De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’assurance vie : un produit retraite sans concurrent réel
Rien n’y fait : malgré la baisse des rendements, les coups de canifs fiscaux et une incertitude sur le devenir des contrats euro-croissance, l’assurance vie reste l’un des placements préférés des Français. Depuis le début 2018, la collecte a progressé de 5,5 milliards d’euros, les versements sur les supports en Unités de Compte (UC) promus par les assureurs représentant 30% des nouveaux versements.
A lire aussi : Assurance vie : faut-il encore opter pour ce placement pour épargner ?
Ce succès, l’assurance vie le doit au fait d’être un produit retraite sans concurrent réel puisqu’elle permet à la fois de constituer un capital et de compléter ses revenus une fois à la retraite. Puis, de transmettre un capital en bénéficiant d’un régime fiscal favorable.
Malgré leurs caractéristiques communes, tous les produits disponibles sur le marché ne se valent pas lorsqu’ils sont considérés dans une stricte optique retraite. Voici les critères qui vous permettront de sélectionner le bon contrat.
Assurance vie : comment se constituer une belle cagnotte en vue de la retraite
Choisir un contrat multi supports et tourner le dos aux assureurs trop gourmands en frais est une première étape.
Les contrats d’assurance vie en euros n’ont plus le vent en poupe, car en contrepartie de leur sécurité, ils ne rapportent pas grand-chose : 1,80% en moyenne en 2017, ce qui une fois fiscalité et inflation déduite, laisse aux souscripteurs un gain net inférieur à celui du livret A !
Lorsque l’on achète en vue de la retraite, il est préférable d’opter pour un multi-supports. Il permettra de faire circuler l’épargne d’une Unité de Compte (bourse, immobilier, fonds en euros…) selon la conjoncture. Et de moduler le degré de risque acceptable aux différentes étapes de l’existence.
Acheter un produit retraite, c’est aussi sélectionner un support dont les performances ne seront pas grignotées par les frais. On en recense plusieurs types : les frais d’entrée peuvent atteindre jusqu’à 5% du capital placé initialement et il faut parfois attendre 2 à 3 ans pour que la rémunération servie compense ce que l’assureur a confisqué au départ alors qu’on lui apporte de l’argent ! Chaque année, sont aussi prélevés des frais de gestion qui se situent autour de 0,5% pour un produit en euros et de 0,5 à 1% pour les UC. La facture ne s’arrête pas là : Les changements d’UC donnent aussi lieu à des retenues. Elles sont forfaitaires (par exemple 10 euros par opération) ou de se calculent en pourcentage (par exemple 0,20% du montant arbitré).
Pour boucler la boucle, il faut enfin prendre en compte les frais qui seront ponctionnés à la sortie du contrat. Au dénouement, le souscripteur peut récupérer sa cagnotte en capital ou sous forme de rente viagère. S’il choisit cette dernière solution, sa rente sera rognée par des frais de gestion qui peuvent aller jusqu’à 3%.
Assurance vie : l’offre d’UC doit être la plus large possible
Mieux vaut souscrire le plus tôt possible et donner la préférence aux contrats gérés par les associations d’épargnants, les plus performants dans la durée.
Lorsque l’on souscrit un produit d’assurance vie en vue de la retraite, l’épargne restera placée sur une longue période avant d’être récupérée. Cet effort d’épargne est à entamer le plus vite possible en choisissant un système de "versement libre" qui permet à l’assuré d’alimenter son contrat quand il le souhaite.
Fiscalement, il est aussi préférable de souscrire tôt, car il faut attendre 8 ans pour bénéficier d’un taux d’imposition de 7,5% (contrat inférieur à 150 000 euros) en cas de rachat. De même, cotiser avant 70 ans est la seule façon d’échapper aux droits de succession (si le capital décès dépasse 30 500 euros tout en restant inférieur à 152 500 euros).
Choisir un contrat en vue de la retraite c’est acheter une promesse de rendement sur le long terme. Et pour voir de quoi l’avenir sera fait, autant jeter un œil sur le passé. En ce qui concerne les fonds en euros, ce sont les contrats gérés pour le compte d’associations d’épargnants (Gaipare, Afer, Asac-Fapes, AGIPI..) qui, dans la durée, se situent au-dessus du panier. En 2017, ils ont servi des rendements supérieurs à 2% (2,65% pour Gaipare), beaucoup mieux que mieux que les compagnies traditionnelles (moins de 2%) ou que certaines mutuelles.
Avec un contrat multi-supports, la promesse de rendement dépend des performances des UC mises à la disposition des assurés. Selon la FFA (Fédération Française de l’Assurance), la performance moyenne des UC a été de 5,1% par an entre 2013 et 2016. Les UC permettent de placer des fonds sur une large palette d'actifs : actions, obligations, trackers, fonds immobiliers, etc. L’épargnant a donc intérêt à se tourner vers l’offre la plus diversifiée. A cette aune, ce sont les contrats en ligne (Boursorama, Fortuneo, mes placements.fr…) qui offrent l’éventail le plus large avec parfois près de 600 fonds en stock. Ces contrats disposent aussi de profils de gestion (défensif, équilibré, dynamique…) qui peuvent être choisis en fonction du nombre d’années séparant l’assuré de la retraite.
Assurance vie : le contrat doit s’adapter à l’âge du souscripteur
Les meilleures formules permettent de moduler la prise de risque et sont exempts de prélèvements en cas de rachats partiels.
C’est une simple affaire de bon sens : on n’investit pas de la même manière lorsque l’on démarre dans la vie et quand on approche de la retraite. Le meilleur contrat est celui qui permet de moduler la prise de risque en fonction de l’âge du souscripteur, ce qui renforce l’attrait des multi-supports.
On estime généralement que si l’assuré à une vingtaine d’années devant lui, il faut donner la préférence aux UC. Elles peuvent représenter jusqu’à 70% de l’épargne investie. La contrepartie de la performance potentielle des UC est l’absence de garantie sur le capital investi. Sa valeur peut fluctuer en fonction de la météo boursière. Il n’y a pas d’effet cliquet. Toutefois, certains contrats permettent de s’appuyer sur une garantie plancher. Elle permet de combler la différence entre les fonds investis et la valeur des UC si le souscripteur décède prématurément. A qualité équivalente, autant donner la préférence à un contrat qui propose cette garantie en option après avoir vérifié son coût et jusqu’à quel âge elle s’applique.
Plus on se rapproche de l’âge de la retraite et plus il est prudent de diminuer progressivement la part des UC. Un ratio de 50/50 est conseillé à partir de 50 ans. A partir de 55 ans, mieux vaut donner (jusqu’à 90%) la préférence aux fonds en euros (sans risque). Selon, le cabinet Facts & Figures, après un point bas touché en 2018 leur rendement devrait remonter à partir de 2019. Dernier point à vérifier lors de la souscription du contrat : vérifier si les rachats partiels font l’objet de frais. Comme pour les rentes, les bons contrats sont exempts de prélèvements.