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Vous ne savez pas où placer votre argent en cette période d’incertitude ? Vous n’êtes pas seul. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, nombreux sont les Français qui préfèrent épargner leurs revenus plutôt que de se lancer des projets d’investissements à grande échelle, qu’ils jugent trop risqués. Pour autant, garder son pécule au chaud, alors que l’inflation ne cesse de grimper, n’est pas forcément la bonne stratégie.
C’est pourquoi certains particuliers tentent de contourner la conjoncture en plébiscitant des placements… différents.
“Certains ont peur, d'autres voient là des opportunités d’investissement. En ce moment, je note trois tendances principales”, explique Franck Fargerelle, secrétaire général chez Cheval Blanc Patrimoine.
“Toutes semblent se dégager du spectre de l’inflation”, précise l’expert.
Traitement des déchets, accès à l’eau… Les investissements liés l’environnement qui montent
Il note tout d’abord un regain d’intérêt, depuis une dizaine d’années déjà, pour ce qu’il nomme les fonds thématiques. “Ce sont des investissements liés à un enjeu sociétal, socialement responsables. C’est une histoire sympa à raconter à un investisseur, mais c’est aussi une thématique qui donne du sens à l’investissement. Par exemple, l’accès à l’eau, le traitement des déchets… Les gens sont sensibles à ces problématiques qui les touchent directement”, analyse Franck Fargerelle.
Dans le même registre, il observe une tendance autour de l’hydrogène.
On se demande si l’hydrogène n’est pas l’énergie du futur, et en ce moment, les placements en lien avec cela ont un certain succès. - Franck Fargerelle, secrétaire général chez Cheval Blanc Patrimoine
Deuxième type d'investissement qui a la cote, selon le spécialiste : l'univers du capital-investissement, ou private equity. “Donc, ce qui se détache des marchés boursiers gouvernés par l’incertitude, le Covid, la guerre en Ukraine… Les gens se demandent comment investir leur argent sans être liés à ces fluctuations. Depuis 5 ou 6 ans, le private equity connaît un grand essor”, précise t-il.
Enfin, selon Franck Fargerelle, les investissements en devises étrangères connaissent également un certain succès en ce moment. “Les gens veulent sortir de l’euro, ils veulent du franc suisse, du dollar, et les on les dirige pour cela vers un contrat d’assurance-vie au Luxembourg”, explique le spécialiste.
Chez les particuliers, d’autres placements insolites font parler d’eux ces derniers temps. Mais valent-ils le sacrifice de nos économies ?
Investir dans une cave : le bon plan pour les petits budgets ?
Acheter un garage ou une cave pour le louer : c’est le nouvel investissement tendance chez les Français urbains. TF1 y consacrait même un reportage il y a quelques semaines, arguant qu’ “investir dans une cave est deux fois plus intéressant que la location d'appartement”. Pour cause : l’achat d’une cave, dans une grande ville, est bien moins coûteux qu’un appartement (entre 900 € et 3 000€/m² à Paris contre 10 034 € au m² pour un logement).
Mais ce marché, pour Franck Fargerelle, n’est pas forcément accessible à tous. “Cela fait partie des niches, car il est principalement parisien, ce qui restreint la population d’investissement. Mais c’est intéressant, sous certaines conditions”, énonce l’expert.
Pour lui :
- La cave doit être accessible
- L’état de la cave doit être idéal : elle doit être isolée, hermétique, pas trop humide. “Il ne faut pas oublier qu’il existe un risque d’inondation à Paris”, précise Franck Fargerelle.
- La sécurité. “J’ai connu une période où les caves étaient cambriolées tous les deux jours, surtout dans les immeubles haussmanniens", ajoute t-il.
Aussi, il est à noter qu’une banque ne vous prêtera probablement pas d’argent pour un tel achat. “Il faut acheter cash, et prendre en compte les frais de notaire, environ 10% sur ce type de bien”, poursuit Franck Fargerelle.
Toutefois, si les conditions sont réunies, le placement en vaut la peine, assume l’expert. “Derrière, vous avez la possibilité d’une rentabilité jusqu’à 13%, dans l’immobilier, c’est du jamais-vu”, assure encore le spécialiste.
Investissement forestier : qu’est-ce c’est, au juste ?
Et si vous placiez plutôt votre argent… dans une forêt ? C’est l’idée qui monte chez certains contribuables, et notamment chez les jeunes, préoccupés par l’écologie. Le Monde titrait ainsi un article du 29 octobre dernier : “Contre l’écoanxiété, pour les générations suivantes... Ils investissent dans les forêts, seuls ou entre amis”.
Mais en quoi consiste un investissement forestier, concrètement ? “80% des forêts appartiennent aux institutions, et 15% aux particuliers, explique Franck Fargerelle”. Souvent, ces parcelles de terrain forestier sont gérées par des sociétés. “La société de gestion s’occupe de tout, clés en main, et revend des parts de la forêt qui vous donneront une part sur la distribution de bois, avec un rendement qui n’est pas énorme, entre 1% et 1,5% chaque année”, précise le spécialiste.
Mais l’investissement forestier n’en demeure pas moins intéressant, selon l’expert. “La deuxième source de revalorisation, c’est la valeur de la forêt, qui peut gagner de l’argent dans le temps. Une hectare à 100 euros aujourd’hui se revendra peut-être 200 euros dans 20 ans, notamment à cause de la transition énergétique”, assure t-il.
Autre avantage : ce placement offre des avantages fiscaux non négligeables. “Il y a une réduction d’impôt sur votre investissement, de 18% pour 50 000 euros et un abattement de 75% sur les droits de succession le jour où vous décédez", note Franck Fargerelle.
Je crois beaucoup en l’investissement dans les groupements forestiers. On est pour moi dans un placement cœur de portefeuille, dans une diversification, une poche dynamique, modérée. C'est une bonne solution d'investissement, un secteur prometteur, qui a du sens. Il y a l’avantage, en plus, de participer à la préservation de nos forêts. - Franck Fargerelle, secrétaire général de Cheval Blanc Patrimoine.
Le placement possède toutefois quelques inconvénients. “Il faut garder le produit longtemps pour profiter des avantages. Côté fiscal, il faut attendre au moins 5 ans pour l'abattement, et si on recherche des performances, sur un rendement de 3% par an, versus une inflation à 9%, on perd de l’argent”, spécifie le gestionnaire en patrimoine.