De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
A l’heure où nombre de foyers doivent se serrer la ceinture pour s’acquitter de leurs impôts, des personnalités en profitent pour élaborer un montage fiscal afin d’en payer le moins possible. C’est le cas de Johnny Hallyday... Avant de s’en aller, il avait choisi de placer sa fortune dans des sociétés emboitées les unes dans les autres, mais surtout situées dans des contrées où l’imposition se révèle quasi voire complètement nulle. Un montage d’optimisation fiscale que dénonce, avec fermeté, notre élu.
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Planet.fr : Johnny Hallyday avait choisi d’extraire son patrimoine des affres de la fiscalité française. Pourquoi cela pose-t-il problème ?
Fabien Roussel : Cela fait des mois que je mène une lutte contre les paradis fiscaux. Pour ce faire, j’ai établi une liste et déposé un texte de loi devant l’Assemblée Nationale. Le problème, c’est que j’ai découvert que de nombreuses personnalités françaises à l’instar du taulier sont parvenues à sortir des radars de Bercy. Or cela impacte le budget de l’Etat de manière considérable. Il faut bien comprendre une chose. Aujourd’hui en France, le montant de la fraude fiscale oscille entre 60 et 80 milliards d’euros par an. Et cela plombe littéralement notre économie. Pourquoi ? Parce que cela correspond tout bonnement au montant de notre déficit annuel. Or cette somme échappe à l’impôt. Il y a donc un enjeu majeur à récupérer cet argent. Il faut mettre des mots pour dénoncer ces pratiques. Il n’est pas normal que des personnes comme Pinault payent si peu d’impôts. C’est même scandaleux.
Planet.fr : Le montage fiscal orchestré par Johnny était-il légal ?
Fabien Roussel : Le problème, ce n’est pas tant le montage fiscal opéré par Johnny et ses proches, mais le système qui tolère et permet cela. Il relève de l’absolue nécessité de casser ces mécanismes et de dénoncer ces paradis fiscaux. A cela, s’ajoute le fait que celles et ceux qui tentent d’échapper à l’impôt en France en faisant sauter le verrou de Bercy bénéficient, parfois, d’une forme de protectionnisme. Parallèlement à cela, il est nécessaire de bien comprendre une chose. A savoir qu’il y a une différence entre évasion fiscale et optimisation fiscale. L’évasion fiscale est interdite. L’optimisation, elle, ne l’est pas. Sauf qu’au travers de l’optimisation, il est question d’utiliser des moyens légaux pour échapper à l’impôt. Et cette finalité est illégale. Aujourd’hui, Laeticia Hallyday n’a pas à payer d’impôts sur la totalité du patrimoine dont elle a hérité pour la bonne et simple raison que la fortune de Johnny est aujourd’hui placée dans un trust. Tant qu’elle y restera, Laeticia pourra, en grande partie, échapper à l’imposition.
Planet.fr : Que faut-il donc faire selon vous pour contrer l’optimisation fiscale ?
Fabien Roussel : Il faut que la France dresse une véritable liste des paradis fiscaux. Actuellement, elle n’en a listé que 8. Il faut que ceux qui délocalisent leur argent dans les paradis en question subissent des sanctions et qu’ils soient taxés dès le départ. Les sanctions existent déjà en France. Il y en a des quantités. Ne reste plus qu’à les faire appliquer et à faire preuve de plus de transparence.
En vidéo - Focus Première : Le mystère du trust autour de l'héritage de Johnny Hallyday