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Payez-vous vraiment trop d’impôts ? Le privé pas forcément plus efficace
Ce vendredi 27 juillet marque le jour de la "libération fiscale". Dorénavant, les Français travaillent donc pour eux, indique Le Figaro qui fait d’ailleurs de la France la "championne d’Europe de l’impôt".
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Avec un taux de 45,4% du PIB en 2017, les prélèvements obligatoires peuvent effectivement être considérés comme élevés, en France. Le gouvernement avait d’ailleurs promis de les faire reculer petit à petit, jusqu’à atteindre 43,6% du PIB à la fin du mandat d’Emmanuel Macron. D’ici là, de multiples observateurs s’inquiètent : paie-t-on trop d’impôts ? "La journée de libération fiscale ne signifie pas grand-chose", commence Alexandre Delaigue, agrégé d’économie et de gestion, professeur à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et à l’université de Lille 1. Selon lui la question ne se pose pas en ces termes. "Si, à l’avenir, nous décidions de privatiser l’intégralité des écoles de France cela aurait aussi un coût, que les Français devrait assumer. En a-t-on pour notre argent actuellement ? C’est la question qu’il faut poser", estime-t-il.
"Naturellement, la réponse est nuancée. Elle dépend évidemment des domaines. Le gaspillage d’argent public est indéniable. Il y en a également dans le domaine privé." En outre, la définition même du gaspillage peut varier considérablement d’un individu à l’autre. "Sur de tels montants, un gaspillage est mécanique. Très souvent, ils sont issus de pouvoirs politique important, sans quoi il y aurait déjà eu un coût d’arrêt." Il pointe également du doigts la "schizophrénie" hexagonale sur la question fiscale. "Réduire le poids de l’Etat ne serait pas sans conséquence, au quotidien, pour les contribuables. Les premiers à se plaindre de l’impôt seraient probablement les premiers à se plaindre de ces conséquences", analyse le spécialiste.
Payez-vous trop d’impôts : la France vraiment championne d’Europe ?
La forte fiscalité de la France pourrait d’ailleurs ne pas être si atypique, comme le rapporte Alternatives Economiques. "Il est intéressant de noter que, globalement, pour une mission donnée, il n’y a pas de très fortes disparités dans les budgets associés en Europe", souligne Alexandre Delaigue. "La retraite constitue le point où la France se démarque le plus. On dépense plus et prélève davantage que nos voisins. Toutefois, les Français récupèrent ce qu’ils payent : il ne s’agit que d’un pur transfert", détaille-t-il, non sans signifier qu’en France, "le taux de retraités pauvres n’est pas très élevé".
La richesse de la fiscalité française serait même un signe de sa bonne santé. "Si on se réfère à la loi de Wagner, on constate que plus un pays un s’enrichit, plus le poids de l’Etat tend à augmenter. Plus la population devient riche, plus elle attend de l’Etat des services qui nécessitent son intervention. Une population pauvre est généralement en attente de biens de consommation, que l’Etat n’est pas forcément le plus apte à produire. Plus elle s’enrichit, plus elle souhaitera accéder à des soins de qualité, une éducation efficace…", précise l’économiste. "Cela ne signifie pas pour autant que la dépense publique mène systématiquement à une économie prospère", ajoute-t-il.