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Il se décrit comme un “zombie autoguidé”. Après une semaine d’interruption, le procès des viols de Mazan a repris ce lundi 4 novembre avec huit nouveaux accusés dont les cas sont étudiés par la Cour criminelle du Vaucluse. À la barre, Romain V., un célibataire séropositif de 63 ans venu à six reprises au domicile des Pelicot entre décembre 2019 et juin 2020. Comme les 51 accusés de ce procès hors norme, il est poursuivi pour viols aggravés et risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
S’il ne nie pas avoir eu des relations sexuelles avec Gisèle Pelicot, ayant été identifié sur plusieurs vidéos retrouvées par les enquêteurs dans le disque dur de Dominique Pelicot, l’homme réfute le viol. D’abord parce qu’il avait “l’autorisation du mari” et “comme j’avais l’autorisation du mari, je faisais ce qu’il demandait”, explique-t-il, ensuite parce qu’il avait “peur” de ce dernier : "Je ne me pose aucune question, comme un zombie autoguidé. Je ne comprends même pas comment il a pu faire pour me faire venir six fois", a-t-il expliqué.
Une volonté de chercher du “lien social”
“Je pensais qu'elle était en semi-réveil, fatiguée. On a des somnolences. Moi, avec mon traitement, j'ai des somnolences”, a affirmé Romain V. devant la cour. L’homme a découvert sa séropositivité en 2004 et, bien que son traitement lui permette de "ne pas être contagieux", ce que confirme l'OMS, il n'a jamais porté de préservatif ou jugé bon de prévenir Dominique Pelicot de son état de santé. L’homme a également appris en prison qu’il avait la syphilis.
Quatre vidéos diffusées
Des propos aussi confus que contradictoires qui ont suscité la stupeur de la cour. "Vous avez eu le même ressenti à chaque fois ? Sérieusement ?", l'a relancé son président, Roger Arata. "Oui oui", a-t-il simplement reçu pour toute réponse.
Suite à ces pâles justifications, la partie civile a demandé la diffusion devant la cour de quatre vidéos sur lesquelles apparaît Romain V. Sur ces images insoutenables, on le voit embrasser longuement Gisèle Pelicot, alors qu’elle ronfle profondément, ou encore lui infliger des pénétrations digitales tout en faisant des gestes à la caméra tenue par Dominique Pelicot, alors qu’il prétendait ignorer qu’il était filmé. Sur une autre vidéo, il pratique une fellation forcée sur la victime, qui finit par suffoquer.
“Je n’avais pas l’intention de violer madame”
Après le visionnage, Stéphane Babonneau, l’un des avocats de Gisèle Pelicot, lui demande à plusieurs reprises : "À la vue de ces faits, vous pouvez prononcer ce que vous avez fait ? Avez-vous violée madame Pelicot ?". Ce à quoi l’accusé répon : "Non", et "je n'en sais rien".
"Je m'excuse pour les faits qui me sont reprochés. Je regrette tout ce qu'il s’est passé. Je n’avais pas l'intention de violer madame. J'ai des regrets, beaucoup", poursuit-il à la barre.
Gisèle Pelicot ne lui accorde aucune attention, en pleine discussion avec sa psychologue assise à ses côtés.