De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Il va falloir travailler davantage. Bruno Le Maire ne s'en cache plus : l'objet principal - ou, au moins, l'un des principaux objets - de la réforme de retraite c'est bel et bien l'âge de départ. Le ministre de l'Economie, qui souhaitait faire de la mère des réformes une "priorité absolue" il y a quelques mois, en plein cœur de la crise sanitaire, ne perd de toute évidence pas le nord : une fois encore, il a remis le sujet sur la table. Pourtant, rappelle Capital, le chef de l'Etat l'avait alors incité à davantage de calme… et surtout moins de précipitation.
Le ministre de Bercy avait alors concédé : la transformation de notre modèle de solidarité intergénérationnelles ne saurait être une "priorité absolue" avant "le jour où nous engagerons des réformes".
Dorénavant, Bruno Le Maire revient en force. Avec un projet, semble-t-il, relativement différent de celui initialement avancé par le président de la République…
Réforme des retraites : que prévoyait Emmanuel Macron ?
Initialement, Emmanuel Macron tablait sur "l'universalisation du régime", qui visait selon lui à davantage de justice sociale autant qu'à moderniser le pays. Il se disait alors en quête de transparence, d'une meilleure lisibilité, de simplification. La question n'est donc pas, a priori, budgétaire.
Depuis, l'exécutif a bougé. Ceci n'a rien de très étonnant, cela étant, puisque le chef de l'Etat estime qu'il n'est plus possible de faire la même réforme après Covid-19, alors qu'elle avait été pensée et établie avant la crise sanitaire.
"On ne peut pas faire la réforme comme avant la crise, mais il faut la faire avec le même rapport à la vérité qu'on a eu dans la crise Covid", avait expliqué Emmanuel Macron, notamment devant les micros de France Info.
Bruno Le Maire, lui, table sur un tout un autre volet…
Réforme des retraites : que prévoit Bruno Le Maire ?
Pour le ministre de l'Économie, le volet budgétaire est essentiel, indique Capital. Et la réforme des retraites ne saurait tarder trop : elle "aura lieu quand la crise économique sera derrière nous, quand on aura trouvé de la croissance, quand on aura vu que la machine économique redémarre", déclare-t-il sur le plateau de BFMTV.
Selon lui, la dimension purement financière de la réforme est indispensable à la survie même du système. "Il faut poser un diagnostic et nous mettre collectivement d'accord. Est-ce que nous voulons garder un système de protection sociale généreux et efficace ? Ma réponse est ‘oui'", assène le patron de Bercy pour qui les Françaises et les Français devront donc mécaniquement consentir à des efforts… à hauteur de ceux réalisés par l'Etat pendant la crise sanitaire.
Réforme des retraites : travailler plus pour ne pas gagner plus ?
"Il faut que l'on accepte tous ensemble de travailler davantage, la situation actuelle n'est pas tenable et les Français le savent", a encore insisté le ministre pour qui il ne faudrait pas renoncer "à des grandes orientations politiques" en enterrant la réforme.
"Aujourd'hui, on protège les Français, on protège les salariés, on protège les entreprises, mais il faudra le moment venu qu'on retrouve des finances publiques qui soient saines. Sur le plan du travail, c'est la même chose…", a-t-il ensuite affirmé. Et de rappeler, sans ambages : "Une dette, ça se rembourse. Des finances publiques, ça doit être bien tenu."