Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Une affaire tristement célèbre. Le meurtre du petit Grégory Villemin, âgé de quatre ans au moment des faits, a bouleversé la France entière en 1984. Depuis, l'enquête demeure irrésolue. Après près de quarante ans de fausses pistes et de rebondissements, l'affaire a récemment été relancée, rapportait Le Parisien. Dominique Brault, le nouveau magistrat en charge de l'enquête, a mené de nombreuses auditions de témoins au début du mois de décembre 2020. Il s'agit de personnes appartenant à la famille ou au voisinage de l'enfant à l'époque.
Étienne Sesmat, ancien colonel à la retraite et conseiller municipal à Collioures (Pyrénées-Orientales), s'est confié à L'Indépendant au sujet de l'affaire Grégory. À l'époque des faits, il était jeune commandant à la gendarmerie d'Épinal, dans les Vosges. En 2007, il écrit Les deux affaires Grégory, ouvrage dans lequel il répond aux accusations dont la gendarmerie a été la cible concernant son manque d'efficacité dans l'affaire du meurtre de Grégory. Libéré du devoir de réserve auquel il était soumis au moment de l'affaire, il se livre sur ce système judiciaire "qu'il a toujours servi avec confiance mais qui a failli" peut-on lire sur la quatrième de couverture.
Affaire Grégory : "La justice n'est pas si loin de la vérité"
Auprès de nos confrères, il explique : "Je l'ai fait non pas parce que je suis hanté ou tourmenté par l'affaire mais pour assumer mes responsabilités, défendre l'honneur des gendarmes et participer à ce travail de recherches de la vérité. Nous avons fait un travail honnête, impartial, réfléchi qui se tenait et nous avons été sévèrement et injustement critiqué. Je voulais aussi montrer que cette affaire n'est pas si mystérieuse que ça et la justice n'est pas si loin de la vérité"...
Affaire Grégory : "L'affaire Grégory aurait dû être résolue"
L'ancien colonel est formel : "Je pense qu'aujourd'hui l'affaire Gregory aurait dû être résolue. Parce qu'à un moment, la justice a déraillé, elle s'est plantée". Il s'explique : "Au bout de cinq jours, on est arrivé sur un suspect Bernard Laroche. Tout concordait mais le juge Lambert a fait d'énormes fautes de procédure (...) Très rapidement, le juge Lambert a abandonné la piste Laroche et s'est intéressé à Christine Villemin. On n'a rien pu faire parce qu'on a été attaqués. Ils ont dit que le témoignage de Muriel Bolle avait été obtenu en exerçant des pressions. Pour nous, son témoignage est crédible. J'appelle le juge Lambert. Il dit : "Ce soir gardez-la, on verra bien demain". Le lendemain, elle nous répète tout. Je rappelle Lambert. Je lui dis : "qu'est-ce que vous faites ?" Il me répond : "Ça m'embête, je pars en week-end, on verra lundi". Voilà ce qu'était le juge Lambert. Face à une affaire aussi énorme !", déplore-t-il. Selon lui, enquêter sur la mère de la victime, qui s'est avérée être "à 150% innocente", était une véritable perte de temps et a constitué un frein dans l'affaire.
Bien d'autres choses ont interloqué Étienne Sesmat au sujet du juge Lambert...
Affaire Grégory : "On a peut-être laissé passer quelque chose"
"L'affaire Gregory, c'est la chance de ma vie" confie le juge Lambert à Etienne Sesmat lors de leur rencontre. De quoi interpeller l'ancien colonel qui trouve cela "hallucinant d'entendre ça de la mort d'un enfant". En outre, il revient sur la mise en examen des époux Jacob en 2017. "Ils disent qu'au bout de 15 jours d'enquête, nous étions sur la bonne piste. Aujourd'hui, on ferait la même chose, on aurait le même raisonnement (...)Dans le premier cercle de la famille Villemin tout le monde avait un alibi. Aujourd'hui, la justice s'intéresse aux Jacob. On avait vérifié leur emploi du temps à l'époque, et il nous avait dit qu'il était à une réunion syndicale. On s'est peut-être trompé. On a peut-être laissé passer quelque chose…", raconte-t-il.