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L'enquête se poursuit mais des mystères demeurent. Elisa Pilarski a été retrouvée morte dans une forêt de l’Aisne le samedi 16 novembre et son corps présentait plusieurs morsures. Des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens, les cinq de la jeune femme et les animaux d’un équipage de chasse à courre, qui avait lieu ce jour-là. En attendant les résultats de ces prélèvements, les enquêteurs cherchent à savoir quels animaux ont attaqué Elisa Pilarski et pour quelle raisons. C’est le compagnon de la jeune femme qui a retrouvé son corps dans un ravin, auprès de leur chien Curtis, qu’elle promenait à ce moment-là.
Femme enceinte dévorée : le patron des gendarmes donne sa version
De nombreuses zones d’ombres demeurent quant aux événements qui se sont déroulés ce 16 novembre. Appelé à l’aide par sa compagne vers 13 heures, Christophe Ellul a quitté son travail – situé à 45 minutes de voiture de son domicile – pour la rejoindre en urgence. Dès le début des investigations, il a expliqué aux enquêteurs avoir "croisé des chiens de chasse, un cavalier". Selon Le Parisien, il aurait reconnu ce cavalier sur des photos, assurant qu’il s’agissait du lieutenant-colonel Jean-Charles Metras, commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne. Ce dernier a reconnu être présent lors de la chasse à courre et le procureur a choisi de dessaisir la gendarmerie de l’enquête une fois ce fait connu.
Le lieutenant-colonel a gardé le silence durant plusieurs jours, avant de finalement s’exprimer auprès de nos confrères du Courrier Picard. Etrangement, le déroulé qu’il donne des événements ne correspond pas aux affirmations de Christophe Ellul. "On était dans la forêt à ce moment-là, mais on ne l’a pas croisé. On a quitté les lieux sans l’avoir vu. Il fait erreur", explique Jean-Charles Metras, niant donc être le cavalier croisé par le compagnon d’Elisa Pilarski. Il précise qu’il était alors "en famille", avec sa femme et ses enfants : "Nous suivions la chasse à pied et en voiture, dans les allées de la forêt. Je n’ai pas de parti pris sur la chasse, je ne suis pas passionné de chasse à courre".
Femme enceinte dévorée : son compagnon affirme avoir croisé un cavalier au "sourire narquois"
La rencontre avec un cavalier évoquée par Christophe Ellul n’est pas anodine, en tout cas dans la manière dont il la relate. Interrogé par L’Union peu de temps après le drame, le compagnon d’Elisa Pilarski a expliqué avoir rencontré cinq ou six cavaliers lorsqu’il était à sa recherche. "Je leur ai posé la même question. J’ai demandé à l’un d’eux de faire attention car ils avaient leur meute de chiens et je ne savais pas si le mien était attaché ou en liberté. Il m’a répondu ‘Je m’inquièterais plus pour votre chien que pour les miens’, avec un sourire narquois".
Cette phrase qui aurait été prononcée par le cavalier peut laisser penser que les chiens de la chasse à courre sont dangereux. Ces animaux sont au cœur de l’enquête et, selon la société de vénerie, ils ne seraient pas impliqués dans le décès d’Elisa Pilarski. La société affirme que les vétérinaires mandatés pour inspecter les chiens n’ont trouvé aucune trace de morsures sur les différents animaux alors que celui de la victime a été blessé à la tête. Selon un avocat spécialisé en droit animalier, et éleveur de chiens d’arrêt, les chiens de chasse à courre ont la réputation d’être "extrêmement gentils et assez dociles". "En principe", rappelle Maître Arnault Bensoussan, "ces chiens sont soumis à un être humain et un être humain n’est pas une bête traquée". Néanmoins, si l'un d'eux attaque, les autres peuvent le suivre.
Femme enceinte dévorée : son compagnon a croisé la route d’un deuxième cavalier
Christophe Ellul a expliqué à L’Union avoir croisé cinq ou six cavaliers l’après-midi de la mort de sa femme. Un d’eux a confirmé à BFMTV s’être entretenu avec le compagnon d’Elisa Pilarski. Jean-Michel Camus, qui dirigeait alors la chasse à courre, explique que "ce monsieur était sur un chemin et il criait, ce qui est surprenant pour un randonneur, donc je suis allé vers lui pensant qu’il avait un problème". "Il m’a alors dit : ‘Je cherche mon chien, faites attention à vos chiens car le mien est très dangereux’. Ce qui m’a laissé un peu sceptique, je lui ai répondu que nos chiens n’étaient pas méchants, mais lui m’a répété que ses chiens étaient ‘très très méchants’ et qu’il fallait faire attention", ajoute le chasseur. Selon lui, Christophe Ellul aurait ajouté, concernant son chien : "Il était avec ma femme et je la cherche".
Jean-Michel Camus affirme également que Christophe Ellul ne lui a pas dit qu’il y avait un problème et qu’il cherchait sa compagne, auquel cas "nous aurions arrêté la chasse pour l’aider". "Et je peux vous dire que nous n’avons pas entendu autre chose à ce moment-là que les cris de ce monsieur. La chasse s’est déroulée tout à fait normalement", conclut-il. Les enquêteurs envisagent plusieurs pistes pour expliquer ce drame, notamment celle d'une attaque de son propre chien, Curtis. Ce dernier aurait pu l'attaquer pour se défendre alors qu'il était lui-même encerclé par les animaux de la chasse à courre.