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Aujourd'hui âgée de 48 ans, Murielle Bolle avait 15 ans au moment de la disparition du petit Grégory. Dans la soirée de jeudi, elle a pourtant été mise en examen pour "enlèvement de mineur de 15 ans suivi de mort". Dans la journée, elle avait été prise d'un malaise à son arrivée à Dijon et avait dû être évacuée pour une hospitalisation. Si Murielle Bolle a été mis en examen, c'est que les enquêteurs sont quasiment certains que l'adolescente d'alors a subi des pressions pour innocenter son beau-frère Bernard Laroche.
Pour bien comprendre l'histoire, il faut remonter début novembre 1984, deux semaines après l'assassinat du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé noyé dans la Vologne. Murielle Bolle accuse son beau-frère, Bernard Laroche (le mari de sa soeur Marie-Ange), d'avoir enlevé l'enfant. Cette accusation entraîne l'inculpation de Bernard Laroche. Mais la jeune Murielle Bolle revient sur ses déclarations, expliquant avoir menti sous la pression des gendarmes. Remis en liberté en février 1985, Bernard Laroche sera cependant assassiné un mois après par Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory.
"Elle a donc potentiellement participé à la préparation du crime"
Depuis, Murielle Bolle a été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs en tant que simple témoin. Or aujourd'hui, les gendarmes sont convaincus que l'adolescente disait vrai quand elle accusait son beau-frère. Comme le souligne Le Figaro, les enquêteurs rappellent, dans leur synthèse de mai, que le 5 novembre 1984, jour de l'arrestation de Bernard Laroche, vers 19 h 45, une sorte de réunion de crise a eu lieu chez les parents Bolle: "J'ai appris par mon père que c'était la déclaration de Murielle qui avait été déterminante, relate une de ses sœurs, le 6 novembre 1984. Il m'a dit que Murielle était dans la voiture avec Bernard le soir des faits. Nous ne discutions pas devant Murielle (…) Lorsque cette dernière entrait, nous interrompions la conversation."
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Les enquêteurs en sont convaincus : des éléments du dossier "viennent renforcer l'hypothèse selon laquelle Murielle savait à l'avance que Bernard Laroche viendrait la récupérer à la sortie du collège (le jour du crime). Elle minimise sa participation, pourtant elle a vraisemblablement eu connaissance, même partielle, des intentions de son beau-frère. Elle a donc potentiellement participé à la préparation du crime". A noter que l'avocat de Murielle Bolle, Me Jean-Paul Teissonnière, dénonce une "enquête d'un niveau très faible", et affirme que sa cliente n'est pas revenue sur sa rétractation du 6 novembre 1984, et qu'elle dément avoir fait l'objet de violences dans sa famille.
Une fille fragile au tempérament rebelle
Avec sa tignasse rousse, ses yeux bleus et ses multiples taches de rousseur, le visage de Murielle Bolle est bien connu du grand public. Pourtant, de son parcours, on ne sait pas grand-chose. D'après Le Parisien, elle était à l'époque élève du CES Jean-Lurçat de Buyères (Vosges) est hébergée chez sa soeur et son beau-frère, Marie-Ange et Bernard Laroche. Elle était surnommée à l'époque "Bouboule". "Murielle est une brave fille, elle est gentille, elle possède toutes ses facultés mentales et, si elle est en classe SES (section d'enseignement spécialisé), c'est parce que l'école ne l'intéresse pas. [...] Il ne lui est jamais arrivé de raconter des histoires afin qu'elle puisse se mettre en valeur. [...] A ma connaissance, ma soeur raisonne comme une grande personne", disait Marie-Ange Laroche le 5 novembre 1984, sans savoir que Murielle Bolle était en train d'accuser son mari du meurtre du petit Grégory.
Issue d'une très grande fratrie - sa mère a eu 21 grossesse - l'adolescente rousse n'a pas grandi dans un environnement très épanouissant. "Je crois pouvoir dire que Murielle [...] était un peu le souffre-douleur de sa sœur. [...] Elle était très attachée à sa mère auprès de laquelle elle pouvait trouver réconfort et protection", explique une amie de la famille, dans des propos rapportés par Le Parisien. La jeune Murielle est alors devenue une adolescente rebelle. "Murielle a un très sale caractère assez agressive. Avec les enseignants, ça allait, elle était beaucoup moins agressive qu'avec ses copines. C'est une jeune fille qui avait de la défense et qui ne se laissait pas faire par ses camarades de classe", détaillait son ancien professeur interrogé en 1985.
Malgré toute cette affaire, Murielle Bolle n'a pas quitté les Vosges. Elle vit actuellement à Granges-sur-Vologne, à 20 kilomètres de Docelles, village où les gendarmes ont retrouvé le corps du petit Grégory. D'après Le Parisien, elle fait sa vie avec un fromager.
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