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Jeudi 19 décembre, on apprenait comment Samuel Gonin, principal suspect dans la mort de l'adolescente Lina, âgée de seulement 15 ans à l'époque des faits, avait commis son crime. Il aurait étranglé la jeune fille, dont le corps a été retrouvé le 16 octobre dans la Nièvre, à l'aide d'un tote bag, soit un sac en tissu comme nous le révélions. Un décès par asphyxie est donc l'hypothèse la plus plausible.
En l'absence de procès, puisque le tueur s'est suicidé, avouant quasiment son méfait dans une lettre d'adieu laissée à ses fils, la famille de la victime a au moins un élément tangible, elle qui voudrait tant en savoir plus sur les circonstances de ce drame. Parmi lesquelles : pourquoi se pencher aussi tardivement sur le profil de Samuel Gonin après la disparition, survenue à Plaine dans le Bas-Rhin le 23 septembre 2023, que l'on sait désormais être un enlèvement ?
Le rapprochement entre Samuel Gonin et Lina a demandé 9 mois
Le Parisien s'interroge également sur ce délai. Et cite une source proche de l'enquête : "À 10 jours près, on aurait pu avoir un procès…" Car Samuel Gonin aurait peut-être pu être interpellé avant qu'il ne se donne la mort par pendaison, à son domicile de Besançon le 10 juillet dernier.
Mais en réalité, ça n'est pas aussi simple. Car plusieurs éléments ont dès le départ brouillé les pistes et forcé les gendarmes de la section de recherche de Strasbourg à toutes les étudier. A commencer par celle de la Peugeot 206 bleue dans laquelle plusieurs témoins ont déclaré avoir vu monter Lina avant qu'on perde sa trace.
Samuel Gonin a d'abord su comment se rendre "invisible"
Neuf modèles correspondant trouvés dans la région sont alors perquisitionnés, sans succès. Une première perte de temps mais comment faire autrement qu'investiguer ? Les gendarmes décident de rechercher tous les numéros et appareils électroniques des véhicules qui ont déclenché l'antenne-relais de La Plaine ce 23 septembre 2023.
Mais Samuel Gonin, bien que présenté comme déséquilibré, savait ce qu'il faisait. Ayant travaillé chez le constructeur américain, il savait comment désactiver le système GPS de la Ford Puma grise qu'il avait volée un mois auparavant en Allemagne, révèle Le Parisien. Et il circulait sans téléphone portable. Il savait donc comment se rendre "invisible".
Le temps passe. Il faut attendre le printemps 2024 que les gendarmes, qui ont déjà contrôlé 300 voitures, choisissent de regarder du côté de ce qu'ils appeleront le "troisième cercle" : la caméra de surveillance placée à l’entrée du tunnel de Schirmeck, à 15 kilomètres du lieu de la disparition.
La Ford Puma volée examinée trop tardivement ?
En visionnant les images, ils identifient la Ford Puma grise. Le 23 septembre, elle pénètre dans le tunnel à 10h50, soit 30 minutes avant la disparition de Lina. Puis les gendarmes apprennent qu'elle est inscrite au fichier des véhicules volés et placée en fourrière à Narbonne depuis le 6 janvier 2024, suite au refus d'obtempérer d'un certain... Samuel Gonin. Dernier conducteur en date, donc.
Elle y restera pendant plus de 6 mois sans être examinée par les enquêteurs avant d'être transférée le 26 juin à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). C'est alors que le profil du suspect est étudié et ses dérives découvertes (rien d'ordre sexuel). Sauf qu'il n'est pas possible de le situer en Alsace le jour de la disparition. "Aucun lien objectif avec Lina ne se dégage alors" avoue une source proche du dossier au Parisien.
C'est finalement son suicide qui va intriguer et en faire le suspect numéro 1 : la Ford Puma est entièrement et minutieusement fouillée le 23 juillet 2024. On y découvre le sac à main de Lina, ses écouteurs et les données du GPS sont décortiquées. Elles démontrent que la voiture s'est arrêtée à La Plaine entre 11h20 et 11h26, le 23 septembre 2023, au moment où le téléphone de l'adolescente a été éteint.
Trois jour après, son ADN est identifié dans le véhicule, sur le siège arrière, et sur des cordelettes trouvées dans le coffre. Mais il est désormais trop tard pour mettre Samuel Gonin en garde à vue. L'enquête se dirige maintenant vers une "action solitaire de la part de Samuel Gonin" rapporte le procureur par intérim de Strasbourg et sera normalement "clôturée à la fin du premier semestre 2025."