De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Cette nuit du 27 août 2017 qui sera fatale à la petite Maëlys, Nordahl Lelandais est le seul à savoir ce qu’il s’y est vraiment passé.
Depuis maintenant près de deux semaines, la cour d’assises de l’Isère tente pourtant de décrypter le mystère de la mort de la fillette. Car l’accusé s’en tient pour l’heure à sa version : dans sa voiture, il aurait donné « quelques coups » à la jeune Maëlys, avant d’abandonner son corps sans vie dans la montagne.
Un scénario qui est loin de convaincre les enquêteurs, mais aussi les proches de la fillette.
Le 10 février 2022, experts en médecine légale et policiers scientifiques qui ont travaillé sur l’affaire ont été appelés à témoigner, devant la cour, pour faire part de leurs conclusions.
Des hypothèses glaçantes
Le 14 février 2018, lorsque les restes de Maëlys sont découverts, dissimulés sous une pierre, en pleine montagne, ce sont eux qui ont été chargés de tout analyser scrupuleusement. Disposition du corps, autopsie, analyse des os, des vêtements…
En raison de l’état avancé de la dépouille de la fillette, et de l’emplacement où son corps est resté pendant près de 6 mois, malheureusement, les expertises n’ont pas permis déterminer avec précision la cause de la mort de Maëlys, pas plus qu’elles n’ont pu démontrer si elle avait été victime de violences sexuelles.
Mais au fil de leurs minutieuses analyses, ils ont pu émettre des hypothèses sérieuses, et glaçantes. Ils ont partagé leurs impressions avec la cour, sous le regard lourd et les yeux tristes des proches de Maëlys, qui ont dû affronter la terrible réalité.
Plus de peau, plus d’organes
Invité à rendre compte de ces conclusions devant la cour d’assises, le médecin légiste qui a expertisé les restes de la fillette a raconté la difficulté de son travail.
« Nous n'avions que des os. Pas de peau, pas d’organes. Nous avons donc été privés d'une mine d'informations » a témoigné l’expert.
« Il manquait la main gauche de l'enfant, son humérus droit et un os de l'avant-bras droit, le radius, ainsi que des éléments de la main droite, une partie du bassin et le pied gauche. Nous avons mis en évidence une double fracture de la mâchoire et une autre du nez. Ce sont des fractures ouvertes, avec des saignements. Sur les os retrouvés, pas de fracture. »
Sur la cause du décès de la fillette, Il a émis trois hypothèses. Soit Maëlys serait décédée suite à un traumatisme facial qui aurait impacté son cerveau, soit d’une hémorragie, soit « d’une asphyxie par l'obstruction des voies respiratoires, par du sang ou un bout d'os, suite aux fractures de la face. »
Maëlys aurait agonisé pendant plusieurs minutes
Pour le médecin légiste, il semble évident que la fillette a souffert. Et que, contrairement à ce que dit l’accusé, elle ne serait pas décédée « sur le coup ».
« Je parle plutôt de délai de survie, mais cela revient au même. Maëlys a agonisé quelques minutes, au moins », a affirmé l’expert devant la cour.
« Le décès quasi-spontané, selon la première version de l'accusé, me parait peu probable », a poursuivi le légiste, pour qui Maëlys serait plutôt décédée entre 5 et 30 minutes après les coups.
« Il ne peut pas s’agir d’un contact avec un animal »
La cour a également entendu les explications d’une experte de la police scientifique, ingénieure à l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. C’est elle qui a analysé la robe de Maëlys et un morceau de sa culotte.
Elle explique que les vêtements de la fillette étaient particulièrement souillés , et en partie lacérés. Le haut de la robe était bien moins endommagé que le bas.
"Il est impossible de savoir quel objet est à l'origine des lacérations. Mais une hypothèse peut être avancée : il peut s'agir d'un cutter, d’un couteau, de barbelés, ou d’un grillage, mais en tout cas, il ne peut pas s'agir de contact avec un animal ou avec des ronces.", a poursuivi l’experte. Elle précise que pour comparer, elle et son équipe ont réalisé des tests, sur une robe neuve.
Des cheveux « coupés »
La cour a longuement débattu sur un autre élément. Des mèches de cheveux de Maëlys, découvertes près de sa dépouille. Selon les experts, certains ont été coupés ou cassés.
La photo d’une mèche, à la coupure bien nette, a été projetée dans la salle d’audience.
« On ne peut pas exclure que cela soit le résultat d’une manipulation humaine », a réagi l’experte.
Interrogé par son avocat, Nordahl Lelandais assure qu’il na pas touché aux cheveux de Maëlys, pas plus qu’il ne disposait d’un couteau ou d’une paire de ciseaux dans sa voiture.
Son procès doit se poursuivre jusqu’au 18 février prochain. Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.