Cuisine : faut-il se débarrasser de ses moules en silicone ?

Attention, danger. Ces dernières années, les moules en silicone se sont multipliés dans nos cuisines, car - il faut le dire - ils sont beaucoup plus simples d'utilisation que les moules classiques, en fonte, en verre ou en pierre. Votre préparation est plus facile à démouler, le fond du moule se beurre plus aisément et, surtout, il se nettoie en un rien de temps, avec un simple coup d'éponge. Pourtant, selon une étude de l'UFC-Que Choisir, ils ont un impact réel sur votre santé. 

Moules en silicone : 23 modèles jugés trop dangereux

L'association de consommateurs a réalisé un test qui sera publié dans son prochain numéro, prévu au mois de décembre. Sur son site internet, elle explique : "Les résultats du test ont de quoi inquiéter : la plupart des moules testés laissent migrer vers les aliments des substances en quantités élevées, voire dans certains cas des substances particulièrement dangereuses". Sur les 23 moules testés lors de la cuisson, 29 ont émis des substances qui n'auraient pas dû s'échapper ! 

L'UFC-Que Choisir explique que "les niveaux de substances émises sont parfois considérables et dépassent pour certains moules la limite maximale prévue par la réglementation française pour l'ensemble des substances". Plus inquiétant encore, ces substances ne diminuent pas au fil des utilisations pour certaines des références : l'une d'elles émet ainsi 15 fois plus de substances à la troisième cuisson qu'à la première. "Certains moules relarguent des substances particulièrement préoccupantes susceptibles de provoquer des cancers, des mutations génétiques ou des dommages pour les fonctions reproductrices", ajoute le magazine. Tupperware, Aliexpress, Carrefour Home, Lily Cook... De nombreuses marques sont directement épinglées par l'association. Parmi les six qui ne sont pas inquiétants, deux marques - Ikea et Tefal - vendent des moules "quasiment inertes vis-à-vis des aliments". 

Moules en silicones : comment expliquer ces résultats ?

Comment expliquer un tel résultat ? L'association pointe du doigt la législation française, expliquant qu'elle "a plus de 30 ans" et qu'elle est "particulièrement lacunaire en se contentant en pratique de définir un niveau maximal d'émissions toutes substances confondues". UFC-Que Choisir demande donc aux autorités européennes de définir "un cadre réglementaire strict sur le matériel de cuisine en silicone" et entend saisir la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence et de la Répression des Fraudes) afin de réaliser des contrôles renforcés sur ce type de produits.