Procès Daval, quelle peine pour Jonathann ? Le verdict est tombéAFP
Au terme d'une semaine de procès à haute intensité émotionnelle, la réclusion criminelle à perpétuité a été requise par l'avocat général contre Jonathann Daval, accusé du meurtre "épouvantable" de sa femme Alexia. La peine a été prononcée ce samedi 21 novembre 2020. Quelle est-elle ?
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Ultime acte. Ce samedi 21 novembre, aux assises de Vesoul en Haute-Saône, les délibérations étaient attendues. Au terme d’un procès sous haute tension, qui a débuté lundi 16 novembre, Jonathann Daval est à présent fixé sur son sort. Avant d'être interpellé en janvier 2018, l'informaticien de 36 ans a joué le veuf éploré auprès de sa belle-famille, et devant les caméras de toute la France. "Jonathann Daval n'a fait que se présenter en victime" et, "le plus odieux, en victime de sa femme Alexia", a déclaré Me Peggy-Anne Julien. "Rarement parties civiles n'auront été aussi outragées" estime-t-elle. "La seule victime ici, c'est Alexia".

Le mode opératoire du meurtre, la strangulation, est décrit comme "particulièrement épouvantable" par l’avocat général. Durant le temps de survie d’environ 3 minutes, "la victime ressent une confrontation avec la mort, la victime se voit mourir", a détaillé Emmanuel Dupic.

Procès Daval : une "peine à la hauteur des souffrances" de la famille

Jugé pour "meurtre sur conjoint", l’accusé disait hier, être prêt à "payer" pour ses actes. La partie civile a de son côté réclamé une "peine à la hauteur des souffrances" de la famille Fouillot. C’est la raison pour laquelle l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité.

Tiphaine Pioger, journaliste chez LCI, présente à l’audience, relate les faits sur Twitter.

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Voici la fin du réquisitoire d’Emmanuel Dupic : "Il est difficile de ne pas s’identifier au calvaire de cette jeune femme de 29 ans massacrée par son mari. Difficile de ne pas s’identifier de la souffrance d’une mère ou d’un père, à qui on a refusé une sépulture digne. Il est difficile de ne pas s’identifier à ceux accusés de ce crime..."

Et d’ajouter en fixant le jury : "Je vais en appeler à votre courage, car c'est extrêmement difficile. Au nom du peuple français, du fait de la médiatisation, cette décision sera regardée. Oui, il a voulu la tuer. Je vous demande de prononcer une peine de réclusion criminelle à perpétuité."

Quels ont été les arguments des deux parties ?

Affaire Alexia Daval : les arguments des deux camps

Si selon la partie civile, Jonathann Daval est l’auteur d’un "crime presque parfait" car sa femme "voulait le quitter", la défense est revenue sur le fonctionnement et sur le "dysfonctionnement" du couple, qui a mené au drame.

"Qui est Jonathann Daval ?", a demandé Emmanuel Dupic.

"Certains experts disent qu’il a une dangerosité psychiatrique. Pour la défense, c'est la théorie de la cocotte-minute, ça peut arriver à chacun d’entre nous", car Jonathann Daval était"frustré, en soumission pendant des années."

Pourtant, cette soirée-là, "elle ne l’a pas tapé. Lui va la tabasser, cinq à dix coups de poing au visage. Un visage tuméfié, un nez empâté... Une grande violence", rappelle l’avocat général.

Après une dispute conjugale fin octobre 2017, il voulait "qu'elle se taise" comme l’a déclaré l’accusé. "C'est là qu’il l’a étranglée. Alexia a juste réussi avec ses ongles à griffer". Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia, résignés à ne pas connaître toute la vérité, ont déclaré espérer voir leur beau-fils passer sa vie derrière les barreaux.

"Pardon, pardon", a imploré Jonathann Daval, en regardant les parents d’Alexia et après un bref silence.

A quelle peine a-t-il été condamné ? Le jury s’est retiré vers 14h30 ce samedi 21 novembre pour délibérer.

Jonathann Daval : emprisonné à perpétuité ?

Vers 16h45, les avocats de Jonathann Daval regagnent le tribunal de Vesoul. Après plusieurs heures d’attente, le verdict est tombé vers 17h. Les excuses de Jonathann Daval n’ont pas suffi à attendrir les neuf jurés, qui l’ont jugé coupable du meurtre de son épouse Alexia Fouillot.

Il est condamné à la peine de 25 ans de réclusion criminelle.

A cette annonce, l’accusé, entouré des surveillants pénitentiaires, reste, assis, imperturbable. C’est sur cette dernière image, que la séance est levée.