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Le dépannage à domicile a mauvaise réputation… et c’est peut-être un peu mérité. En 2017, 5 300 plaintes ont été déposées à la suite d’arnaques lors d'interventions à domicile. Sur le total, près de 20% concernent seulement la ville de Paris. Toutefois, en pratique, ces escroqueries sont probablement beaucoup plus nombreuses, comme l’explique Jean-Bernard Baridon, directeur départemental de la protection des populations (DDPP), à la rédaction du Parisien. "Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Certaines personnes ont honte de s’être fait avoir ainsi, d’autres, ignorant totalement les prix du marché, ne s’en rendent pas forcément compte", indique-t-il.
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Parmi les arnaques régulières, on retrouve notamment du travail de serrurerie, mais aussi le changement d’un joint ou la réparation d’un évier qui fuit. C’est aussi le cas de travaux de vitrerie, de maçonnerie, de ramonage, de dératisation... Le changement d’un panneau électrique quand il suffisant de remplacer le disjoncteur n’est pas rare non plus. D’une façon générale, t outes les arnaques concernant le dépannage à domicile semblent répandues… Et elles reviennent cher ! A en croire les plaintes déposées, le coût moyen tourne autour de 2 500 à 3 000 euros, mais il monte parfois jusqu’à 5 000, voire 6 000 euros. Sans compter les éventuels frais relatifs à l’intervention d’un véritable artisan qu’il faudrait tout de même appeler après cette première intervention largement surpayée.
Comment déceler une arnaque au dépannage à domicile ?
Tout d’abord, une fois sensibilisé aux nombreux risques d’arnaques, il convient de se renseigner sur le marché, ses tarifs et de se constituer son propre réseau de dépanneurs. C’est en tout cas l’analyse de 60 Millions de Consommateurs qui préconise le bouche à oreille pour éviter les mauvaises surprises. Il est également possible de se renseigner sur l’annuaire de la Fédération française du bâtiment (FFB) ou sur celui de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Ces deux fédérations professionnelles constituent généralement, mais pas systématiquement, un gage de sérieux. En Île-de-France, certaines chambres des métiers et de l’artisanat ont créé une Charte qualité pour valoriser les entreprises les plus rigoureuses. Enfin, pensez à questionner votre assureur.
Renseignez-vous aussi sur la façon dont procèdent les escrocs : souvent ils déposent des prospectus dans les boîtes aux lettres sur lesquelles figurent une série de numéros importants (pompiers, police, samu) mais aussi ceux d’un faux artisan. "Il est très fréquent qu’ils impriment trois ou quatre millions de flyers, ça ne coûte pas grand-chose", rappelle Jean-Bernard Baridon qui indique que souvent, "certains vont se faire berner par les numéros utiles et les garder". Autre démarche : ils acquièrent aussi des tags web pour un meilleur référencement, s’inscrivent sur les annuaires et gagnent finalement en visibilité.
Il convient aussi de rester calme en cas de soucis. "Se retrouver à la porte, c’est embêtant mais à moins d’avoir une casserole sur le feu, il n’y a pas d’urgence absolue", indique Jean-Bernard Baridon. Dans ce genre de situations, 60 Millions de Consommateurs recommande de passer la nuit chez un proche ou de dormir à l’hôtel pour éviter d’avoir recours à un professionnel potentiellement frauduleux. Si toutefois, vous décidiez d’une intervention immédiate, soyez vigilants : assurez vous de voir le devis préalablement à l’intervention. Il doit être présenté et signé avant tout début des travaux. Etudiez-le et ne donnez pas votre accord avant de savoir combien vous allez devoir payer. Si le devis vous a été annoncé comme payant, vous pouvez refuser les travaux mais vous devrez payer ce dernier.
Après coup, si vous avez été escroqué, il est possible de contester l'abus. Quand le travail n'est pas bien fait, c'est relativement simple, d'après 60 Millions de Consommateurs. En revanche, dans le cas inverse, la situation s'avère plus difficile à régler, compte tenu de la liberté des prix. Si, toutefois, vous n'avez pas été correctement informé sur le tarif où si des pièces ont été facturées comme neuves alors qu'elles étaient d'occasion, c'est possible.
Pour faire face à ces arnaques, la DDPP dispose depuis 2010 d’une brigade de 8 fonctionnaires dédiés à l’identification des fraudeurs. Sur ces deux dernières années, elle a établi plus de 80 procédures qui ont donné lieu en justice à de lourdes amendes et parfois même par des peines de prison ferme.