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A l’heure où l’inflation gronde, les Français font la chasse aux bons plans. Et les supermarchés leur rendent la tâche plutôt aisée, en mettant en valeur, dans leurs rayons, des promotions alléchantes.
Toutefois, il faut se méfier de certaines offres, qui n’ont d'avantageux que l’apparence. Et de bien vérifier, à la caisse, que vous payez bien ces promos au prix affiché en magasin.
“Je ne suis pas sûr que tout le monde s’en rende compte, mais cela arrive, explique Olivier Gayraud de l’association Consommation Logement Cadre de vie.
Le pire, c’est la promotion affichée qui est pas appliquée en caisse, c’est régulier. C’est amplifié par le fait qu'il n y’a plus de prix sur les articles depuis de nombreuses années. Et attendez au 1er janvier que les tickets de caisse disparaissaient, il sera encore plus difficile de s’en rendre compte ! - Olivier Gayraud, responsable des relations extérieures CLCV
Erreur de prix en caisse : quels sont vos droits ?
Naïma, 28 ans, a bien failli se faire avoir dans son supermarché local, à Lyon. “Il y avait une promo 3 pour 2 sur des biscuits. J’ai donc pris trois paquets. Arrivée en caisse, je me rends compte sur le ticket que les biscuits m’ont coûté le prix “normal”.”
La jeune femme n’entend pas se laisser faire. Elle signale immédiatement le différentiel à la caissière.
“Elle m’a dit qu’elle devait vérifier avec son supérieur. L’opération a pris quelques temps, mais au final, j’ai été remboursée”, poursuit Naïma.
Car dans la loi, les commerçants sont tenus de vous vendre un produit au prix affiché en magasin, que celui-ci soit erroné ou non. “Il ne faut pas hésiter, n’oublions pas que la règle, c’est que le prix affiché en rayon s’applique, sauf erreur manifeste du vendeur”, assure Olivier Gayraud.
En effet, la circulaire du 19 juillet 1988 énonce qu’ “en présence d’un produit marqué ou étiqueté à deux prix différents, il est usuel que l’on demande au client le prix le plus faible, lorsque celui-ci est en rapport avec la valeur de l’article”.
Pour que l’enseigne accepte de vous laisser payer au prix le plus bas, il faut que celui-ci ne soit pas trop éloigné de la valeur initiale du produit, donc. “L’erreur manifeste lorsque le prix est manifestement dérisoire, par exemple, pour un blouson en cuir affiché à 10 euros”, explique Olivier Gayraud de CLCV.
Mais pour qu’on vous accorde la promotion affichée, encore faut-il que vous signaliez, en premier lieu, l’erreur sur le prix. Pour cela, une seule solution : être très vigilant.
Mauvais prix affiché : ce qu’il faut vérifier sur le ticket de caisse
Pour éviter de vous faire avoir, il faut vérifier que les promotions en magasin sont bien prises en compte : en général, vous pouvez retrouver les rabais appliqués à la fin de vos achats sur votre ticket de caisse.
L’astuce d’Olivier Gayraud ? "Dès l'instant qu’une promo me plait et guide mon achat, je sors mon smartphone et je prends une photo. Cela m’a aidé il n’y a plus tard qu’il y a deux jours ! Arrivé à la caisse, vous savez ce qui a été affiché en rayon, et vous êtes en droit de demander de payer ce prix”, insiste t-il.
Le mieux reste encore de vous assurer que le prix affiché et le prix que vous allez payer soit le même avant l’achat, grâce aux bornes qui permettent de scanner les code-barres des produits, lorsqu'elles sont présentes. En cas de différence, signalez le pépin au commerce. Bien sûr, vous pouvez toujours exiger de payer le prix affiché si celui-ci est plus avantageux.
Le cas des “fausses” promos
Selon une récente enquête de la DGCCRF, environ 10 % des 300 établissements visités affichent des prix erronés. Si les comptes ne sont pas bons, c’est que ces prix, dans la plupart des cas, ne sont pas mis à jour à temps par les employés, en sous-nombre.
Parfois, l’écart entre le prix affiché en rayon et celui payé à la caisse est conséquent. Catherine, la cinquantaine, en a fait les frais. "C’était une belle pièce de viande, affichée en promotion car la date limite de consommation approchait. Sauf qu’en réalité, elle n’était pas du tout au rabais. Arrivée en caisse, en voyant le prix exorbitant, j’ai dû le retirer du tapis", raconte-t-elle.
Antoine, 35 ans, a eu plus de chance. “Une tablette numérique de marque, qui doit coûter en temps normal dans les 300 euros, était affichée à 170 euros. J’ai demandé à un vendeur si c’était le prix correct, et il m’a dit qu’il y avait eu une erreur, mais qu’ils avaient cependant obligation de le vendre au prix affiché, donc, j’ai pu faire une bonne affaire”.
Le trentenaire prend par ailleurs systématiquement le réflexe de vérifier que les promotions en magasin s’appliquent bien lors de chaque passage en caisse.
Autre cas de figure probable : le prix en magasin diffère du prix affiché dans le catalogue d’une enseigne. Là aussi, vous pouvez exiger que s’applique le prix du prospectus.
Dans tous les cas, restez vigilants, pour ne louper aucune occasion de faire des économies.