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Va-t-il (encore) falloir mettre la main à la poche ? Force est de constater, en tout cas, que les prix augmentent sans discontinuer ou presque. Du fait de l’inflation, les Françaises et les Français ont dû apprendre à se serrer la ceinture — parfois plus que considérablement. Conscient de cette réalité, l’exécutif s’attèle à la création et à l’entretien de dispositifs de protection du pouvoir d’achat depuis maintenant de nombreux mois. Certains, comme le bouclier tarifaire qui vise à préserver les contribuables de la hausse des tarifs de l’énergie, pré-datent d’ailleurs ce gouvernement ou même la réélection d’Emmanuel Macron. Le tout en s’appliquant à respecter un mantra martelé par l’équipe gouvernementale : pas de hausse d’impôts.
Certaines informations récentes, publiées par le quotidien économique de référence, tendent pourtant à nuancer les déclarations de certaines figures de proues du gouvernement, comme celles du ministre de l’Economie, des Finances ainsi que de la Souveraineté industrielle et numérique. Il serait en effet question, d’après nos confrères, de revoir le mode de calcul des taxes appliquées sur la vente de tabac. Dès lors, il faut malheureusement s’attendre à une hausse des prix à l’achat à compter de l'automne 2022. L’exécutif envisage en effet de baser son mode de calcul sur l’année N-1 plutôt que l’année N-2, durant laquelle l’inflation a été moins forte.
Faut-il craindre des hausses d’impôts en 2023 ?
"L’augmentation des prix du tabac répond à deux objectifs", résume d’entrée de jeu l’économiste Philippe Crevel, qui dirige d’ailleurs le Cercle des Epargnants. "Il s’agit d’abord d’un objectif de santé publique mais aussi, ne l’oublions pas, de remplir les caisses de de l’Etat. C’est d’ailleurs lui qui fixe le montant de la hausse", poursuit le spécialiste, non sans rappeler que l’on peut effectivement parler d’une hausse d’impôt. D’une hausse indirecte, certes, mais d’une hausse néanmoins.
C’est loin d’être la seule charge que les Françaises et les Français devront assumer l’année prochaine. Il ne faut pas, en effet, oublier la taxe foncière…
Taxe foncière : l’autre hausse d’impôt qui vous attend au tournant
En 2023, la taxe foncière devrait progresser assez fortement, ainsi que l’expliquait récemment Planet. Deux facteurs différents sont à mettre en cause, mais l’un d’entre eux n’est pas sans rapport avec l’action du gouvernement : celui projetterait à priori de ne pas plafonner la revalorisation des valeurs cadastrales, utilisées dans le calcul du taux de taxation tel que fixé par la loi. Dès lors, il serait possible de gonfler considérablement le montant appliqué. "La taxe foncière, qui est un impôt direct, progresse en fonction de l’inflation. Il faudra attendre le vote du budget, qui surviendra dans quelques semaines, pour en être sûr", rappelle pour sa part Philippe Crevel, non sans souligner qu’à défaut d’augmentation décidée par le législateur, les élus locaux s’en chargeront.
Dans un contexte pareil, marqué par une forte dépense publique, faut-il s’attendre à de nouvelles baisses d’impôts, telles que promises, ou le chef de l’Etat sera-t-il contraint et forcé d’oublier son mantra ?
Impôts : Emmanuel Macron va-t-il pouvoir tenir sa promesse ?
"Depuis sa première élection, Emmanuel Macron a multiplié les suppressions ou les annonces de suppression d’impôts. On peut penser à la taxe d’habitation, à l’impôt de solidarité sur la fortune, mais aussi à la CVAE sur les entreprises ou à la redevance télévisuelle. En outre, les barèmes d'imposition ont été revues de sorte à ce que le contribuable paie moins. Il y a donc un effort réel qui a été fait", juge sans ambage Philippe Crevel.
Ceci étant dit, la France fait aujourd’hui face à une situation complexe et l’Etat a engagé de nombreuses dépenses d’ampleur pour protéger les Françaises et les Français de l’inflation. Dès lors, estime l’économiste, il faut bien distinguer les deux types de hausses éventuelles susceptibles de survenir. "D’un côté, il peut y avoir des hausses d’impôts visant à suivre l’inflation : les communes doivent financer leurs dépenses en énergie et pourraient être tentées d’augmenter la taxe foncière pour cela. De l’autre, il ne devrait pas y avoir d’augmentation réelle dans l’immédiat, à en croire le gouvernement puisque celui-ci a décidé de réhausser le barème et de l’indexer sur l’inflation ce qui, a revenu équivalent ou supérieur, devrait permettre un gain pour le contribuable", analyse en effet l’expert.
Ce qui ne signifie pas que d’ici à la fin du quinquennat, tous les Français soient préservés d’un quelconque alourdissement fiscal. "Viendra un moment où il faudra faire un choix entre plus d’impôt ou moins de dépense publique. Difficile de dire quel sera l’arbitrage final du gouvernement", rappelle-t-il en effet.