Dès ce mardi 19 novembre, la France rentre dans une ère instable, avec du vent et de la pluie (avant l'arrivée de la neige). Découvrez les régions et les départements concernés.
“Mon père est un des plus grands criminels de ces 20 dernières années”. C’est “une famille anéantie” qui s’est exprimé hier devant la Cour criminelle du Vaucluse, où sont jugés 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot droguée par son mari entre 2011 et 2020. David et Florian, les fils du couple âgés respectivement de 50 et 38 ans, se sont adressés directement à leur père pour tenter d'éclaircir certains questionnements restés en suspens.
Promoteur des ventes en région parisienne, David Pelicot est revenu sur la relation qu’il avait avec “cet homme” comme il l’appelle désormais, jusqu’au jour où tout a basculé en novembre 2020. Leur passion commune pour le sport et les polars, les anniversaires surprises qu’il organisait pour ses enfants, “mes amis me disaient : David, tu as de la chance d’avoir un père comme ça”, souffle-t-il. Depuis quatre ans, il s’efforce de faire le deuil de ce père, expliquant à la barre : “J’ai le sentiment aujourd’hui que toute mon enfance a disparu. Elle a été comme effacée”.
“Ce n’est pas facile d’être le fils de Dominique Pélicot aujourd’hui”
"Depuis le 2 novembre 2020, notre vie de famille a été anéantie. Nous avons vécu un énorme tsunami et chaque personne sait où et avec qui il se trouvait" poursuit David Pelicot. Lorsque sa mère l’appelle ce jour-là, il est chez lui, avec sa femme et ses enfants. “Quand je raccroche, il me vient l'envie de vomir. Chose que je fais. Je pars dans les toilettes pour vomir et puis je rejoins ma femme dans le salon, je lui demande d'envoyer les enfants dans leur chambre”.
Ensuite, il revient sur ce week-end à Mazan avec son frère et sa sœur juste après la découverte des faits, ce besoin de “faire tout disparaître de ce qui nous lie à cet homme”. Deux jours auront été nécessaires pour détruire les traces de ce semblant de famille. “Tout de cet homme devait disparaître. Aujourd'hui, nous n’avons plus aucune photo des albums de famille”, explique le quinquagénaire.
“Si tu as encore un peu d'humanité, dis la vérité sur les agissements que tu as eus sur ma sœur”
Se tournant vers son père, David Pélicot a élevé la voix lui demandant de dire la vérité “sur les agissements que tu as eus sur ma sœur qui souffre tous les jours”. “Je ne passerai qu’une fois et je veux que tu t’en rappelles. S’il te reste de l’humanité, dis-nous ce que tu as fait sur mon fils et sur ma sœur”, a-t-il renchérit, faisant référence à l’un de ses petits-enfants, à qui il aurait demandé de “jouer au docteur”.
"Rien ! Sur aucun des enfants et petits-enfants ! Rien !", a hurlé en retour le septuagénaire, qui continue de nier tout acte d'inceste.
"Tu étais le diable en personne"
Florian Pelicot a pris la suite de son frère. "Je lui pose la question directement : pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi t'as prêté notre mère comme ça ?", demande-t-il à Dominique Pelicot. "T'as toujours dit que notre mère était une sainte. Mais toi, tu étais le diable en personne", lâche-t-il.
Le benjamin de la famille a expliqué qu’il allait demander un test de paternité pour savoir s’il est le fils biologique de l’accusé, sa mère ayant eu une relation extraconjugale autour de la période de sa naissance. "Ce serait un soulagement de ne pas être son fils ?" lui a demandé l'un de ses avocats. "Ce serait un soulagement, oui, de ne pas être son fils. En tout cas, j’ai besoin d’une réponse”.
Gisèle et Dominique Pelicot se sont à nouveau exprimés à la barre ce mardi, avant les plaidoiries des parties civiles et les réquisitions, prévues dans les prochains jours.