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Ces derniers temps, l’ambiance est morose sous les néons. Au supermarché, vous avez certainement remarqué des étals vides, des produits disparus, des ruptures de stock en série… Le phénomène semble toucher, chaque fois, un nouveau rayon.
Les causes de ces pénuries sont multiples. Mauvaises récoltes, guerre en Ukraine, hausse des coûts de production… Certains fournisseurs ne peuvent tout simplement plus assumer la livraison en magasin. Et la situation n’est pas prête de s’arranger, à en croire les acteurs du secteur.
Pénuries au supermarché :les véritables causes
Le constat n’échappe à personne : les prix flambent, et les entreprises aussi ont du mal à suivre. Entre le coût de la matière première et celui de l’énergie, certaines denrées deviennent tout simplement trop coûteuses à produire.
"À un moment, mettre en vente des produits en rayon pour ne pas les vendre, ça n'a plus de sens. Et c'est ce type de décisions qu'on est en train de prendre", a expliqué Dominique Schelcher, le patron des magasins Super U, sur franceinfo mardi matin.
L’industriel n’a pas masqué son inquiétude, avançant que “Ce qui est à craindre dans les prochains temps, c'est qu'effectivement quelques produits puissent disparaître ponctuellement des rayons parce qu'ils deviennent trop chers à produire”. Oeufs, riz… Les professionnels de certains secteurs alertent déjà sur un risque de pénurie cet hiver. Mais de nombreux autres produits pourraient également être victime de ruptures de stock dans les magasins.
A quoi faut-il s’attendre ?
Nouvelles pénuries au supermarché : quels produits seront concernés ?
Selon le patron de Super U, de nouvelles pénuries sont à prévoir, et elles pourraient toucher tous les rayons.
“C’est cela dans quoi on rentre actuellement", a expliqué Dominique Schelcher sur franceinfo. Il mentionne même un produit que son enseigne a tout bonnement cessé de produire.
"Système U a décidé ces derniers jours d'arrêter la production de pois chiches à la marque U parce que la hausse qui nous était demandée était beaucoup trop importante et on pense qu'à ce prix-là on n'en vend plus" - Dominique Schelcher sur franceinfo.
Vers une pénurie d'œufs ?
D’autres produits, notamment les produits frais, pourraient être victimes de défaut d’approvisionnement ou d’une baisse de leur production, faute de moyens. Face à la flambée des prix de l'énergie et à la hausse des tarifs des matières premières, de nombreux produits de première nécessité pourraient rapidement venir à manquer dans les rayons. C'est notamment le cas des œufs, à propos duquel le Syndicat national des industriels et professionnels des œufs (Snipo) a lancé un cri d'alerte récemment. Selon lui, la France risque une pénurie d'œufs d’ici à quelques semaines si rien n’est fait. En cause : les difficultés d’approvisionnement du secteur, lourdement frappé par une épidémie de grippe aviaire. "L'offre est largement insuffisante, sans solution pour satisfaire la demande", a en effet souligné le syndicat dans un communiqué. Résultat : "un manque global de disponibilités et un risque d'importantes ruptures", précise le Snipo. Au-delà des pénuries, le portefeuille des Français devrait être lourdement impacté par la hausse des prix. Le syndicat assure par ailleurs que le prix des œufs devrait encore flamber prochainement et qu’un retour à la normale n’est pas attendu avant l’été 2023.
Inflation, pénuries et coupures de courant au supermarché : l’inquiétude de Dominique Schelcher
Et ça n’est pas tout. Dominique Schelcher a également adressé au micro de la radio le contexte de tension du réseau électrique et la menace d'un “tsunami d’inflation” dans les rayons.
L’expression un brin dramatique a été employée récemment par Michel-Edouard Leclerc, patron des supermarchés éponymes. Le chef de Super U, lui, est encore plus pessimiste.
“Je ne parle pas de tsunami. Je parle d’une inflation durable : on n’avait plus l’habitude d’une inflation de ce niveau qui dure dans le temps”, a-t-il indiqué, avant de revenir sur l’évolution des comportements d’achat des Français face à la flambée généralisée du coût de la vie.
Il y a deux façons pour les Français de s’adapter à l’inflation : acheter différemment ou acheter moins. Les volumes sont sensiblement en baisse. Les gens vont à l’essentiel. - Dominique Schelcher, patron de Super U, sur france info
Selon lui, cette année, les ventes de jouets et de chocolats de Noël sont en chute libre.
Un autre sujet taraude également l’industriel: la menace de délestages tournants, cet hiver, face à la tension du réseau électrique national. “Ce qui nous préoccupe, c’est le risque de coupure d’un magasin alimentaire. Les supermarchés ne seront pas préservés”, s’est inquiété le patron.