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Nouvelles ventes au point mort, transactions en cours difficiles à finaliser… Depuis le début du confinement mis en place le 17 mars dernier à midi pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, le marché immobilier a vu ses activités s’effondrer. La frilosité des banques tout comme les incertitudes sur la fin du confinement et les impacts financiers sur les ménages ne présagent rien de bon pour le secteur, note Capital.
Les prix de l’immobilier vont-ils s’effondrer dans les mois à venir ?
Pour tenter d’y répondre, le 30 mars dernier, MeilleursAgents, groupe spécialisé dans l’estimation immobilière en ligne, a édité son habituel baromètre mensuel national des prix de façon particulière. Face aux évènements actuels, il "a choisi de présenter différents scenarii quant à l’évolution du marché immobilier français à court et long-terme, avec toutes les réserves de prudence qui s’imposent dans ce contexte".
Les notaires de France viennent également de publier ce lundi 20 avril une étude permettant d’apporter quelques éléments de réponse. Différentes hypothèses de sortie de crise y sont aussi exposées. Voici lesquelles.
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Immobilier : des corrections "géographiques" à prévoir
Les Français se tourneront-ils vers un "immobilier vert" ? C’est ce que prévoient les notaires de France. Le confinement donne en effet aux citadins des envies d’espaces verts et de maisons. Depuis la mi-mars, 60 à 65% de recherches sur le portail d’annonce immobilière SeLoger se portent sur des maisons avec jardin. Les appartements ne concernent plus que 35 à 40% des recherches alors que le rapport avant confinement était égalitaire (50-50).
En revanche, les prix de l’immobilier n’évolueront pas de la même manière partout. Les marchés les plus touchés seront ceux où l’emploi a été le plus sévèrement affecté. "Des villes comme Toulouse, centrée sur l’aéronautique, ou la région autour de Sochaux si l’automobile est en difficulté, seront sûrement plus impactées", détaille Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de MeilleursAgents. "Compte-tenu de la variété de leur économie", Paris, Lyon et Nantes devraient cependant être moins frappées par des baisses de prix.
Que peut-on envisager en fonction de la durée de la crise ?
Immobilier : une légère baisse puis un rebond dès la fin de l’année ?
Comme le note Thomas Lefebvre de Meilleurs Agents, "la crise intervient à une période où les transactions sont habituellement les plus nombreuses de l’année". Son impact sur les prix va ainsi dépendre de sa durée. Si elle est courte, les dommages seront limités. A condition toutefois que "la France et l’Europe mettent en œuvre les moyens à même de gérer l’importante dette publique qui en résultera", préviennent les notaires de France.
"Notre scénario privilégié, c’est une sortie sans trop de heurts, avec un soutien de la BCE et de l’Etat pour sauvegarder les emplois", explique également Thomas Lefebvre pour MeilleursAgents.
Dans ces conditions, les taux de crédit immobilier pourraient rester relativement bas et "la machine pourrait assez vite reprendre un rythme de croisière, certes affaibli mais en restant relativement dynamique", analysent les notaires. Après une "effet de correction", soit une baisse des prix, "le marché immobilier pourrait commencer à repartir en fin d’année 2020, voire au début de l’année 2021", résument-ils.
Qu’en serait-il en revanche si la crise venait à perdurer ?
Immobilier : les 3 menaces qui pèsent sur le marché
Si la crise sanitaire qui a provoqué une crise économique persiste, le pire est à venir. Trois menaces ont été pointées par MeilleursAgents :
- la réapparition du virus après le confinement
- une nouvelle récession
- une crise financière
"Si tout ou partie de ces risques venait à se matérialiser, l’hypothèse d’une sortie de crise sans heurt sur le marché immobilier s’envolerait", prévient MeilleursAgents. Les banques, alors dans l’incapacité de financer l’économie réelle devraient drastiquement élever leurs taux. Par conséquent, les crédits seraient moins accessibles pour les potentiels acheteurs et les prix et transactions s’écrouleraient. "Nous nous retrouverions alors dans une situation similaire à 2008. Le marché immobilier serait dès lors amené à traverser une phase de repli qui durerait plusieurs années", alerte l’estimateur de biens en ligne.
Comme le notent de leur côté les notaires "si le confinement se prolonge ou se réitère [...] la crise provoquerait un chômage important, une baisse de revenus des ménages et une croissance en berne".