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C’est une femme bouleversée qui est apparue devant les caméras ce vendredi. En début d'après-midi, Fanny Groll, mère de Lina, 15 ans, disparue le 23 septembre 2023, a donné une conférence de presse aux côtés de son avocat, Me Matthieu Airoldi, au lendemain d'un rendez-vous avec les deux juges d’instruction chargées de l’enquête.
Près de cinq mois après que sa fille s'est volatilisée après avoir quitté le domicile familial de Plaine (Bas-Rhin) pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, la mère de famille ne baisse pas les bras, bien au contraire. "Je garde toujours espoir. C'est ce qui fait que je me lève tous les matins. Je n'ai pas d'autre choix que de garder espoir", a-t-elle déclaré face à la presse.
Où est passée l'adolescente ? Comme tous, Fanny Groll l'ignore. Mais au cas où elle l'entendrait, sa mère lui a adressé ce jour un message, la voix remplie d'émotion : "Bats-toi, accroche-toi et reviens vite, je t'aime".
Des “rumeurs d’une violence extrême”
Durant sa conférence de presse, la mère de Lina a aussi dénoncé les rumeurs sur la disparition de sa fille qui sont "d'une violence extrême". "Je dénonce toutes les dérives, les gens ne se rendent pas forcément compte du mal qu'ils peuvent faire", affirme-t-elle.
Les deux juges d'instruction ont pris "deux engagements"dans le dossier de la disparition de Lina. "Toutes les pistes étaient vérifiées et s'il y avait quelque chose d'important qui sortait du dossier, les éléments seront portés à la connaissance de ma cliente", a détaillé l'avocat de la mère de Lina, Matthieu Airoldi.
Au sujet de la plainte pour viol
L'avocat a également souhaité, à l'occasion de ce point presse, évoquer deux autres aspects attenants à cette affaire. D'abord, la plainte pour viol que Lina avait déposé dans un temps très antérieur à sa disparition, en 2022 en l'occurrence, à l'encontre de deux personnes. "Je ne comprends pas la façon dont ce dossier a été traité par le parquet de Saverne", a dénoncé l'avocat alors que la plainte a fait l'objet d'un classement sans suite, bien avant la disparition de Lina, sans que les parents de la jeune fille n'en soient informés. "Cette plainte a été maltraitée", a-t-il estimé.
"Nous avons décidé de porter plainte avec constitution de parties civiles dans ce dossier-là", a annoncé Me Matthieu Airoldi alors que le dossier doit être réexaminé par le parquet de Saverne. Sur cette affaire de viol, l'avocat se veut discret. "Ce que je peux vous dire, c'est que Lina avait 13 ans et demi. Ce n'était pas du tout une soirée, Lina ne sortait pas à cet âge-là. C'était une activité de fin d'après-midi et elle était en train de passer un moment avec deux ou trois amis et elle s'est fait abuser. Son consentement a été abusé. Je ne rentrerai pas dans les détails et j'appelle à de la réserve, à ne pas tirer des leçons ou des conclusions hâtives de ce qui apparait dans la presse quant aux comportements et aux habitudes que l'on aurait pu prêter à Lina de par cette plainte pour viol", a-t-il fustigé.
Elle a “toujours des contacts” avec Tao, le petit ami de sa fille
Fanny Groll a également été interrogée sur le petit ami de Lina, Tao, et a expliqué avoir "toujours des contacts" avec le jeune homme, bien que celui-ci "a dû reprendre l'école, sa formation". Toutefois, le besoin de réponses prédomine la mère meurtrie. "Je me dis parfois que je traverse l'enfer. Je voudrais savoir, comprendre", a-t-elle lancé.
Celle-ci fait également part de son quotidien difficile : "Il faut que la vie continue. Il faut garder espoir. Je n'ai pas d'autre choix que de garder espoir. C'est ce qui fait que je me lève tous les matins. C'est quelque chose de terrible au quotidien de ne pas savoir. Je cogite tout le temps, j'analyse, j'hypothèse", a-t-elle expliqué lors de ce point presse.