerait pas et risquerait de s'exprimer par une forte abstention. C'est donc un exercice d'équilibrisme que doit effectuer le candidat socialiste. Quoi qu'il en soit, Marine Le Pen souhaitant se trouver à la tête du principal parti d'opposition après la chute de l'UMP, elle a tout intérêt à voir Nicolas Sarkozy quitter l'Elysée.
Mais François Hollande veut tout de même convaincre les électeurs du Front national parmi lesquels il est persuadé que se trouve des gens de gauche.
Il sera peut-être plus aisé de trouver les mots pour séduire les électeurs du MoDem de François Bayrou. Cependant, s'étant rapproché de Jean-Luc Mélenchon, une drague trop poussée du centre pourrait vexer les sympathisants du Front de gauche. La solution : un petit signe au centre en prônant la "moralisation de la vie publique", l'un des thèmes les plus ardemment défendus par François Bayrou.
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