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Fleur emblématique avec des paysages aux allures de carte postale, la lavande et ses champs attirent des milliers de touristes chaque année. En ce mois de juillet, plus que propice aux visites touristiques, l'inquiétude et le tracas sont de mise. En effet, les producteurs craignent une prochaine disparition de la culture de la lavande, tellement la sécheresse fait des dégâts.
Aujourd'hui, cette plante typiquement provençale, utilisée pour ses vertus médicinales à l'époque romaine, est menacée par la sécheresse. Dès le mois de février 2023, une soixantaine de producteurs de fleurs à parfum, installés dans le Pays de Grasse entre le Var et les Alpes-Maritimes, commençaient à se préoccuper de leur culture et de leur revenu, destiné à l'industrie de la parfumerie de luxe : "le risque de perdre des pieds de jasmin à cause du manque d'eau existe. Si jamais c'est le cas, on perd trois ans pour que cela reparte", s'alarmait un producteur.
Sécheresse : les champs de lavande métamorphosés
"On est sur des régions où il n'y a pas d'irrigation, donc on ne peut compter que sur ce qui tombe du ciel et quand ça ne tombe pas, on doit renouveler les plantations de manière plus précoce", explique Véronique Agnel, productrice de l'or bleu, située dans le Lubéron. D'autres producteurs se réjouissent du retour des touristes pour leur redonner un peu de baume au coeur surtout en ces temps de récolte plus que perturbé. "Les champs ne sont pas jolis. Il y en a des beaux, mais il y en a aussi qui sont beaucoup moins beaux parce que même si la pluie de juin a fait du bien, la lavande a trop souffert de l'an dernier et du peu de pluie cet hiver", explique Valérie Mourard, qui gère La loge aux lavandes, à l'entrée de Sault, dans le Vaucluse.
En attendant, cultivateurs et scientifiques spécialistes de la lavande tirent depuis plusieurs années la sonnette d’alarme à cause du réchauffement climatique. Pourtant, entre eux, les producteurs se montrent solidaires, dans l'espoir d'un avenir meilleur. "Nous réfléchissons ensemble à de nouvelles solutions pour réussir à produire en consommant moins d'eau, du fait qu'on en ait moins", insiste Carole Biancalana, productrice en contrat avec la maison Dior. "On n'est qu'au début des défis qui nous attendent et on ne reste pas inerte." Par exemple, lors de la taille des rosiers, les bois coupés sont réutilisés et broyés pour les remettre aux racines afin de garder plus longtemps l'humidité. "On partage et on optimise les bonnes pratiques", ajoute-t-elle pour Le Figaro.