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Il est Yvelinois et est âgé de 36 ans. Surtout, il prétend au trône de Roumanie : il serait, d’après ses dires et ses soutiens, le fils du Roi Michel 1er, décédé en décembre dernier. Marchand d’art, il explique avoir rencontré un sculpteur à l’occasion d’une exposition en Roumanie en 2012. L’homme, Razvan Mihaescu, se serait présenté à lui comme un ancien ministre de la culture roumain. Il lui aurait ensuite raconté qu’il était le fruit d’une union incestueuse, celle du roi Michel et de sa fille, la princesse Sophie.
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D’abord incrédule, Jean-François Caracci a fini par se laisser convaincre, après avoir été approché, il le racontait à Planet, par une diplomate suisse d’origine roumaine qui lui aurait permis de réaliser des tests ADN prouvant sa filiation. Depuis, il n’a de cesse de faire valoir ce qu’il estime être ses droits. Il a rassemblé plusieurs soutiens, comme celui du métropolite Léonid, de l'Église byzantine ou celui plus récent de Stefan Cernetic, qui se présente comme le prince du Monténégro et de Macédoine. "Stefan Cernetic est le prince héritier du Monténégro et de la Macédoine et il vient de me reconnaître officiellement. Il est issu de la même famille que moi, c’est mon cousin", assure le prétendant au trône de Roumanie à Planet. "Cette reconnaissance familiale donne vie aux documents que j’ai déjà montrés", poursuit-il, avant de préciser : "Le prince Stefan Cernetic, qui engage son nom et celui de sa famille, a produit ce document en binôme avec le marquis Maurice Andreoli, un policier français. Son poste dans la police nationale est important : il assure que nous ne sommes pas des gazouilleurs."
Une accession au trône probable ?
Pour Jean-François Caracci, cette reconnaissance a d’autant plus de poids que Stefan Cernetic aurait été reconnu prince récemment par la justice italienne, après plusieurs conflits juridiques. Toutefois, la presse italienne fait état d’une prochaine audience, fixée au 12 novembre.
Jacques-Charles Gaffiot, historien et auteur de multiples livres sur les royautés européennes reste de son côté sceptique. "Jean-François Caracci est peut-être le fils du roi Michel 1er, mais dans tous les cas son accession au trône de Roumanie me semble très compromise sur le plan juridique", souligne-t-il. "Si ce qu’il dit est vrai, et ça l’est peut-être, il serait à la fois un fils illégitime et incestueux. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire qu’il y est pour quoique ce soit, mais c’est une situation qui ne lui permettra pas d’accéder au trône de Roumanie. Le mode de dévolution de la couronne roumaine, et d’une façon générale des couronnes européennes, est régi par des lois organiques qui ne l’autorisent pas", rappelle l’historien.
Aux yeux de l’auteur, il s’agit d’une histoire "rocambolesque", d’autant plus que "le roi Michel n’était pas connu pour des frasques et jouissait d’une réputation honorable". Toutefois, même s’il estime qu’il faut "savoir raison garder", il se refuse à écarter complètement l’hypothèse avancée par Jean-François Caracci. "Souvent la réalité dépasse la fiction. Néanmoins même si monsieur Caracci parvenait à faire la démonstration de sa filiation avec Michel 1er, le caractère incestueux de sa naissance rend sa requête irrecevable d’un point de vue purement juridique."