Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
Le procès de l’horreur. Le 2 septembre dernier s’ouvrait le procès des viols de Mazan à Avignon où comparaissent 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot. Les faits se sont déroulés entre 2011 et 2020, Gisèle Pelicot était alors droguée régulièrement par son mari Dominique, afin d’être livrée à une multitude d’hommes qu’il recrutait sur le site Coco.gg. De ces scènes d’horreur, Dominique Pelicot a enregistré plus de 20 000 photos et vidéos, retrouvées plus tard par les enquêteurs sur son ordinateur. Ces images ont permis de dénombrer 92 viols et d’identifier les 51 hommes jugés devant la cour criminelle du Vaucluse.
Des “monsieurs Tout-le-Monde”, comme on a pu le lire à plusieurs reprises, dont la majorité ne souffre d’aucune pathologie mentale ou psychique. Ils ont de 26 ans à 74 ans et viennent de tous les milieux : journaliste, militaire, surveillant pénitentiaire, ouvriers, informaticien, chauffeurs routiers… Depuis plusieurs semaines, ils défilent à la barre tentant de justifier leurs actes comme ils peuvent.
La question du “cycle de la violence”
Sur cette cinquantaine d’hommes, au moins 13 d’entre eux disent avoir été victimes de viols ou d'inceste pendant leur enfance. À commencer par Dominique Pelicot qui avait expliqué devant la cour criminelle du Vaucluse mi-septembre avoir été violé à 9 ans par un infirmier alors qu'il était hospitalisé.
Un chiffre édifiant
Cédric G., un autre des accusés a été abusé par son oncle quand il était adolescent, un troisième a attendu plus de 50 ans avant d'en parler à une psychologue en prison, par peur du : "il a été violé, donc il a violé", Romain V. lui s'est confié sur l'éducation monstrueuse de ses parents qui invitaient chez eux un ami prêtre qui imposaient des agressions sexuelles aux enfants. Quant à Ludovick B. il avait tout juste 12 ans quand il a été violé par Fabrice M., un ancien capitaine sapeur-pompier des Yvelines. Quelques temps plus tard, l’homme a été condamné à 15 ans de prison pour une série d'agressions, sous soumission chimique.
Des séquelles qui ont un impact potentiel sur le comportement des victimes devenues adultes ?
Selon le psychiatre Laurent Laillet qui a expertisé une grande partie de ces hommes, ce chiffre n’est pas surprenant “dans la mesure où il est connu dans la littérature médico-légale. Les violences sexuelles ont cette particularité, c'est qu'elles font effraction de façon très violente dans le psychisme et dans le corps, et donc elles laissent beaucoup plus de traces", explique l'expert à RTL avant de poursuivre : "avec quand même une nuance à apporter, ce n'est pas une relation de cause à effet. Ce n'est pas parce qu'on a été victime qu'on devient auteur, mais ça constitue une situation à risque".
La plupart des accusés sont poursuivis pour viols aggravés et risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.