Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
La maltraitance envers les personnes âgées constitue une problématique majeure et souvent méconnue. Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la santé en 2017, environ une personne âgée sur six (15,7 %) a été victime d'une forme de maltraitance au cours de l'année dans 28 pays.
Isolement et emprise : un risque grandissant
L'isolement, qu'il soit externe ou interne, peut être un terrain propice à l'emprise sur les personnes âgées. Olivier Drunat, gériatre et chef du service neuro-psycho-gériatrie à l'hôpital Bretonneau, interrogé par Le Parisien, souligne que : "un aidant qui refuse toute aide extérieure et qui se rend indispensable exerce comme une mainmise, profite ainsi de la vulnérabilité et fait tout pour que la personne ne soit influencée par personne d’autre. Cela peut venir des membres de la famille, d’aides à domicile, etc." Olivier Drunat indique qu'ainsi tout est mis en place pour altérer le jugement de la personne aidée.
Marie-Christine Gély-Nargeot, professeure de neuropsychologie adulte et personne âgée, alerte également cette pratique pour Le Point, "l'abuseur contrôle la communication et les interactions sociales de la victime. La personne âgée n'est visiblement plus libre de ses pensées, de ses actions", explique la Pr Gély-Nargeot. "Cette mise sous contrôle peut également se traduire par une dépendance émotionnelle à l'abuseur (le fameux syndrome de Stockholm). La victime devient excessivement dépendante de "l'empriseur", jusqu'à en perdre son libre arbitre, son esprit critique."
La dénutrition comme signal d'alarme
Claude Lepresle, président d'Alma Paris une association de défense des personnes âgées, met en lumière des signaux d'alarme tels que la dénutrition, déclare-t-il dans Le Parisien. Dans certains cas, des bénévoles de cette association ont été alertés par des voisins, témoignant de situations où la carte bancaire de la personne âgée était utilisée pour d'autres achats, révélant ainsi des abus financiers.
Voici, comment agir face à un soupçon d'emprise.
Comment agir en de soupçon d'emprise
Face à l'emprise sur une personne âgée, il est crucial d'agir. Alma conseille de déposer plainte et de faire un signalement au parquet. Des lettres types sont disponibles, mais Claude Lepresle souligne que : "pour l’emprise, il n’y a que la loi qui les fera décrocher" pour Le Parisien. Les signaux dénoncés peuvent varier, allant d'une pression financière injustifiée à des demandes récurrentes de sommes d'argent.
Accompagnement des victimes et prévention
Le Dr. Drunat insiste sur l'importance de l'accompagnement psychologique des victimes. Les personnes âgées, réalisant qu'elles ont été abusées, peuvent traverser des périodes de souffrance psychologique. Marie-Christine Gély-Nargeot, professeure de neuropsychologie adulte et personne âgée, souligne : "la nécessité d'une sensibilisation préventive des aidants et des personnes âgées elles-mêmes pour maintenir des liens sociaux forts et une gestion financière responsable."
La maltraitance sur les personnes âgées doit être surveillée collectivement.
Protéger les personnes âgées
Repérer les signes d'emprise n'est pas toujours facile, mais des signaux tels que des blessures inexpliquées, des changements soudains de comportement ou des modifications psychoaffectives peuvent alerter.
La maltraitance envers les personnes âgées nécessite une vigilance collective et des actions concrètes pour protéger les plus vulnérables de notre société. En cas d'urgence, le numéro d'urgence 39 77 est disponible pour signaler toute maltraitance envers une personne âgée.