De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une affirmation qui n'a pas manqué de faire réagir. Cette semaine, TotalEnergies a déclaré par communiqué que ses employés gagnaient 5000 euros bruts par mois en moyenne, un chiffre comprenant selon eux le salaire, les primes et l’intéressement.
Cette moyenne ne prendrait en compte que les plus bas salaires, comme le rapporte France TV. Toujours d’après le groupe, les primes d’intéressement et de participation monteraient cette année entre 7000 et 9000 euros, proportionnellement au profit record de TotalEnergies cette année : 14 milliards d’euros, soit quatre fois plus qu’en 2020.
Les mêmes motivations ont amené le groupe à annoncer fin septembre le versement d’un dividende exceptionnel de 2.62 milliards d’euros à ses actionnaires, d’après le journal du Monde.
Cette annonce a fait mouche, du côté des grévistes mais aussi de celui des consommateurs, impactés lourdement par les pénuries engendrées par la grève. En effet, dans un appel à témoignages publié par Le Monde, plusieurs lecteurs jugeaient "honteuse" l’attitude des grévistes après avoir lu les chiffres communiqués par Total.
D’après Thierry Defresne, secrétaire CGT chez TotalEnergies qui s’est confié au Monde hier, c’est exactement l’effet escompté par le groupe.
5000 euros bruts : un chiffre contesté par différents acteurs
Les syndicats contestent haut et fort ce chiffre depuis son annonce, et continuent à réclamer une augmentation des salaires de 10%, dont 7% sont liés à l’inflation, et 3% aux bénéfices sans égal de Total cette année. D’après la CGT, le salaire des ouvriers Total ne dépasserait pas les 2500 euros en début de carrière, pouvant s’élever à 3000 pour un salarié de 20 ans d’ancienneté. S’ajoutent à ces chiffres les primes pour le travail de nuit, de pénibilité, et de risque mais qui, même cumulées, ne permettent pas d’atteindre les 5000 euros d’après les grévistes.
L’Upifem, l’Union française des industries pétrolières énergies et mobilités, a publié des chiffres d’estimation qui corrèlent les contestations des syndicats. D’après elle, un salarié en début de carrière dans une société de raffinage gagne environ 2740 euros brut par mois. Un salaire qui s’élèverait à près de 4800 euros après 20 ans d’expérience, comme le rapporte Le Monde. Cependant, L’Union souligne également le fait que 85% des salariés de la branche auraient un salaire réel supérieur de plus de 10% aux minimums conventionnels.
5000 euros bruts : un chiffre à relativiser
D’après les affirmations de L’Upifem, et d’après le quotidien du Monde, les chiffres avancés par le géant de l’énergie seraient réalistiquement plus proches des salaires d’opérateurs de raffinerie ayant accumulé de l’ancienneté, que de ceux des salariés moyens. S’ajoute à cela que les opérateurs de raffinerie représentent une minorité d’employés chez Total : un peu moins de 4000 salariés sur près de 35 000 salariés de Total en France, soit un peu moins de 10%, selon France TV.
Enfin, il faut garder à l’esprit que l’on peut faire dire beaucoup aux chiffres… C’est particulièrement le cas pour les moyennes, qui peuvent en fait cacher de grosses disparités. Un montant de salaire médian aurait été plus révélateur, mais l’entreprise n’a pas donné suite aux demandes d’obtention de ce chiffre de la part du Monde...