A l'approche de l'épiphanie, l'UFC-Que Choisir a dévoilé son classement des meilleures galettes des Rois à la frangipane. Découvrez le classement au sein de notre diaporama.
Un vent violent, une trompe grise qui descend du ciel pour agripper le sol, destructrice. Les images capturées en Mayenne le dimanche 17 septembre laissent peu place à interprétation : le département a été théâtre d’une tornade, phénomène climatique violent associé à des nuages d’orage, et redoutable pour tout ce qui se trouve au sol sur son passage. Localisé sur une zone agricole entre les communes d’Ernée et Saint-Pierre-des-Landes au nord-ouest du département, le phénomène a duré 15 minutes, à peine, entre 17 h 30 et 17 h 45. Un laps de temps très court mais des dégâts qui laissent certaines victimes dans le détresse : douze toitures agricoles ont été touchées et six maisons plus légèrement, quatre cents foyers ont été privés d’électricité. Une personne a été conduite à l'hôpital, "choquée" après l'effondrement de son garage sur son véhicule.
Tornades : un phénomène régulier
Depuis, la Mayenne a retrouvé un climat plus doux, malgré l’automne qui se profile doucement depuis quelques jours. Mais l’épisode questionne de par son intensité et le risque qu’il se reproduise. Entretien avec le météorologue Patrick Marlière. Tout d’abord, il est important de spécifier que la tornade survenue dimanche 27 septembre n’est pas un phénomène unique, ni même rare. “Des tornades en France il y en a tous les ans, chaque année entre 30 et 50”, explique Patrick Marlière. “Elles sont plutôt de faible intensité mais elles existent. Quand ça se passe en campagne les dégâts ne sont pas forcément très importants et n’apparaissent pas dans l’actualité mais ce sont des phénomènes réguliers.” En revanche, la tornade en Mayenne s’est déroulée en journée, alors que la luminosité était bonne, et le spectacle offert par le phénomène a donc été plus photographié et diffusé que d’autres tornades telles que celle qui a bouleversé la ville de Bihucourt (Pas-de-Calais), en octobre 2022.
Les Hauts-de-France plus touchés
“J’ai déjà vu des tornades plus spectaculaires”, tempère Patrick Marlière. En août 2008 le météorologue s’est ainsi rendu dans le Nord sur les traces de la tornade qui a dévasté le Val-de-Sambre. “J’y étais le lendemain : les dégâts étaient comparables aux dégâts qu’on peut voir dans les villages aux Etats-Unis quand il y a de fortes tornades”. Fait intéressant, si les tornades, pour la plupart de faible intensité, surviennent un peu partout sur le territoire, selon la position des nuages d’orage, elles touchent particulièrement les Hauts-de-France. “La violence des confrontations de masses d’air est plus forte au nord de la Loire et notamment sur les Hauts-de-France”, explique Patrick Marlière. “On a ce phénomène où les orages arrivent par le nord-ouest, par l’Atlantique, par les îles britanniques et les masses d’air se confondent et peuvent donner in fine des tornades.”
Les phénomènes violents amplifiés
Cette tendance est amplifiée par le réchauffement climatique, à l’instar d’autres phénomène violents tels que les orages : “on constate des orages aussi nombreux qu’avant mais plus violents : ils déversent des quantités de pluie bien plus importantes que ce que l’on mesurait il y a 30 ou 40 ans”, explique le météorologue. “Le fait qu’on pollue permet à l'atmosphère de contenir plus d’eau, donc les nuages sont plus impressionnants et les phénomènes qui s’y passent le sont également : grêlons, inondations, rafales de vent violent, avec parfois des phénomènes de tornades.”
Qu’en à savoir comment les phénomènes violents vont évoluer, il n’y a aucune raison qu’ils s’adoucissent, juge Patrick Marlière : “tous les événements météo actuels sont courants et se produisent chaque année, on en aura encore, pas forcément plus souvent mais plus violents (...) Pour les scientifiques, ce n’est pas une surprise que le réchauffement climatique amène ces sujets. Les politiques doivent prendre des décisions pour inverser ce qui est en train de se passer, mais cela ne se fera pas en l’espace de quelques jours, ni années, ni décennies, et donc il va falloir supporter ces dérèglements encore pas mal de temps, et selon toute probabilité jusqu’à la fin de ce siècle.”