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Emmanuel Macron : nouvelle séquence, nouvelle stratégie
Emmanuel Macron n’est plus vraiment le même depuis quelques jours. Plus précisément, le président de la République n’apparaît pas exactement de la même façon. Alors qu’il y a une dizaine de jours, dans un contexte de climat social tendu et de mobilisation des gilets jaunes, nombreux commentateur se demandaient quand le chef de l’Etat reprendrait la parole… Emmanuel Macron semble tout à coup très présent.
Relativement discret depuis son allocution du 10 décembre, le fondateur de La République en marche a laissé ministres et députés de la majorité monter au créneau pour assurer le service après-vente de ses annonces. Mais depuis 48 heures la tonalité est bien différente.
En réponse à la séquence très politique des gilets jaunes, face à une majorité en proie au doute comme le traduit très bien le couac des annulations, et considéré comme le président des riches par une majeure partie de la population, le chef de l’Etat a repris la main sur sa communication politique, pour la faire sortir de l’Elysée et des antichambres.
Emmanuel Macron : président-papa Noël
A commencer par le Noël de l’Elysée, décentralisé pour l’occasion aux Gobelins. Résultat pour le couple Macron, de nombreuses photos les montrant offrant des cadeaux à des enfants. L’intention est nécessaire à n’en pas douter, le bénéfice politique tout autant. Les journalistes présents n’en ont en tout cas pas manqué une goutte, déclenchant même une séquence devenue culte.
Un journaliste de BFMTV a ainsi posé la question suivante au chef de l’Etat : "Vous distribuez des cadeaux, monsieur le président ?". Trop content de saisir la perche, Emmanuel Macron lui a répondu avec un sourire en coin : "De temps en temps". Allusion aux annonces ? C’est l’interprétation qui en a été retenue.
Si Emmanuel Macron avait promis de ne plus parler de politique intérieure lors de déplacements à l’étranger, l’adage ne s’applique vraisemblablement pas quand il est en compagnie d’enfance. Ce jeudi, le chef de l’Etat a réitéré lors d’une visite surprise, mais très documentée, dans un centre accueillant des enfants maltraités, à Soissons.
Cette fois pasde caméra pour ces rencontres mais la présence de l’une des photographes officielles de la présidence, Soazig de la Moissonnière. Cette dernière, depuis le 12 novembre, n’a que très peu partagé de photos, à l’exception du momnent de recueillement d’Emmanuel Macron à Strasbourg après l’attaque terroriste menée par Cherif Chekatt. Pour cette visite, plusieurs clichés ont été publiés sur Twitter.
Dans ce centre pour enfants, le président a même répondu aux questions enfants, mais il a aussi été très clair dans ses prochains objectifs, revenir sur le terrain. "Je vais multiplier les déplacements en début d'année" a-t-il notamment promis.
Emmanuel Macron : au plus proche des Français
Cette itinérance dont Emmanuel Macron a annoncé la couleur, s’accompagne aussi d’une nouvelle présentation de soi. Le président a changé sa photo de profil sur les réseaux sociaux, affichant un sourire moins porté sur la dentition et donc forcément moins carnassier.
Surtout, le chef de l’Etat a rejoué le coup d’une séquence qui était venue gonfler son capital sympathie en 2017. Sur Tiwtter, Soazig de la Moissonnière a posté une photo montrant le chef de l’Etat et son équipe attablés dans un Courtepaille de Meaux. Un instant qui rappelle cette scène où Emmanuel Macron, en campagne présidentielle, déjeune dans un restaurant l’Arche et demande un cordon-bleu.
Cette tentative pour réparer le lien s’est également matérialisée sur la pétition des gilets jaunes lancée par Priscillia Ludosky et qui compte aujourd’hui plus de 1,1 million de signature. Emmanuel Macron y a répondu directement, indiquant notamment : "Vous avez raison".
Tentative d’ouvrir une nouvelle séquence. Rapprochement évident avec les Français et les gilets jaunes. Pour certains, cette stratégie arrive un peu tard mais elle a le mérite de rappeler que c’est encore quand il joue le dialogue et dénué des atours de Jupiter qu’Emmanuel Macron est le meilleur. Ca tombe bien, le Premier ministre Edouard Philippe est en déplacement ce vendredi pour évoquer justement le grand débat national appelé de ses vœux par le président.