Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Noe Iniguez, 36 ans, vient d’être condamné à un an de prison par la justice américaine pour avoir donné dans le "revenge porn". Il s’agit de la première condamnation en Californie liée à cette pratique. En plein essor outre-Atlantique, mais aussi en France, celle-ci consiste à publier sur Internet des photos intimes de son ex-compagne (ou ex-compagnon) afin de nuire à son image.
Pour se venger de son ex-petite amie, Noe Iniguez avait partagé sur la page Facebook de l’employeur de celle-ci. Des clichés d’elle seins nus pour provoquer son licenciement. Mais d’où vient ce phénomène qui a fait des ravages sur le web ? Explications.
Le principe
Prenant racine sur la rancœur issue d’une rupture, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une "vengeance porno". Et quoi de mieux pour nuire à son ex que de balancer sur Internet des photos de sa personne dans des positions gênantes voire humiliantes ? Pratique célèbre aux États-Unis depuis les années 2000, celle-ci a littéralement explosé depuis l’arrivée des smartphones. A-tel point que certains États américains ont dû légiférer pour enrayer le phénomène.
Car en 2010, un américain répondant au nom de Hunter Moore a flairé le filon en créant le premier site Internet dédié au "revenge porn". Une activité certes lucrative, mais qui lui a causé quelques soucis. Arrêté en janvier 2014 par le FBI, ce dernier se vantait d’avoir comptabilisé près de 500 millions de visites sur son site.
Autre "business model" émergeant du "revenge porn", celui imaginé par Kevin Bollaert. En plus d’avoir créé une plateforme de partage de ces vidéos obscènes, celui-ci proposait aux victimes d’enlever ces documents compromettants via un autre site. Moyennant quelques centaines de dollars en échange bien entendu. Pour ces sites surfant sur le "revenge porn", Slate explique que les recettes publicitaires peuvent atteindre la somme de 30.000 dollars par jour.
En octobre 2014, la Californie a voté une loi contre le "revenge porn". En tout, 13 États américains ont légiféré contre la cyber-vengeance.
Et en France ?
En avril dernier, un homme de 35 ans a été condamné par le tribunal de Metz à douze mois de prison avec sursis. Lui, avait choisi des sites de rencontres pour diffuser des photos de son ex-compagne dans des positions lascives. Enseignante, cette dernière avait appris l’existence de ces clichés par ses élèves. Pire, les photos ont fini par atterrir sur Facebook où le concept d’intimité ne fait pas vraiment loi.
Et histoire de repousser les limites de l’ignoble, le prévenu avait pris soin de joindre à ces clichés le nom de l’enseignante ainsi que son adresse. En France, aucune disposition spécifique n’a été adoptée car ces actes sont comptés parmi les "atteintes à l’intimité de la vie privée d’autrui".