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IstockTchernobyl, 39 ans après : quels sont les départements français contaminés ?
Le 26 avril 1986, l’explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, provoquait la pire catastrophe nucléaire civile de l’Histoire.

Près de quatre décennies après la catastrophe de Tchernobyl, les stigmates de cette tragédie sont toujours visibles… jusque sur le territoire français. Contrairement à ce que certaines autorités avaient affirmé à l’époque, le "nuage de Tchernobyl" ne s’est pas arrêté à nos frontières : il a survolé une grande partie de l’Hexagone, laissant des traces mesurables dans plusieurs départements.

Un nuage radioactif qui a traversé la France

Transporté par les vents, le panache radioactif s’est diffusé à travers toute l’Europe entre le 28 avril et le 5 mai 1986. En France, certaines zones ont reçu des dépôts significatifs de césium-137, isotope radioactif, toujours présent dans les sols aujourd’hui.

Les massifs montagneux, en particulier, ont agi comme des "pièges" à radioactivité, en raison des pluies qui ont accentué le dépôt des particules sur les sols. Des études menées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et des laboratoires indépendants comme la Criirad ont permis d’identifier avec précision les zones les plus touchées.

Le danger ne réside pas tant dans la vie quotidienne que dans la consommation de certains produits naturels issus des zones contaminées. Champignons, myrtilles, gibiers (sangliers notamment), et même miel dans certains cas, peuvent contenir des résidus de césium-137.

La Criirad conseille d’éviter toute consommation régulière de produits forestiers issus des zones les plus touchées. Des contrôles ponctuels ont encore révélé, en 2022, des champignons dépassant les 2000 Bq/kg, soit plus de 10 fois la limite réglementaire européenne.

Une carte de la contamination encore d’actualité

Bien qu’aucune interdiction n’existe à l’échelle nationale, l’IRSN met à disposition une cartographie des dépôts de césium-137 sur son site internet, à partir de données recueillies dès 1986 et mises à jour régulièrement.

On y constate que le centre, l’ouest et le nord de la France ont été relativement épargnés. À l’inverse, une diagonale sud-est allant de la Corse jusqu’aux Vosges en passant par les Alpes concentre l’essentiel des dépôts radioactifs.

Une mémoire radioactive

Presque 40 ans après, le césium-137 est toujours actif, et le restera encore plusieurs décennies. Bien que son impact sanitaire global soit aujourd’hui difficile à quantifier précisément, certains scientifiques s’interrogent sur les effets d’une exposition chronique faible mais prolongée.

Des études épidémiologiques locales ont observé une légère sur-incidence de certains cancers, mais les résultats demeurent controversés. En 2006, l’OMS estimait que plus de 5 millions de personnes vivaient dans des zones contaminées en Europe de l’Est – et quelques milliers en France pourraient être indirectement concernés par la consommation d’aliments forestiers contaminés.

Doubs et Jura

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IstockDoubs et Jura

Dans le massif du Jura, la contamination a été mesurée entre 10 000 et 30 000 Bq/m² selon les zones. Des taux préoccupants ont été relevés dans les forêts, notamment chez les espèces de champignons à forte capacité d’accumulation comme les chanterelles ou les trompettes-de-la-mort.

Vosges et Territoire de Belfort

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IstockVosges et Territoire de Belfort

Dans le massif vosgien, les retombées ont été renforcées par les précipitations du 1er mai 1986. Les sols forestiers du parc naturel régional des Ballons des Vosges restent contaminés aujourd’hui, notamment pour les produits mycologiques.

Isère, Savoie et Haute-Savoie

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IstockIsère, Savoie et Haute-Savoie

Situés sur la trajectoire directe du nuage, ces départements alpins ont enregistré des concentrations importantes dans les zones d’altitude. En Savoie, certains champignons présentent encore des taux de césium dépassant les 600 Bq/kg, seuil de commercialisation européenne.

Alpes-de-Haute-Provence

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gettyAlpes-de-Haute-Provence

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