De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un drame qui s'est joué en quelques minutes. Le 16 novembre 2019, Elisa Pilarski sort promener un de ses chiens, Curtis, dans une forêt de l’Aisne, où elle a ses habitudes. Ce jour-là, son compagnon Christophe est sur son lieu de travail, à l’aéroport de Roissy, à environ 65 kilomètres de leur domicile situé à Saint-Pierre-Aigle (Aisne). Ensemble, ils ont cinq chiens, des American Staffordshire, avec lesquels la jeune femme est fusionnelle. Ils s’apprêtent à accueillir leur premier enfant dans quelques mois, un petit garçon qu’ils ont baptisé Enzo. Au moment de son décès, Elisa Pilarski était enceinte de six mois.
Selon l’autopsie, la jeune femme est décédée entre 13 heures et 13h30 le samedi 16 novembre et sa mort "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête". Les animaux impliqués dans le décès de la jeune femme n’ont toujours pas été identifiés, malgré des prélèvements génétiques réalisés peu de temps après le drame. Alors qu’une chasse à courre avait lieu au même moment dans cette forêt, certains n’hésitent pas à pointer du doigt la responsabilité des chasseurs, qui s’en défendent.
Mort d’Elisa Pilarski : pourquoi était-elle en forêt ?
Le samedi 16 novembre, Elisa Pilarski a déjà promené un de ses chiens lorsqu’elle vient chercher Curtis pour l’emmener, à son tour, en balade en forêt. Lorsqu’elle promène son chien Chivas, elle croise un chien de type malinois qui n’est pas tenu en laisse et se dispute avec le propriétaire à ce sujet. Selon BFMTV, elle avait alors décrit cet homme comme "agressif". Cet individu et son chien ont été mis hors de cause par la justice, comme l’a expliqué l’avocate de la famille à la chaîne télévisée : "Elle avait rencontré cet homme sur les plateaux, à un endroit où elle avait promené son premier chien. Ensuite, elle est partie dans la forêt pour ne pas avoir à le rencontrer de nouveau. On savait qu’il n’y avait pas de risque que ce soit ce chien malinois et son maître".
Alors qu’elle promène Curtis, Elisa Pilarski appelle son compagnon sur son lieu de travail, comme il l’a raconté à nos confrères de L’Union : "Elle était attaquée par plusieurs chiens, elle se faisait mordre au bras et à la jambe et elle n’arrivait à pas à tenir Curtis. Je lui ai dit de lâcher le chien. Et mon téléphone est tombé dans la voiture. J’ai rappelé 35 fois, 36 fois, 37 fois… Elle n’a jamais répondu". Les enquêteurs ont pu confirmer l’appel entre Elisa Pilarski et son compagnon grâce aux relevés téléphoniques. Selon L’Aisne Nouvelle, Elisa Pilarski aurait appelé son compagnon vers 13 heures. Christophe est arrivé sur les lieux deux heures plus tard et a découvert le corps de sa compagne vers 15 heures. Très vite, la présence d’une chasse à courre dans cette forêt a été pointée du doigt.
Mort d’Elisa Pilarski : quand a débuté la chasse à courre ?
Que s’est-il passé entre 13 heures et 13h30 ? Le 16 novembre 2019, les membres du Rallye la Passion se réunissent exceptionnellement le samedi - alors qu’ils chassent habituellement le mercredi et le dimanche – afin de célébrer la Saint-Hubert, le patron des chasseurs. A quelle heure a débuté la chasse ? Selon les organisateurs, cette dernière a été lancée à 13h30 mais, selon BFMTV, des témoins ont affirmé aux enquêteurs avoir assisté à un premier lâcher de chiens vers 13 heures. Interrogé par Planet, Jean-Michel Camus affirme que les membres de la chasse à courre sont "tous arrivés entre 13 heures et 13h30 sur les lieux". "Une photo a été remise aux enquêteurs : on voit que les chiens sortent du camion à 13h28", ajoute-t-il.
Ce 16 novembre, les chiens ont été bénis à 11h30 par le prêtre de l’église de Faverolles. Le camion, qui transportait alors 21 chiens, est ensuite reparti au chenil "pour aller attacher la remorque avec deux chevaux", pour enfin se rendre au point de rendez-vous. "L’Union dit que nous avons mis 20 minutes du chenil au lieu de rendez-vous, mais c’est une énorme erreur. Il s’agit d’une route de forêt, nous déplacions un camion avec 21 chiens et une remorque avec deux chevaux. Mettre 20 minutes, c’est matériellement impossible", explique Jean-Michel Camus.
Selon L’Union, le responsable de la meute de la chasse à courre, surnommé le piqueux, était malade ce jour-là. Pris de nausées et de vomissements, il aurait décidé de suivre la chasse depuis un véhicule et non plus à cheval comme il en a l’habitude. Il aurait été remplacé par le maître d’équipage du Rallye la Passion. Le piqueux a un rôle essentiel lors d’une chasse à courre puisque c’est lui qui dirige les chiens, qu’il connaît parfaitement.
L’implication des chiens de la chasse à courre est une des pistes envisagées par les enquêteurs qui, deux mois après le décès d’Elisa Pilarski, sont parvenus à en écarter deux autres.
Mort d’Elisa Pilarski : où en est l’enquête ?
Peu de temps après le décès d’Elisa Pilarski, des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens, les cinq animaux de la victime et ceux qui participaient ce jour-là à la chasse à courre. Les résultats des analyses ne devraient pas être connus avant le mois de février et ils devraient permettre d’identifier les chiens qui ont mordu à mort la jeune femme. Interrogé par Planet, Jean-Michel Camus affirme que les chasseurs du Rallye la Passion sont "sereins" : "À aucun moment nous ne constatons la moindre trace sur nos chiens, aucun chien ne porte de trace, ils sont calmes et toujours à 21. Aucun ne s’est égaré".
Très tôt, Christophe, le compagnon d’Elisa Pilarski, a expliqué à nos confrères de L’Union avoir vu "débouler trente chiens de chasse" dans sa direction : "Je me suis écarté. Ils sont passés devant moi, deux se sont approchés mais ne m’ont rien fait. Ils sont partis rejoindre la meute". Quels chiens sont impliqués ? Auprès de Planet, Jean-Michel Camus explique que "les chiens de la chasse à courre ne s’acharnent pas à ce point-là sur un être humain. Ils peuvent mordre, comme un chien auquel on retire sa gamelle par exemple, mais je n’ai jamais vu de chiens dévorant ou tuant une personne".
Pour ce chasseur, le comportement des chiens est d’autant plus différent lorsqu’ils sont en pleine chasse à courre : "Ils sont indifférents à ce qu’il se passe autour d’eux quand ils chassent. Ce sont des chiens un peu craintifs". En attendant les résultats de l’enquête, les 62 animaux de l’équipage sont confinés au chenil, d’abord par choix, puis sur demande de la justice.