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Le système de contrôle sanitaire est-il défaillant en France ? L’ONG Foodwatch dénonce ce mercredi 6 avril dans un communiqué le manque de moyens des autorités de contrôle sanitaire en France. Une prise de parole qui intervient après la révélation de trois scandales alimentaires éclaboussant à quelques jours d’intervalle trois géants de l’agroalimentaire : Kinder, Buitoni et Lactalis. “Ces trois affaires – Buitoni, Kinder et Graindorge - montrent qu’on ne peut pas faire confiance à Nestlé, Ferrero et Lactalis, pourtant leaders sur leur secteur, et que le système d’auto-contrôles confié aux industriels n’est pas suffisamment efficace”, assure l’association de défense des consommateurs. “Ce que ces scandales révèlent malheureusement une nouvelle fois, ce sont les défaillances du système”, a déploré Karine Jacquemart, directrice générale de l’association de défense des consommateurs, sur RMC.
Rappels en cascades : une baisse d’effectif des inspecteurs
Un constat que Foodwatch n’est pas le seul à faire. L'association pour la santé des enfants dénonce également “la baisse constante des effectifs d'inspecteurs et d'une réglementation trop laxiste”. Ces scandales démontrent “que le système de sécurité sanitaire qui repose essentiellement par des autocontrôles des usines ne fonctionne pas”. “Ce constat avait pourtant déjà été fait lors de l'affaire des laits infantiles Lactalis contaminés aux salmonelles en 2017. Aucun enseignement n'en a été tiré ! Les véritables contrôles par les autorités sanitaires de ces usines n'existent quasiment plus en raison de la baisse constante des effectifs d'inspecteurs et d'une réglementation trop laxiste. Ces constats avaient pourtant déjà été faits par les députés et sénateurs lors de l'affaire Lactalis en 2017”, dénonce dans un communiqué Quentin GUILLEMAIN, président de l'association pour la santé des enfants. la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Concernant le manque d’inspections, la directrice générale de Foodwatch assure que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) “parle d’une baisse de plus de 440 postes sur ces dix dernières années”. “C’est scandaleux car en gros c’est une privatisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments”, s’emporte Karine Jacquemart. Foodwatch affirme aussi dans un communiqué que “le nombre des inspections sur la sécurité sanitaire des aliments a diminué de 33 % entre 2012 et 2019 du côté de la Direction générale de l’alimentation”.
L’État devrait être chargée du contrôle
Dans les cas des pizzas Buitoni et des produits Kinder, “ce sont les autorités qui ont dû tirer la sonnette d’alarme, alors que l’alerte aurait dû partir des fabricants”. “Comment Nestlé et Ferrero, responsables de s’assurer de la sécurité des aliments qu’ils commercialisent, ont-elles pu laisser sortir de leurs usines depuis des semaines des produits contaminés sans le remarquer ? La question est posée et nous exigeons la transparence sur ce point”, exige Ingrid Kragl de Foodwatch. “Ça devrait être la responsabilité finale de l’État, des services de contrôles sur le terrain de s’assurer que les entreprises font bien leurs contrôles et qu’il n’y a pas un trou dans la raquette. Or, on n’arrête pas d’enlever des moyens à ces autorités publiques”, dénonce Mme Jacquemart.
Des sanctions pas assez dissuasives
Ce qui fait défaut pour éviter ces scandales de contaminations de produits alimentaires, c’est aussi le manque de sanction dissuasive selon l’ONG Foodwatch. “Ce type d’affaire va rarement jusqu’au tribunal. Les fabricants s’en sortent trop souvent en toute impunité. Par exemple, lors des ratés dans les rappels de lait Lactalis contaminé, la grande distribution s’en est sortie en toute impunité. C’est le nœud du problème : les sanctions devraient être dissuasives et exemplaires”, est-il écrit dans son communiqué.