De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La liste ne cesse de s'allonger...et le dernier en date le magasin IKKS vient s’ajouter à la liste des enseignes qui subissent des difficultés économiques. Le groupe de prêt-à-porter a annoncé lundi 5 février un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui concernerait 202 salariés sur 1 328, et la fermeture de 77 magasins et corners sur les 604 points de vente, revient un article de Capital.
Camaïeu, Minelli, Burton of London, Naf-Naf, San Marina, Pimkie… Les enseignes de prêt-à-porter et de chaussure tombent comme des mouches. Au total, plus de 4 000 postes ont été supprimés dans le secteur de la mode en France en 2023, sur un total de 220 000 emplois, a avancé le 30 janvier l'Alliance du Commerce, qui réunit les grands magasins, les magasins populaires et les enseignes de l'habillement et de la chaussure.
Le secteur du prêt-à-porter a perdu un client sur cinq
Qu'est-ce qui explique cette hécatombe ? La crise inflationniste et les tensions sur le pouvoir d'achat, poussant les consommateurs à réduire leurs emplettes «non essentielles» sont les principales raisons. Preuve en est, en quatre ans, les magasins du secteur du prêt-à-porter ont perdu un client sur cinq , pointe le site. Malgré des hausses de tarifs contenues sur le segment du textile et de la chaussure, de 4 à 5% environ, selon l’Alliance du Commerce, les Français ont renoncé à ces dépenses. L'envolée des produits alimentaires (+20% entre 2021 et 2023), de l’énergie, des crédits immobiliers, ont contraint les consommateurs à se restreindre.
D’ailleurs, le chiffre d’affaires du secteur de l'habillement est en recul de 3,5% en 2023, selon le panel Retail Int. France, qui compte une soixantaine d’enseignes de mode comme Jules, Eram,Galeries Lafayette. Sont exclues de ce panel les marques comme Primark, Zara, H&M, Shein ou encore Temu, ces entreprises ne donnant pas le détail de leur activité en France.
Quel avenir pour Chauss’expo, Galeries Lafayette, Jennyfer… ?
Après une année 2023 morose, 2024 continue sur la même lancée. Début janvier le tribunal de commerce de Lille a placé en liquidation judiciaire l’enseigne Chauss'expo (176 magasins et 700 salariés en France) et IKKS vient d'annoncer la nécessité de réduire la voilure. S’y ajoutent les nombreuses interrogations qui planent sur des enseignes comme Don’t Call me Jennyfer, placée en redressement judiciaire fin 2023, ou encore les 25 Galeries Lafayette de province, détenues par Michel Ohayon, dont l’avenir sera scellé le 14 février par le tribunal de commerce de Bordeaux.
«Nous sommes dans une situation fébrile. Même les enseignes qui se portent bien rationalisent leur parc de magasins», indique Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce. Si jusqu’à présent, les enseignes milieu de gamme étaient les premières à faire les frais de la crise, les difficultés commencent à être palpables pour les magasins positionnés sur le «luxe accessible». C’est d’ailleurs le cas du groupe français SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac), qui avait abaissé ses objectifs pour 2023 en raison d’un contexte macroéconomique dégradé, des tensions géopolitiques accrues, d’une consommation des ménages atone et d’une inflation persistante.
Pourtant, la profession garde espoir.L’inflation globale tend à fléchir (+3,7% en 2023) et devrait continuer à diminuer (+2,5% prévu pour 2024), selon l’Insee. Notamment avec l'arrivée des JO en juillet qui pourraient redynamise r le secteur grâce à un important flux touristique attendu (+33% de visiteurs versus une saison estivale classique, selon l’Office du tourisme de Paris).