La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
Questions sur l’avenir, communication avec les défunts, exorcisme… L’univers de l’occulte apeure autant qu’il fascine. D’après un sondage de l'Ifop pour Femme actuelle, datant de novembre 2020, 58% des Français y croiraient. 40% des moins de 35 ans seraient même convaincus de l'existence de la sorcellerie. "La pandémie motive les foules", assure dans les colonnes du Figaro Sonia Lazareff, tarologue et medium à Paris, qui a vu sa clientèle se décupler ces derniers mois.
"Il y a trente ans, on lisait des revues ésotériques, j'étais invité lors de prime-time sur la sorcellerie", raconte de son côté Dominique Camus, ethnologue spécialiste de ce monde nourrissant de multiples fantasmes. Pour lui, cette fascination a toujours existé. L'auteur d'Enquête sur les sorciers et jeteurs de sorts en France aujourd'hui (Éditions Bussière, 2018), confronté depuis près d’un demi-siècle aux récits improbables de "mages" et autres occultistes, estimait il y a quelques années qu’en Bretagne, le nombre de sorciers par canton s’élevait à 5. "Le chiffre d'affaires des magnétiseurs était supérieur à celui des médecins généralistes ", détaille-t-il. Toutefois, avec la démocratisation des réseaux sociaux, "la parole d'un prix Nobel vaut désormais autant que celle d'un fou. Il était déjà difficile de trouver un réel sorcier, alors maintenant..."
Comment peut-on différencier un "vrai" sorcier d’un "faux" ?
Selon le sociologue, la magie est réelle. Il prend pour exemple les Hennec, famille d’agriculteurs "envoûtée". "Leurs bestiaux mourraient, subissaient les affres de maladies inexpliquées..." Après avoir retrouvé chez eux des poupées percées d'épingles, ils ont fait appel à un désenvoûteur. Les malheurs n'ont pris fin que deux ans de rituels plus tard, "avec la mort du voisin par crise cardiaque".
Si la très médiatique sorcière Hécate prévient qu’elle "ne peux pas faire gagner les gens au Loto, par exemple !", elle brigue pouvoir "rééquilibrer" les "interactions" entre les "forces cosmiques". Raviver la flamme d’un couple, garantir le succès d’un business… Voici des domaines "énergétiques" qu’il semble possible de réaliser. "Il faut le voir pour le croire", indique-t-elle. Elle cite aussi, des séances de nécromancie, durant lesquelles elle a vu "des morts prendre l'apparence de vivants".
"Je ne peux pas vous fournir de preuves. Comme tous les autres occultes, d'ailleurs".
Là est bien le problème. Les histoires paraissant plus abracadabrantesques les unes que les autres laissent alors une large place aux arnaques.
Arts divinatoires : une "exploitation de la détresse humaine"
Depuis le début de la pandémie, de plus en plus de personnes, anxieuses, ont recours aux professionnels de l’occulte. Flairant le filon, les offres de faux mediums et autres marabouts se sont décuplées. Leur seul objectif, vous dépouiller.
Hécate, qui facture ses séances 3000 euros maximum, assure "être honnête avec (ses) consultants et ne garantis jamais 100% de succès." Selon le président de l'Institut National des Arts Divinatoires (Inad), Youcef Sissaoui, prétendant certifier les professionnels de l'ésotérisme et dénonce les escrocs, "90 à 95% de charlatans qui officient en France" n’ont pas cette conscience professionnelle. Si l'ancien Code pénal, effectif jusqu'en 1994, châtiait l'exercice des arts divinatoires, "aujourd'hui, il n'y a plus aucune réglementation". Il dénonce ces "dizaines de plateformes de voyance qui embauchent des prestataires aux réponses pipeautées", ou ces "illuminés numériques, spécialisés dans l'exploitation de la détresse humaine".
Une trentenaire en a fait les frais et a perdu toutes ses économies…
Arts divinatoires : "Il a anéanti ma vie, et l'avenir de mes enfants"
Après une peine de cœur durant la crise sanitaire, une jeune femme, désespérée, qui ne croyait jusqu’ici pas en la magie, décide de contacter en septembre 2020 un marabout francilien lui garantissant le "retour de l'être aimé". Invocations en visioconférence, potions… Durant quatre semaines, "il m'appelait tous les jours pour avoir un compte rendu, pour me rassurer", raconte-t-elle au Figaro.
Pour l’amadouer, le marabout lui conseille de retirer de l'argent à la banque, pour qu'il soit purifié "en même temps que son âme". Elle rencontre ensuite son sorcier dans une location AirBnB, qui place, après les avoir bénis, "une photo, le parfum de l'être aimé, un citron, (ses) billets" dans un sac qu’elle ne devait pas ouvrir avant la fin du rituel, sous peine d’attirer le mal. Lorsqu’elle s’est enfin décidée à déchirer le sac plusieurs mois plus tard, en mars dernier, elle s’est aperçue qu’il avait été vidé de ses 55 000 euros. "Une décennie d'économies volées à cause de ma stupidité. Il a anéanti ma vie, et l'avenir de mes enfants."
Comme elle, de nombreuses personnes se font escroquer chaque jour. S’il est difficile de différencier un "vrai" sorcier d'un "faux", gardez en tête qu’une consultation se fait "obligatoirement en face-à-face, pas au téléphone", prévient Sonia Lazareff. Un occultiste ne doit également "jamais promettre monts et merveilles, car la sorcellerie n'est pas une science exacte".