Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Un ou des corbeaux ? Si le meurtre du petit Grégory est survenu le 16 octobre 1984, l’affaire a commencé bien plus tôt, par les menaces, les rumeurs et les insultes d’un corbeau, qui sévissait par écrit et au téléphone. Comme dans toutes les familles, des tensions existent au sein du clan Villemin, particulièrement entre ses membres élargis et le noyau dur, constitué d’Albert et Monique Villemin, ainsi que de leurs enfants.
À partir du mois d’août 1981, Jean-Marie et Christine Villemin – les parents du petit Grégory – commencent à recevoir des appels anonymes, d’abord muets, puis qui deviennent franchement malveillants. Des menaces sont prononcées à l’encontre de la petite famille, mais les grands-parents restent la cible principale de cette haine. Une chose est sûre : les corbeaux connaissent bien la famille, puisqu’ils donnent au couple des détails très intimes de leur vie. Vitre brisée, pneus crevés… Les auteurs de ces coups de fil anonymes semblent monter en puissance au fil des mois.
Affaire Grégory : des lettres de 5 auteurs différents ?
Trois lettres anonymes vont également faire leur apparition en 1983, un an et demi avant la mort du petti Grégory. La première est adressée directement à Jean-Marie Villemin et déposée dans l’interstice de ses volets. La seconde est destinée à Albert et Monique Villemin mais la troisième contient une menace directe envers le jeune Grégory, alors âgé de 3 ans : "Ceci est ma dernière lettre, vous n’aurez plus aucune nouvelle de moi. Vous vous demanderez qui j’étais mais vous trouverez jamais". Plus d’un an plus tard, le 16 octobre 1984, le petit garçon est retrouvé pieds et mains liés dans la Vologne.
Pour les enquêteurs, comme pour la famille, il ne fait aucun doute que l’auteur du crime est aussi le corbeau à l’origine de toutes ces menaces. Plusieurs noms seront évoqués dans le dossier, jusqu’en 2021 avec de nouvelles analyses stylométriques. Selon les experts, il existe "une forte probabilité que les 24 lettres du corbeau proviennent (…) de cinq auteurs différents" et il y a "un style hautement similaire à celui utilisé par Jacqueline Jacob". Parmi les lettres qui auraient pu être écrites par Jacqueline Jacob, celle qui revendique l’assassinat du petit Grégory : "J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas l’argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con".
Jacqueline Jacob, grand-tante du petit Grégory, a assuré qu’elle n’était pas le corbeau. Pourtant, un membre de la famille vient de faire de troublantes révélations dans un documentaire diffusé lundi 4 octobre…
Affaire Grégory : le nom du corbeau évoqué une nouvelle fois
Lundi 4 octobre, TF1 a diffusé un documentaire intitulé Affaire Grégory : une enquête sans fin et qui donne la parole à différents témoins du dossier ou proches de la famille. Parmi eux, René Jacob, frère aîné de Marcel Jacob – l’oncle de Jean-Marie Villemin – et qui est donc un membre éloigné du noyau dur des Villemin.
Lors de cet entretien, les journalistes font écouter un enregistrement du corbeau à René Jacob, rapporte Gala. Ce dernier y réagit en affirmant : "C’est Jacqueline ça !". Il laisse alors sous-entendre qu’il a reconnu la voix de sa belle-sœur, avant de se raviser. Il semble par la suite réticent à reprendre la parole, mais affirme à propos de son frère qu’il est "trop gentil pour s’en prendre à un enfant". Pourtant, pour les enquêteurs, le corbeau n’a pas agi seul…
Affaire Grégory : quelles sont les prochaines étapes ?
Le meurtre du petit Grégory Villemin serait un crime collectif, commis par plusieurs membres plus ou moins proches de la famille. C’est la dernière théorie de la justice, après plus de 35 ans d’enquête, une piste qu’elle continue de remonter pour mettre un point final à ce dossier. Si le nom de Bernard Laroche a été évoqué dès le début, avant qu’il ne soit tué par son cousin Jean-Marie Villemin, les magistrats instructeurs sont aujourd’hui persuadés que plusieurs protagonistes ont joué un rôle dans la mort du petit garçon. Une personne aurait enlevé Grégory devant chez ses parents, mais une autre l’aurait tué, si ce n'est plusieurs. De nouvelles expertises ADN, dites "de parentèle", sont en cours pour tenter de découvrir l’identité de neuf profils qui n’ont pas encore été identifiés. Les résultats sont attendus dans les prochains mois.