La prime de Noël est versée à plus de deux millions de ménages éligibles sous conditions chaque année. Découvrez le montant auquel elle s’élève cette année.
C’est une histoire vieille de seize ans. Alain Laprie est accusé d’avoir tué sa tante, Marie Cescon, le 17 mars 2004. Ce jour-là le corps de l’octogénaire est retrouvé dans sa maison incendiée de Pompignac (Gironde) et le quadragénaire devient le suspect principal de l’homicide. Lui a toujours nié les faits et a été acquitté au bénéfice du doute en novembre 2018. Son procès en appel débute ce lundi 17 février à Angoulême (Charente), une nouvelle page dans un dossier qui a connu de nombreux rebondissements.
Meurtre de Pompignac : une histoire d'héritage ?
Il y a 16 ans, Marie Cescon est retrouvée inanimée par ses voisins dans sa maison, ravagée par les flammes. Elle présente alors une blessure à la tête. Extirpée de la bâtisse, l’octogénaire est inanimée, intoxiquée par la fumée de l’incendie. Elle succombe à ses blessures. La dernière personne à l’avoir vue vivante est son neveu, Alain Laprie, qui avait passé la journée avec elle. Selon Sud-Ouest, en 2018, lors du procès d'Alain Laprie, l’avocate décrit l’octogénaire comme une "femme coquette, de caractère, fatiguée, à la marche diminuée, mais une belle âme". "Elle n’a pas eu d’enfant. Mais elle avait des neveux. Et elle a créé un lien d’amour avec eux, donnant un peu de son argent pour obtenir un regard affectueux de leur part", ajoute-t-elle.
Parmi ses neveux, il y en a un qu’elle préfère : Alain Laprie. Âgé de 48 ans au moment des faits, le chef d’entreprise est alors très proche de sa tante, qu’il invite à chaque Noël. Décrit comme très présent auprès de la vieille dame, cette dernière "en fait son légataire universel" en 1998, un "geste d’amour absolu", selon l’avocate. Mais tout change en 2003, Marie Cescon "est peinée, déçue, car son neveu a reçu de l’argent et elle rien en retour. Elle se sent négligée, elle veut changer son testament. Elle le dit, elle rédige un projet. Alain Laprie l’apprend". Comme le précise Le Parisien, Marie Cescon accuse notamment son neveu de lui avoir volé une carte bancaire.
En 2004, côté finances, le ciel n'est pa sans nuage pour Alain Laprie. Le quadragénaire avait réussi à faire fructifier son affaire mais, après plusieurs années de mauvaise gestion, son entreprise est reprise. D'après Le Parisien, il n'a plus ni salaire, ni contrat. Des problèmes financiers qui s'ajoutent à la liste de ce qui aurait pu le faire passer à l'acte. Lui affirme n'avoir eu que de bonnes relations avec sa tante, qui, selon ses dires, aurait même perdu un peu la tête à ce moment-là. Lors de son procès en 2016, le principal suspect explique : "Je suis totalement étranger à toute cette affaire. Ça fait douze ans que j'ai ce calvaire sur ma tête". Selon Sud-Ouest, plusieurs membres de la famille de Marie Cescon se sont constitués partie civile.
Tout accuse Alain Laprie du meurtre de son aïeul, mais il nie toute implication. Il ne se confie qu’à une seule personne, son oncle.
Meurtre de Pompignac : le témoignage d’un oncle
Tout au long de l’instruction, Alain Laprie nie avoir tué sa tante pour toucher l’héritage qui devait lui revenir. Si le déshéritage est évoqué, les enquêteurs ne disposent d'aucune preuve matérielle pour appuyer leur hypothèse. Ils n'ont qu'un seul témoignage, celui du frère de Marie Cescon. Comme l’explique Le Parisien, il affirme qu’Alain Laprie lui a confié le meurtre de l’octogénaire, s’effondrant dans ses bras et s’écriant "C’est moi qui ai fait le coup". Cet aveu effectué cinq jours après le drame aurait été accompagné d’une description précise des événements. La vieille dame aurait traité sa mère de "pute" et de "salope", provoquant la colère d’Alain Laprie, qui se serait alors emparé d’un bâton et l’aurait frappée à la tête.
Le vieil homme aurait juré à son neveu d’emporter son secret avec lui dans sa tombe, mais il aurait été trop lourd à porter, le poussant, finalement, à parler. Il a raconté cette version au juge d'instruction, à ses neveux et même à son médecin. Confronté aux dires de son oncle, ce dernier a toujours nié les accusations portées à son encontre. Lors d'une confrontation entre les deux hommes, l'oncle maintient sa version devant son neveu qui réfute. Selon ce dernier, cité par Le Parisien, le vieil homme est "prêt à tout pour casser cet héritage" et un complot familial est en oeuvre pour le léser. Pour l’accusation, il a longtemps été le témoin clé de l’affaire, mais n’aura jamais eu le temps de témoigner : il est mort en 2014, deux ans avant le procès d’Alain Laprie.
Meurtre de Pompignac : une longue instruction
L’affaire du meurtre de Pompignac secoue la famille de Marie Cescon depuis seize ans. L’instruction a été annulée deux fois pour vice de procédure. Mis en examen en 2009 pour le meurtre de sa tante, Alain Laprie a comparu pour la première fois en 2016 devant une cour d’assises, mais le procès a été renvoyé pour un supplément d’information, rappelle Le Parisien. En novembre 2018, quatorze ans après la mort de l’octogénaire, le principal suspect a été acquitté au bénéfice du doute, mais le parquet a fait appel.
Une réponse définitive pourrait être apportée en 2020 et permettre de fermer ce dossier, aussi bien que l’histoire familiale.