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Avec l'arrivée de l'automne, les infections au Covid-19 sont à nouveau en augmentation dans l'hémisphère nord, et de nouveaux variants sont apparus. Face à cette situation et le souvenir des années Covid, de nombreuses questions peuvent resurgir. On fait le point avec vous sur qu'il faut savoir pour les mois à venir.
Début septembre, l e ministre de la Santé a fait savoir que l’exécutif était prêt à avancer, si la situation l’exigeait,la campagne automnale de vaccination des personnes présentant des facteurs de risque, dont le lancement est pour le moment prévu le 17 octobre. Comme lors de l’hiver 2022-2023, elle sera couplée à la campagne de vaccination contre la grippe, rappelle récemment un article du journal Le Monde sur le sujet.
Quelle comparaison aujourd'hui avec la grippe ?
La pandémie de Covid-19 nous semble déjà si loin et presque intégrée à notre quotidien... Il a pourtant moins de cinq en de cela, elle a eu des conséquences terribles, avec la mort de près de sept millions de personnes dans le monde. Mais grâce au développement de vaccins, à l'immunité acquise après une contamination, et à de meilleurs traitements, le virus est aujourd'hui bien davantage sous contrôle. A tel point que, Ashish Jha, médecin et ancien conseiller de la Maison Blanche a récemment déclaré : "Si vous me demandez de choisir entre la grippe et le Covid, je choisirais le Covid car chaque cas individuel de la grippe est plus risqué". Mais si le Covid est désormais bien moins fatal, "il semble aussi avoir un plus haut taux de complications sur le long terme".
Autre particularité du virus et non des moindres : il est davantage contagieux. Moins saisonnier que la grippe. Le Covid reste "clairement plus grave qu'un rhume traditionnel", a par ailleurs pointé l'infectiologue Amesh Adalja.
Dose de rappel ou non ?
Pfizer, Moderna, et Novavax ont développé des vaccins mis à jour, de nouvelles versions mieux adaptées aux variants actuellement en circulation. Au moment le plus critique de la pandémie,la vaccination a été essentielle, et de l'avis général, les doses de rappel sont bénéfiques aux plus fragiles. Pourtant la dose de rappel les personnes jeunes et en bonne santé divise encore. Quasiment toute la population a déjà été infectée dans les pays occidentaux, ont montré des études. Et ces infections, ainsi que les vaccins, ont entraîné le système immunitaire à se défendre.
Selon la professeure de médecine Monica Gandhi, des recommandations indifférenciées pour tout le monde pourraient nuire à la confiance dans les autorités. Les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna comportent des risques de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) notamment chez les jeunes hommes. Ainsi, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne recommandent un rappel annuel pour les groupes à risque seulement.
Ce qui n'est pas de l'avis d'autres experts, qui estiment "minimes" eux les risques encourus. Même les personnes ayant peu de risque de développer un cas grave de la maladie "tirent des bénéfices des rappels" anti-Covid, estime l'épidémiologiste Ziyad Al-Aly. Les États-Unis recommandent eux un rappel pour toute la population cet automne.
Et les masques ?
Également sensible, la question des masques. Selon l'analyse d'une organisation respectée, Cochrane, la promotion du port du masque n'a pas eu d'effet visible pour ralentir la propagation du virus. Mais les chercheurs savent, grâce à des tests en laboratoire, qu'un masque bien ajusté et de qualité (N-95 aux Etats-Unis, FFP2 en France...) protège. C'est donc à l'appréciation des gens de choisir d'en porter en intérieur, même si cela n'est généralement pas nécessaire selon Monica Gandhi, compte tenu de la protection fournie par les vaccins.
En France, le ministre de la Santé, début septembre, à l'occasion de la rentrée, s'est exprimé sur la question : "On a des symptômes, on porte un masque ; on va voir une personne fragile, on porte un masque ; quand vous avez le Covid, il est préférable de rester chez soi et de ne pas aller travailler", a rappelé Aurélien Rousseau sur France 2 mardi 5 septembre, tout en assurant qu’il n’était pas question pour l’heure de "redurcir le protocole". Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Et qui cela ciblerait-il le plus ?
Faut-il encore se tester ?
Les personnes à risque : les plus âgées, ou atteintes de pathologies comme le cancer, l'obésité ou le diabète, doivent continuer à se tester si elles ressentent des symptômes, s'accordent les experts. La raison ? Elles bénéficiraient ainsi d'antiviraux, des médicaments qui doivent être pris rapidement au début de l'infection, afin qu'elle ne dégénère pas. Le traitement principal est le Paxlovid, de Pfizer.
Certains pays estiment que tester uniquement les personnes à risque est suffisant, comme le Royaume-Uni. A tel point que des tests gratuits y sont encore fournis pour elles. "La plupart des gens n'ont plus besoin se testere, écrivent les autorités sanitaires britanniques pour justifier cette mise à disposition. "Pour éviter de transmettre l'infection, restez chez vous si vous vous sentez mal.", conseille à nouveau le Royaume-Uni. En France, la question reste encore très floue sur le protocole à adopter en cas de Covid. "Quand vous avez le Covid, il est préférable de rester chez soi", a recommandé le ministre de la Santé tout en affirmant qu’un durcissement du protocole n’était "pas prévu à date", qui s'exprimait sur la question sur France 2. Autre point d'interrogation le symptôme du Covid Long.
Et le Covid long ?
Sur la question du Covid Long : le recul n'est malheureusement pas suffisant. La recherche sur le Covid long - des symptômes (migraines surtout) qui perdurent durant des mois- reste freinée par le manque de définition sur laquelle tout le monde tombe d'accord, selon l 'infectiologue Amesh Adalja.. La prévalence est d'entre 4 à 7 %, soit 65 millions de personnes dans le monde, d'après l 'épidémiologiste Ziyad Al-Aly. "Malheureusement, nous n'avons pas fait de progrès pour soigner le Covid long", dit-il. "Cela devrait être une priorité pour les agences du monde entier."
Il semble qu'être vacciné réduise le risque de développer un Covid long,par ailleurs souvent corrélé à la gravité de l'infection. Le gouvernement américain a financé plusieurs essais cliniques pour mieux comprendre cette pathologie. Selon l'un d'eux, un antidiabétique a permis de réduire les symptômes de 40 %.
En France, l e "Covid long" a touché 4% des adultes en France, soit 2,06 millions de personnes, une petite proportion (1,2%) se déclarant fortement gênée dans ses activités quotidiennes, selon une étude de Santé publique France effectuée à l'automne 2022. Une plateforme dédiée devrait voir également le jour. Cette plateforme de suivi pour mieux prendre en charge les personnes souffrant de Covid long, objet d'une loi votée il y a près de 18 mois, devrait "arriver avant la fin de l'année", a déclaré la députée Renaissance Stéphanie Rist sur Europe 1 récemment.