Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Ces bijoux dont la France pourrait se séparer : vers une privatisation de la FDJ ?
L'Etat se séparera-t-il bientôt de ses "bijoux de famille" ? Pour se désendetter et investir dans de nouveaux projets, le gouvernement souhaite mettre en vente les parts qu'il détient dans certaines sociétés. C'est ce que préconise la loi relative à la croissance et la transformation des entreprises ou loi PACTE, votée en première lecture à l'Assemblée nationale le 9 octobre 2018. Cette dernière prévoit, entre autres, la privatisation de la Française des Jeux.
Détenue par l'Etat à 72%, la vente d'une partie la FDJ et du groupe ADP permettrait de "financer l’innovation dans les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle", indique Le Parisien. Avec la cession de ses parts d'Engie, l'Etat pourra se "constituer un fonds de 10 milliards d'euros, qui va rapporter de 250 à 300 millions d'euros par an, pour investir dans l'innovation de rupture", souligne LCP.
Si une privatisation est prévue pour la FDJ, l'Etat compte tout de même garder la mainmise sur la société. "L'Etat restera présent au capital de la Française des Jeux à hauteur minimum de 20%", avait assuré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, début octobre au Palais-Bourbon.
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Ces bijoux dont la France pourrait se séparer : l'Etat va-t-il vendre ADP ?
Le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) est devenu une société public en 2005 qui possède "un droit d'exploitation exclusif des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly, Paris-Le Bourget, ainsi que de dix aérodromes en Île-de-France", selon Le Revenu. Actionnaire à 50,6%, le gouvernement pourrait s'en séparer sous certaines conditions, en partie ou complèteùent.
Bercy a affirmé qu'"un cahier des charges strict et contraignant, concernant notamment la régulation des tarifs" et une concession limitée à 70 ans permettront au gouvernement français de ne pas perdre complètement ce bien. L'Etat se réserve aussi un "droit de contrôle sur le montant des redevances d'ADP". Il pourra aussi "obliger le futur concessionnaire à faire les investissements nécessaires", souligne LCP. "L'opération doit être rentable pour l'Etat" et "le prix de cession sera supérieur à la somme des futurs dividendes actualisés", a annoncé Bruno Le Maire.
En 2017, ADP a atteint des chiffres records avec une hausse de 31,2% de son chiffre d'affaires, rapporte Air Journal.
Ces bijoux dont l'Etat doit se séparer : qu'en est-il du Stade de France ?
Inauguré en 1998, le Stade de France pourrait être mis en vente. En effet, sans club résident, le stade coûterait des dizaines de millions d'euros à l'Etat, d'après Le Parisien. Selon la rédaction du journal, qui s'est procuré un rapport non-officiel de la Cour des Comptes, l'Etat est à la recherche de solutions pour ne plus perdre d'argent. Le gouvernement envisagerait de privilégier la voie "de la cession immédiate ou différée à une structure capitalistique associée aux fédérations sportives" comme la Fédération Française de football (FFF) et de rugby (FFR), relève le quotidien. Cette cessation se fera au terme de la concession actuelle.
"Toutes les hypothèses sont ouvertes : des formes de cession, de concession, ou de nouvelle gestion. La Cour des Comptes dit que toutes les possibilités juridiques d'analyse doivent être ouvertes dans l'intérêt de l'Etat, y compris la cession du stade. Nous allons l'étudier comme toutes les autres options", a indiqué le ministère des Sports, selon Ouest-France.
Jusqu'en 2025, ce sont les sociétés Bouygues (33%) et Vinci (67%) qui gèrent le Stade de France. Une gestion qui, si elle est annulée par l'Etat, pourra lui coûter très chère. "L’Etat ne veut pas prendre le risque d’ouvrir un nouveau contentieux", affirme un expert dans les pages du Parisien.
Pour le moment, c'est "un plan de transformation" d'un montant de 450 millions d'euros qui est à l'ordre du jour, en vue des Jeux Olympiques 2024 et de la Coupe du monde de rugby 2019. "Les études disent que le bâtiment est en bon état mais il faut améliorer les hospitalités (loges) et la technologie. Cette enveloppe (de 50 millions d'euros) correspond aux cahiers des charges" de ces événements, souligne L'Equipe qui reprend les propos du Ministère des Sports.
La mise en place des ventes des "bijoux" de la France ne se fera pas avant le début de l'année 2019. Dans l'opposition, ce texte est loin de faire l'unanimité. Plusieurs politiciens ont fait part de leur mécontentement. "Vous nous faites faire un saut dans le vide qui ne s'est jamais produit en Europe", a déclaré Valérie Rabault, députée (PS) de Tarn-et-Garonne. "C'est une erreur de privatiser les derniers grands instruments dont dispose le pays", a estimé Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise). Daniel Fasquelle (Les Républicains) a, lui, pointé du doigt "un texte insuffisant, incomplet et qui pourrait complexifier la vie des entreprises sur certains points", selon BFM TV.