Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
La genèse d'une malédiction. Plus de cinquante ans avant le sordide assassinat du petit Grégory, la mort d'un enfant venait déjà damner la famille aux innombrables secrets. Il s'agit de l'homicide involontaire d'Étienne Villemin par sa propre mère, Jeanine Hollard.
Âgée de 23 ans à l'époque des faits, la jeune femme était mariée à Gaston Villemin, un maçon d'un an son aîné. Ensemble, ils vivaient à Herpelmont (Vosges) avec leurs trois enfants : Étienne, Yvette et Albert. Albert qui n'est autre, vous le savez peut-être, que le grand-père paternel de Grégory Villemin.
Le couple attendait alors leur quatrième enfant, une petite fille.
Étienne Villemin, victime des violences de sa mère ?
Si la petite famille semble ordinaire aux premiers abords, le patriarche remarqua à plusieurs reprises que le plus grand de ses enfants, âgé seulement de quatre ans, présentait des traces de coups, notamment au visage.
Quand il alerte son épouse, celle-ci répond avec désinvolture que le mioche s'était égratigné en tombant.
Le 14 février 1931, Gaston Villemin découvre la blessure de son fils
Tout bascule le soir du 14 février 1931. En rentrant du travail, Gaston Villemin surprend sa femme en train de mettre leur fils, Étienne, au lit… Avec un béret sur la tête.
Alors quehttps://www.planet.fr/faits-divers-affaire-gregory-la-mort-detienne-premier-drame-de-la-famille-villemin.2601841.807918.html refuse de répondre aux interrogations de son époux, ce dernier retire le couvre-chef de l'enfant pour découvrir avec effroi une "longue et profonde blessure à la tête", comme en témoigne un article de L'Est Républicain publié le 14 mai 1931.
Submergée par les questions de Gaston, la mère de famille finit par avouer : dans un accès de colère, elle avait lancé le petit contre le fourneau il y a déjà une quinzaine de jours.
Si la blessure semblait d'abord insignifiante, les compresses posées par le père n'ont pas suffi à contenir la plaie, et le gamin commença à avoir de la fièvre.
Ainsi, le maçon finit par appeler un médecin qui ordonna l'envoi immédiat du petit Étienne à l'hôpital de Bruyères...
Mort d'Étienne Villemin : que dit l'autopsie ?
Malheureusement, et malgré les soins prodigués à Étienne, ce dernier succomba à ses blessures le 21 février suivant, en raison d'une infection de la blessure.
"Le médecin chargé de l'autopsie de l'enfant estima que celui-ci devait être depuis un certain temps l'objet de sévices et qu'il n'avait pas été suffisamment nourri", ajouta le quotidien régional.
La mort de l'enfant entraîna aussitôt l'arrestation de Jeanine Villemin. L'enquête a déterminé que ses deux autres enfants n'étaient "pas tenus très proprement", et des questions ont été posées quant à son penchant pour l'alcool.
Jeanine Hollard condamnée à trois ans de prison pour défaut de soins à enfant
Jugée pour les violences infligées à son fils, l'arrière-grand-mère de Grégory Villemin raconte en détail le déroulement des faits.
La jeune mère s'était mise en colère après que le petit Étienne a vomi dans son assiette, et l'a jeté la tête la première contre le fourneau. Si elle crut, d'abord, qu'il s'agissait d'un simple bobo, elle n'osa pas appeler de médecin par la suite.
Après avoir fait appel, Jeanine Hollard est condamnée à trois ans de prison pour défaut de soins à enfant, et donne naissance à sa fille, aussi appelée Jeanine alors qu'elle est encore derrière les barreaux en 1932. Elle est libérée en 1934, où elle rentre chez elle parmi ses enfants et son mari.
En 1942, Jeanine abandonne époux et enfants pour s'enfuir avec un soldat allemand
Si Gaston Villemin a engagé une instance en divorce contre sa femme depuis cette affaire, il apparaît qu'il lui ait finalement pardonné ses sévices. Car en 1939, le maçon habite encore avec sa famille quand il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le trentenaire est fait prisonnier, tombe malade et rentre parmi les siens en 1942… Où il ne trouve personne, car sa femme s'est fait la malle avec un soldat allemand, un certain Hans, venu compenser la main d'oeuvre auprès des fermières isolées.
Jeanine vend les bêtes et ses affaires, confie Yvette et Albert à une amie et part avec son amant en emmenant sa plus jeune fille avec elle.
Le suicide de Gaston Villemin
Quand il revient du front, Gaston ne supporte pas le choc et se pend à un arbre dans le petit bois, derrière l'église de La Neuveville-devant-Lépanges.
Un drame qui marque à vie Albert Villemin, qui vient à peine de souffler sa dixième bougie…