De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une nouvelle étape de la vie. Dans l’esprit collectif, la retraite est la libération tant attendue pour des travailleurs qui charbonnent depuis au moins 40 ans et qui ont bien mérité de profiter, enfin, d’un peu de repos. Il y a ceux qui la prennent plus tôt que les autres, ceux qui continuent un peu pour le plaisir et puis ceux qui ont repoussé l’échéance au maximum afin de retarder ce moment fatidique, le plus possible.
Peur de la retraite : "Je sais que travailler va me manquer"
Claude [le prénom a été modifié, NDLR] fait partie de cette dernière catégorie. Après une longue période d’hésitations, elle partira finalement à la retraite au mois de septembre, à l’âge de 66 ans. Elle aura passé 44 ans de sa vie à enseigner, au lycée mais principalement au collège, et sera presque allée au maximum de ce qu’elle pouvait faire. "Effectivement, j’ai repoussé presque jusqu’au dernier moment, puisqu’il me reste un an pour arriver à l’âge maximum autorisé", explique-t-elle à Planet, un léger sourire dans la voix. Si Claude s’en amuse, c’est parce qu’elle sait que sa famille a longtemps bataillé pour qu’elle profite enfin d’une retraite bien méritée.
Alors pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? "J’aime beaucoup enseigner et je sais que ça va me manquer", confie Claude, avançant aussi des arguments financiers : "Attendre jusqu’à maintenant m’a permis d’avoir 10% de surcote, ce qui n’est pas négligeable quand même". Vivant seule, elle craignait une baisse trop importante de son revenu, une fois la retraite arrivée. Et puis, avoue-t-elle à demi-mot, "je redoutais un peu la retraite", pour différentes raisons…
Peur de la retaite : "Hors de question de faire du soutien scolaire !"
Si elle a repoussé autant le moment de son départ, c’est bien parce que Claude redoute "l’impression d’être devenue inutile, ce qui est difficile à accepter". Après 44 ans à enseigner devant des élèves, elle redoute "un grand vide à venir" : "Le collège occupait une grande place dans ma vie et m’avait évité jusqu’à présent de trop me sentir vieillir". Et puis, ajoute-t-elle, il y a aussi "la difficulté à [se] projeter dans l’avenir".
Pour que la transition se passe au mieux, Claude sait déjà qu’elle devra trouver des activités qui lui correspondent et qui lui permettent d’occuper ses semaines, sans pour autant la surcharger. Cette future retraitée se donne quelques mois pour y réfléchir, mais évoque déjà quelques pistes, comme le fait de "reprendre le chant, faire du théâtre, peut-être du piano mais c’est sûrement un peu tard…". Elle qui a toujours rêvé de savoir jouer au tarot pourrait aussi se lancer, mais prévient d’emblée qu'il y a une chose qu'elle n'acceptera pas : "Hors de question de faire du soutien scolaire !".
Si elle a longtemps retardé l’échéance, Claude a très vite pris la décision, il y a six mois, de ne pas continuer une année supplémentaire après celle-ci. L’élément déclencheur ? La crise sanitaire…
Peur de la retraite : "La crise sanitaire a tout changé"
Claude sait déjà ce qui lui manquera dès le mois de septembre prochain : "Le fait d’être active justement, d’avoir certaines obligations, le contact avec les élèves et le fait de leur apporter quelque chose". Si tout cela lui manquera, l’année qui s’est écoulée – marquée par la crise sanitaire – l’a définitivement convaincue qu’il était temps de passer à cette nouvelle étape de sa vie. "Les derniers mois ont été très fatigants, entre les cours à distance à préparer, les règles sanitaires strictes à respecter… C’est compliqué de faire cours avec un masque !", explique-t-elle à Planet. Maintenant qu’elle a pris sa décision, Claude sait qu’elle profitera des premiers mois pour recharger les batteries et profiter, un temps, de n’avoir aucune obligation. Avant de se lancer dans tous les projets qu’elle aimerait réaliser.