Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Pour 861 000 professeurs, ce samedi 21 octobre marque le début d'une période de repos amplement méritée. Pour d'autres, elle ne fait que s'inscrire dans le prolongement d'une situation qui n'a que trop duré. Depuis la rentrée, des centaines de professeurs ne peuvent plus travailler alors que les effectifs manquent. Pour quelle raison ? Parce que l'Éducation nationale a tout simplement refusé de finaliser les mutations qu'ils avaient demandées, ce qui donne lieu à des situations absurdes. C'est le cas de Chloé, 38 ans, institutrice depuis plus de 10 ans.
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Une ville dit "oui", l'autre dit "non"
Interrogée par France Info, la jeune femme raconte qu'en janvier dernier elle demande une mutation afin de quitter Paris avec sa famille direction : la Haute-Savoie. L'académie de Grenoble l'accepte dans ses rangs (et pour cause, elle a besoin de professeurs). Jusque là tout va bien. Sauf que quelques semaines plus tard, elle reçoit une lettre de celle de Paris. Réponse : "non" ! Faute d'effectifs suffisants, l'académie refuse de la laisser partir. Résultat : depuis la rentrée, Chloé (qui a toutefois pu suivre sa famille) ne travaille plus. "Je n'ai rien à faire", s'énerve-t-elle. "Je trouve ça complètement absurde, étant donné que j'arrive dans une académie où ils ont besoin de profs."
Une situation banale
De fait, si Chloé s'insurge de se retrouver dans une tel pétrin, elle est pourtant loin d'être la seule. L'an passé, environ 600 professeurs des écoles ont demandé à quitter l'académie de Paris. Ils sont un peu moins de 200 à avoir obtenu satisfaction. Une situation généralisée sur l'ensemble du territoire national qui, selon Véronique Maury, secrétaire générale du syndicat Snudi-FO, se révèle "de plus en plus inquiétante au fil des années". Et cette dernière de conclure : "Il y a dix ans, il y avait environ 40 % des collègues qui étaient mutés. Là, on est passé à un peu plus de 20 %".