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Alors que l'année 2018 se conclut par un mouvement social sans précédent et que la capacité d'Emmanuel Macron à réformer est durement attaquée, l'année 2019 ne s'annonce pas forcément beaucoup plus calme.
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L’année 2019 d’Emmanuel Macron : changement de climat politique

L’année 2019 s’apprête à commencer un peu comme la façon dont 2018 s’est terminée : dans un fragile climat de fin de crise, laquelle a définitivement transformé le quinquennat d’Emmanuel Macron et menace régulièrement de repartir. Ainsi les douze prochains mois ne se dérouleront certainement pas de la façon dont le chef de l’Etat l’avait imaginé au moment de son élection en mai 2017.

Terminé l’état de grâce pour réformer. Les gilets jaunes ont réussi là où les syndicats avaient échoué lors de la réforme de la SNCF, faire (disons-le) trembler le gouvernement. Les analyses et autres spécialistes de la vie politique française ne disent pas vraiment autre chose. "En quelques semaines, Macron a jeté aux orties sa capacité à réformer", explique l’économiste Charles Wyplosz au Monde. Il y a quelques jours un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo est venu enfoncer le clou. Près de la moitié des Français (51%) doute des capacités d’Emmanuel Macron à aller au bout de ses réformes. C’est une chute de 11 points en comparaison de septembre 2017.

Une véritable gageure alors que de lourds chantiers et réformes doivent être engagés cette année.

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L’année 2019 d’Emmanuel Macron : assurance chômage et réforme des retraites

De chantier, en 2019, il doit notamment être question de la réforme du chômage et des retraites.

Sur le papier concernant le chômage, ce sont aux syndicats et organisations patronales de se mettre d’accord. Il n'empêche que c'est bel et bien l’exécutif qui tranchera au final, puisque c’est lui qui a demandé des économies à 1,3 milliard d’euros.

Ce dernier sera aussi très attendu sur la réforme des retraites, mais a prévu des précautions. La réforme ne touchera pas les retraités actuels ou ceux qui sont à moins de cinq ans du départ. L’objectif affiché est une simplification vers un système universel. Plusieurs éléments du projet géré par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, ont déjà été présentés le 10 octobre dernier. Là-encore, si la méthode de la concertation entre syndicats et patronat est privilégiée, il s’agit d’un dossier explosif avant tout pour le gouvernement, qui pourrait faire face à de nouveaux mouvements sociaux. 

"A partir d'aujourd'hui, les Français vont sortir systématiquement dans la rue quand ils ne seront pas d'accord avec les mesures du gouvernement", assure Frédéric Sawicki, spécialiste des organisations politiques et du militantisme à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à l’AFP.

L’année 2019 d’Emmanuel Macron : vers un vote sanction ?

L’année 2019 sera  également marquée par les élections européennes,. Un scrutin particulièrement attendu dans la mesure où Emmanuel Macron, pendant la campagne président s'est imposé comme le candidat de l'Europe, en opposition directe au Rassemblement national. Pour autant, le passage aux unes s’annonce semé d’embûches.

Si pour La République en Marche, l’idée est de confirmer son ancrage local, c’est vraisemblablement la revanche de la présidentielle qui s’annonce. Un sondage réalisé Odoxa-Dentsu Consulting pour Franceinfo place le RN en tête avec 24% des voix contre 19% pour a majorité. Le parti de Marine Le Pen serait cependant affaibli par une liste Gilets Jaunes, un scénario de plus en plus plausible.

Derrière cette première lecture, se cache cependant une configuration qui pourrait s’avérer gagnante pour Emmanuel Macron : sa formation politique apparaît encore une fois comme la seule capable de faire barrage à l’extrême droite. D'autant que le vote sera précédé d'un premier trimestre de 2019 marqué par le grand débat national et ses quatre thématiques transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, et démocratie et citoyenneté. Ce dernier comprenant notamment l’immigration, un sujet sur lequel Emmanuel Macron a à capitaliser en amont du vote./ 

Choc psychologique et pouvoir d’achat : que disent les chiffres pour Emmanuel Macron

Outre les chantiers politiques attendus de 2019, Emmanuel Macron va devoir composer avec certaines prévisions économiques plus ou moins à risque.

Sur le plan psychologique par exemple, l’exécutif va devoir déminer dès le mois de janvier avec l’entrée en vigueur du prélèvement à la source. Les baisses sur les fiche de paie risque de faire grincer des dents, dans un contexte où le consentement à l’impôt est secoué.

Emmanuel Macron devra compter sur les prévisions plutôt exceptionnelles en matière de pouvoir d’achat. Selon les chiffres de l’INSEE publié le 19 décembre dernier, le niveau de vie des Français devrait augmenter d’au moins 1,6%, du jamais vu depuis 12 ans. L’institut a même précisé que ces prévisions avaient été établies avant les mesures annoncées par Emmanuel Macron et concernant entre autre les fameux 100 euros de prime d’activité.

Des chiffres à tempérer avec ceux de la croissance, loin d’être aussi positifs. Si le gouvernement table sur une hausse de 1,7%, l’INSEE vient d’abaisser ses prévisions à 1,5%.