Publié par Marie-Ange Freslon, le 27/07/2017

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©Sophie De Thalès - éditions Tut-Tut
Tout au long de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a surpris de nombreux électeurs avec ses expressions françaises peu utilisées. Retrouvez-les dans le livre "Le Petit Macron de la langue française". 
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La poudre de perlimpinpin

"Cette formule savoureuse, adoptée par notre Président pendant le débat saignant de l’entre-deux-tours qui l’opposait à la carnassière Marine Le Pen, n’est pas passée inaper-çue. Le rappeur Khaled Freak l’a même remixée en rap !

Un joli bond dans le temps, pour un effet savoureux :

La formule date de la première moitié du XVIIe siècle et désigne les poudres vendues par les charlatans ou bonimenteurs (encore un joli mot du lexique présidentiel), dont on vante les qualités merveilleuses, mais qui n’avaient strictement aucune efficacité. C’est le cas d’une certaine plante nommée le 'pimpin', ou la prêle, qui n’avait pas du tout fait la preuve de ses vertus médicinales. D’où la formule 'prelinpinpin' (prêle et pimpin), transformée au fil des ans en 'perlimpinpin'… Incroyable : saviez-vous que Chirac avait déjà rodé la formule, et cela bien avant d’utiliser abracadabrantesque ? En 1979, il la prononça au bois de Boulogne lors d’un discours pour la fête du RPR, en évoquant l’Europe comme une 'poudre de perlimpinpin au secours des gouvernements à court d’idées.'"

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Payer en monnaie de singe

"La monnaie de singe est une grimace, tout simplement. Payer en monnaie de singe, c’est se payer de grimaces, donc se moquer, tout simplement. Ceci dit, comme l’indique Claude Gagnière, la formule a son origine au Moyen Âge. 'Les montreurs de singes qui voulaient traverser la Seine par le Petit Pont étaient alors dispensés de payer le péage s’ils faisaient gambader leur animal devant les préposés.'"

Faire des sauts de cabri  

"L'expression signifie  : sauter vivement d’un sujet à l’autre, comme, dans le même registre, sauter du coq à l’âne. Sans approfondir. La formule a un passé : le général de Gaulle n’a-t-il pas dit, en 1965  : 'Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant 'l’Europe, l’Europe, l’Europe !'"

Gros ballot

"D’autres, tout aussi galonnés, ont proféré 'connard'… Macron préfère ce substantif un rien ringard. On l’a repéré dans le documentaire 'Envoyé spécial' de France 2 : aux adversaires qui lui reprochent d’être en représentation et de faire du théâtre… 'À ceux-là, j’ai envie de répondre : 'Oui, gros ballot. Toi aussi, ta vie, c’est comme ça.''. Et pan !"

Rabougri

"Vous connaissez le verbe 'abougrir' puis 'rabougrir'  ? Il est dérivé de 'bougre', qui signifiait 'faible, chétif'. À partir de 1600, le mot a été utilisé dans le registre botanique, pour évoquer les arbres ou les arbustes arrêtés dans leur croissance, tout autant que des êtres humains petits, mal bâtis, entravés. Eh bien, Manu-le-Grand est allé piocher dans le lexique botanique, eh oui  !, pour évoquer la France 'rapetissée' et repliée sur ellemême dans la vision des adversaires de l’Europe. Au congrès de Reims, il emploie déjà le terme. Puis il le ressort dans tous ses meetings, en particulier celui de Lyon, le 4  février dernier  : 'D’un côté, le FN rêve d’une France rabougrie, isolée […].' La France rabougrie  ? C’est le contraire de l’élan, la générosité d’une France grandie dans l’Europe et le monde. Et ça, Manu, nous faire rêver d’une France-arbre qui grimpe vers le ciel en pleine crise écologique, c’est plutôt très malin. Chapeau, Président !"