Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Un mystérieux trésor et quatre morts qui restent inexpliquées. Le procès de l’affaire Troadec s’est ouvert ce mardi 22 juin devant la cour d’assises de Loire-Atlantique. Hubert Caouissin, ancien chaudronnier de 50 ans, est jugé pour les meurtres de Pascal et Brigitte Troadec, ainsi que pour ceux de leurs deux enfants, Charlotte et Sébastien. De nombreuses zones d’ombre doivent être évoquées durant les prochains jours, afin de comprendre ce qui a pu pousser cet homme sans histoire, au casier judiciaire vierge, à tuer la famille de son beau-frère et à dissimuler leurs corps mutilés.
Affaire Troadec : Hubert Caouissin venu "espionner" la famille
Dans la nuit du 16 au 17 février 2017, Hubert Caouissin se rend au domicile de la famille Troadec situé à Orvault, près de Nantes (Loire-Atlantique). Selon ce qu’il a expliqué aux enquêteurs, il a tué les quatre membres de cette famille à coups de "pied-de-biche", au cours d’une altercation dans le garage. Il a ensuite découpé les corps au couteau dans sa ferme du Finistère, avant d’en disperser différents éléments, dont les têtes, qu’il aurait enterrées sur une plage.
Interrogé par Planet, Me Thierry Fillion – avocat d’Hubert Caouissin – rappelle que son client a reconnu les faits lors de sa seconde garde à vue, lors de laquelle il a détaillé ce qu’il s’est passé : "Le soir du 16 février, ce n’est pas la première fois qu’il se rend au domicile de la famille Troadec pour ‘espionner’. Il revient ce soir-là parce qu’il veut absolument trouver des éléments pour les dénoncer et en finir avec cette histoire". Il profite d’une "porte entrouverte" pour se glisser dans le garage, avant d’être surpris pendant la nuit.
Devant les enquêteurs, Hubert Caouissin racontera qu’il était à la recherche d’un trésor, supposément spolié par Pascal Troadec, mais dont on n’a trouvé aucune trace ces dernières années. Ce point devrait être au cœur de l’audience, ainsi que la personnalité du prévenu…
Affaire Troadec : un trésor que personne n'a jamais vu
Au moment des meurtres, le contexte familial est tendu. Me Thierry Fillion rappelle à Planet qu’"il y a une sorte de crise entre Pascal Troadec et sa mère Renée à l’été 2014, une scène qui est vue par Hubert Caouissin et Lydie Troadec". "Depuis cette période-là, ces gens ne se voient plus, ne se parlent quasiment plus, avec, entre eux, cette problématique de spoliation liée à de l’or, ou des lingots, on ne sait pas trop", ajoute l’avocat.
Avant ce soir de février 2017, Hubert Caouissin n’a donc pas vu les Troadec "depuis plusieurs années". Le mobile des crimes est-il ce trésor, évoqué par le prévenu lors de sa garde à vue ? L’existence de ces pièces d’or, ou lingots, était bien connue dans la famille puisqu’elles auraient été découvertes par le père de Pascal Troadec en 1940, même si personne ne l’a jamais vu. Si la disparition de ce trésor a bien été confirmée par les historiens, était-il vraiment entre les mains de la famille Troadec ? L’instruction n’a pas pu démontrer l’existence réelle de ce trésor. A-t-il été fantasmé par Hubert Caouissin ?
Affaire Troadec : Hubert Caouissin "déréalise sa perception des choses"
Au sujet d’Hubert Caouissin, les experts "ont diagnostiqué une paranoïa délirante", rappelle à Planet Me Thierry Fillion, conduisant à une "altération du discernement" au moment des faits. Un sentiment de spoliation du trésor, d’un danger de mort autour de sa compagne et de son fils auraient alimenté cette paranoïa, selon deux collèges d’experts psychiatres qui ont étudié la santé mentale du prévenu. En février 2017, "il déréalise sa perception des choses depuis un certain nombre d’années", ajoute l’avocat.
Evoquant auprès de Planet la personnalité "complexe" de son client, Me Thierry Fillion confie que ce dernier "a l’espoir d’être entendu, et si possible cru, par la cour d’assises". "Hubert Caouissin récuse toute haine ou cupidité de sa part dans cette affaire. Ce n’est pas du tout ça qui l’animait à cette époque", conclut-il.