De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
On l’appelle le « Rocancourt du Tarn », en référence à Christophe Rocancourt, l’escroc des stars.
En 2018, Tony Peillon, alors âgé de 22 ans, va faire parler de lui dans toute la France. A l’époque, le jeune homme, origine d’Albi, dans le Tarn, est recherché pour avoir escroqué des dizaines de personnes dans sa région, mais aussi dans l'Hérault, et en région parisienne.
Auprès de ses victimes, Tony se fait passer, tour à tour, pour un riche PDG, un créateur de mode, un pilote de moto ou encore un gendarme. Grâce à un certain bagout, il arrive à s’attirer la sympathie de tout un petit monde... qu’il va rouler dans la farine.
Dans un premier temps, il commence par arnaquer des restaurateurs, avec une technique bien rôdée. Sur place, il s’installe, confiant et se fait servir les plats les plus raffinés. Au moment de régler la note, il dégaine une carte volée, ou bloquée. Il prétexte alors d’aller retirer de l’argent avant de revenir payer, mais disparait.
Bientôt, il invite, en grand prince, des « clients » qu’il séduit avec des projets ambitieux et des promesses d’investissements fructueux. Mais au moment de régler la note vertigineuse du restaurant ou du casino, il s’enfuit.
Tony Peillon : l'escroc inarrêtable
Un temps, il se fait même héberger chez des amis, et en profite pour leur voler chéquiers, cartes bleues et argent liquide.
En tout, Tony Peillon réussit à glaner plusieurs dizaines de milliers d’euros et mène grand train. Jusqu’à ce que la police s’intéresse à « l’arnaqueur d’Albi ». Mais malgré une enquête minutieuse, les forces de l’ordre ne parviennent pas à mettre la main sur le jeune escroc, qui demeure introuvable.
En mai 2018, il est tout de même condamné à 7 mois de prison ferme pour « vols » et « escroqueries ». Mais la crainte d’être rattrapé par la justice ne l’empêche pas de poursuivre ses activités…
Tony Peillon : un profil de « séducteur »
En apparence, Tony Peillon a tout du gendre idéal. Pour parfaire son image, il utilise les réseaux sociaux à gogo, se créant divers profils et plusieurs pages relatant ses aventures de pilote de moto, de gendarme ou de styliste…
Il se fait souvent passer pour « un gendarme en mission recherchant un hébergement… », prétextant préférer le contact des locaux au logement en caserne.
« C'est un malade ! Je l'ai connu au lycée Toulouse-Lautrec mais nous n'étions pas dans la même classe. Un jour nous nous sommes croisés fin juin dans un grand magasin et il m'a dit qu'il avait perdu ses clés d'appartement. Je l'ai hébergé dans ma famille pendant cinq jours et il a fouillé mes affaires pendant que j'étais au travail pour enfiler ma tenue de travail… », témoignait Laura en 2018 dans les colonnes du Parisien. Tony Peillon en avait profité pour lui voler sa carte bancaire.
Le jeune albigeois attire aussi dans ses filets de nombreuses jeunes filles, qu’il séduit sur des sites de rencontre en leur promettant la belle vie et en exprimant très vite des sentiments amoureux…. Pour mieux les dépouiller par la suite.
« Rien ne l'arrête. Il a déjà été condamné mais cela ne l'atteint pas. Il multiplie les mensonges. C'est quelqu'un de mauvais qui peut aller loin dans ses paroles et ses gestes », poursuivait Laura dans le Parisien.
Tony Peillon : la case prison
En décembre 2018, Tony Peillon est finalement arrêté à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avant d’être présenté à un juge d'instruction et écroué.
En mars 2019, il comparaît enfin devant le tribunal correctionnel du Tarn, à Albi.Depuis son jugement en mai 2018, huit nouvelles plaintes ont été déposées à son encontre.
A la barre, son avocate plaide la grande fragilité de ce jeune homme, qui, selon elle, aurait voulu prendre ses rêves pour la réalité. Né en Thaïlande, Tony Peillon aurait été maltraité pendant les six premiers mois de sa vie, avant d’être placé dans un orphelinat et adopté par une famille d’Albi. Mais les experts psy ne sont pas dupes. Selon eux, Tony ne souffre d’aucun trouble mental sérieux et il est pleinement responsable de ses actes.
Tony Peillon est condamné à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Mais sa carrière d’escroc est pour autant loin d’être terminée…
Tony Peillon : l’arnaqueur récidive en Ukraine
Le 20 mars 2022, Tony Peillon est arrêté, en plein cœur de Paris, en possession de 4 chargeurs de mitraillette.
Le jeune homme revenait de Pologne, où il est soupçonné d’avoir escroqué pas moins de 6000 euros à une association d’aide aux réfugiés ukrainiens.
Tout commence il y a quelques semaines, lorsque le conflit russo-ukrainien éclate. Patrick, un marseillais de 36 ans, touché par la situation, monte un groupe d’entraide sur Facebook. Un certain « Tango », qui se présente comme un ancien légionnaire à la tête d’une équipe, lui propose ses services. Derrière le profil de ce militaire se cache en réalité Tony Meillon. Avec d’autres volontaires, ils se rendent à la frontière polonaise, dans un camp de réfugiés ukrainiens.
Son attitude déroute
Sur place, l’attitude de Tony déroute : il se fait passer pour l’employé d’une entreprise de sécurité, et dissimule en tout temps le bas de son visage sous une écharpe. Pire encore : l’escroc du Tarn n’aurait pas hésité à passer la frontière polonaise à plusieurs reprises pour vendre des munitions et des chargeurs de Kalachnikov et de Famas. Il propose aussi des gilets tactiques pour 600 euros aux membres du camp.
Un ancien militaire finit par avoir des doutes, et à force de recherches, parvient à révéler la véritable identité de « Tango ». Tony Peillon avoue tout à ses compagnons humanitaires, et il explique qu’il est venu en Ukraine pour « se racheter » de son passé d’escroc.
Pendant ce temps, le véritable gérant de la société de sécurité dont il se réclame, en France, est alerté par le comportement du jeune « militaire ». Il le contacte et lui fait part de son intérêt."Je l’ai mis en confiance. Je lui ai fait croire que son profil m’intéressait", raconte-t-il dans les colonnes du Parisien. Le rendez-vous est pris, Tony rentre à Paris : c’est exactement à ce moment-là qu’il sera arrêté par la police, prévenue en amont.
Quelques jours plus tard, il est condamné à 8 mois de prison pour détention, acquisition, importation et transport d’armes.
Mais le « Rocancourt du Tarn » s’arrêtera-t-il là ?