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Mardi, cela fera exactement 100 jours que Manuel Valls a chaussé ses souliers de Premier ministre. Souvenez-vous, le 31 mars dernier avait lieu la nomination de celui qui était alors encore ministre de l’Intérieur au poste de chef du gouvernement. Manuel Valls prenait ainsi la place de Jean-Marc Ayrault. Un changement accompagné d’un remaniement complet de l’équipe gouvernementale et censé marquer l’entrée dans la seconde ère du quinquennat de François Hollande. 100 jours après cette nomination, quel bilan peut-on dresser de son action à Matignon ?
Sa popularité reste stable mais…
Alors que quand il faisait partie du gouvernement de Ayrault-Marc Ayrault Manuel Valls a toujours eu une cote de popularité au beau fixe, celle-ci a quelque peu perdu de sa superbe depuis qu’il a été nommé Premier ministre. En effet, si le taux de jugements favorables à son égard a légèrement grimpé entre mai et juin (passant de 44% à 45%), le taux de jugements défavorables a en revanche progressé de manière plus significative. Celui-ci est passé de 39% à 46%, tandis que le taux d’avis très défavorables est monté de 13% à 18%, révèle le dernier baromètre Ipsos pour Le Point. Un petit revers pour celui qui, il y a quelques mois encore, pouvait se vanter de voir sa cote grimper alors que celle du président n’en finissait pas de dégringoler.
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Il a géré quelques couacs
Depuis qu’il a pris les rennes du gouvernement, Manuel Valls a dû étouffer quelques incendies internes. On se souvient notamment du rétropédalage de Ségolène Royal après ses confidences à Paris Match sur la mauvaise gestion faite par Arnaud Montebourg du dossier Alstom et sur les "machos" de la classe politique. Ce qui avait valu à la ministre de l’Ecologie une petite mise au point par le président Hollande mais également par le Premier ministre. "Les ministres n’ont pas à parler les uns des autres, à émettre des jugements les uns sur les autres… si ce n’est pour en dire du bien", avait rappelé ce dernier. Quelques semaines plus tard, il avait pris le même ton et la même distance pour recadrer Christiane Taubira. Alors que la garde des Sceaux venait de se confier sur ses "coups de blues", l’ancien premier flic de France avait lâché au micro d’Europe 1: "Servir les Français, servir le gouvernement de la France, c’est un honneur (…) Aucun ministre n’a à avoir le blues".
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Manuel Valls a également essayé d’arrondir les angles entre les parlementaires et le gouvernement. Rapidement après son arrivée, il s'est lancé dans une véritable opération séduction pour tenter de rallier les députés frondeurs. Celui-ci a d’abord convoqué les ministres et leurs secrétaires d'Etat pour leur demander d’améliorer la qualité de leurs relations avec les députés de la majorité - en favorisant notamment la communication - avant d’appeler les députés frondeurs à user de leur "esprit de responsabilité" et de brandir la menace d’une dissolution. Et cela a visiblement payé puisqu’actuellement il ne resterait qu’un seul frondeur.
Plusieurs mesures ont été annoncées et d’autres reportées…
"Oui, le président de la République a voulu changer les choses ! Sinon pourquoi avoir changé de Premier ministre ?", a lancé Manuel Valls lors d’un discours prononcé dimanche dans le Gard. Et il vrai que celui qui a été choisi pour "accélérer le rythme des réformes" a battu le fer. Le Premier ministre a en effet annoncé un coup de pouce fiscal pour quelque 3,7 millions de ménage français dès septembre, et des baisses d’impôts pour les classes moyennes dès l’année prochaine. Des mesures censées calmer la gronde qui est née chez l’électorat de gauche au cours de ces derniers mois et qui a conduit à l’échec essuyé par le PS aux élections municipales.
Néanmoins, les 100 premiers jours de son mandat ont également été marqués par des mesures reportées ou vivement critiquées. A l’instar de l’entrée en vigueur du compte pénibilité – censé permettre à certains salariés de partir plus tôt à la retraite – qui a été partiellement reportée à la rentrée 2016 et du projet de simplification du Code du travail que les syndicats ont rejeté.
Et alors qu’il avait annoncé en avril dernier dans sa feuille de route, la réforme territoriale comme étant l’un des grands chantiers de son mandat, celui-ci lui a en quelque sorte été volé par l’Elysée. La présidence a en effet préféré annoncé elle-même, via un communiqué, les changements à venir pour les régions de France. Et au vue de l’impopularité de cette nouvelle carte, on peut aisément considérer que ce volte-face a été bénéfique au Premier ministre qui n’a pas eu à en essuyer les critiques.
Après 100 jours passés Matignon, le Premier ministre semblent ainsi afficher un bilan mitigé mais encouragent. Il lui reste désormais à maintenir sa popularité et à ne pas faillir sur les chantiers où les Français l’attendent, comme celui des baisses d’impôts pour les classes moyennes d’ici l’année prochaine.
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